Mise à jour le 17 Août 2008
 
 
 
Compte rendu de la visite au
"DEUTSCHES MUSEUM DE MUNICH"
Ou : Des cadrans solaires à l'ère spatiale!
Par Jean-Pierre MARTIN
 
Le 12 Août 2008
 
Photos : JPM et DB. (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement je les envoie gracieusement).
 
 
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
Certains passent leurs vacances au Soleil sur la Côte, mais d'autres, comme moi se dirigent vers des contrées réputées moins ensoleillées, comme l'Allemagne (un de mes anciens pays de résidence), et en profitent pour joindre l'utile à l'agréable.
 
Ce fut la cas lors de cette escapade à Munich en Bavière.
 
Le Deutsches Museum de Munich, est un des plus beaux musées techniques du monde.
 
Il faudrait une journée entière au moins pour voir toutes les salles (liste de salles en français), aussi nous nous sommes limités à l'astronomie pure.
 
Donc en route pour un voyage dans l'espace et le temps!!!!!
 
 
 
Voici les quelques étapes de notre visite.
 
·        LA GALERIE DES CADRANS SOLAIRES ET AUTRES CADRANS ANCIENS.
·        LES INSTRUMENTS ANCIENS : SPHÈRES, PLANÉTAIRES, ETC…
·        LES INSTRUMENTS ANCIENS : ASTROLABES.
·        LES MAQUETTES ASTRO ET SIMILAIRES.
·        LES SALLES DE PHYSIQUE.
·        L'ÈRE SPATIALE.
 
 
 
 
 
 
LA GALERIE DES CADRANS SOLAIRES ET AUTRES CADRANS ANCIENS.
 
 
 
D'emblée on est accueilli par un immense cadran solaire sur la façade du bâtiment.
 
C'est un cadran vertical récent (1951 de H. Kaspar) et original.
 
Le style pointe sur 12H (midi vrai) quand le Soleil a atteint sa plus haute position, à cause de la position de Munich (longitude : 15°), cela ne se produit que les 14 Octobre et 24 Novembre.
Le plus grand écart se produit en Février (28 minutes).
 
L'ombre de la sphère dorée marque la position du Soleil sur le Zodiaque.
 
 
 
 
 
 
 
 
La galerie au sommet de l'édifice en plein air.
 
Un nombre incalculable de cadrans de différents types sont à notre disposition.
 
 
 
(indication plus détaillée sur demande, photo des textes collé à chaque cadran)
En A : il est décrit comme "Nordweiser" (indicateur du Nord) mais à part cela, je n'ai pas trouvé d'explication satisfaisante pour celui là, donc si vous avez une idée, n'hésitez pas à me contacter.
En B : cadran pour Temps Universel et antique (cadraniste : Y. Opizzo et sculpteur : Ch. Tobin 1997) il est incliné de 20° et à 80° du Sud. Les heures temporelles sont en gris alors que l' TU est en jaune (en chiffres arabes). Les deux lignes du solstices sont en bleu foncé, celles des équinoxes en bleu clair.
En C : cadran avec signes du Zodiaque (Y. Opizzo et C. Tobin 1997), il indique l'altitude et l'azimut du Soleil (ou de la Lune). L'ombre indique l'azimut en rose et l'altitude en blanc.
En D : cadran pour temps sidéral, c'est à dire par rapport aux étoiles fixes et non plus par rapport au Soleil.
En E : cadran en 3 parties pour azimut et altitude. L'inclinaison du cadran central est la même que celle du musée : 48°07'50".
 
 
Voici un polyèdre avec 25 différents cadrans solaires (Y. Opizzo et C. Tobin 1997).
 
Les premiers datent du 16ème siècle.
 
Il a la particularité d'indiquer le temps solaire vrai, le temps universel, ainsi que les heures italiques et babyloniques.
 
Les surfaces sont adaptées aux coordonnées du musée :
Latitude : 48° 07' 50" N. ; longitude 11° 35' 00" E
 
Au moins 6 différentes de ces surfaces sont illuminées à chaque instant du jour.
 
 
 
 
 
 
 
Il y a deux sortes de scaphés : le romain (style horizontale) qui ne comprend qu'une partie de la demi-sphère et le grec, qui comprend la demi-sphère entière. Une douzaine de tranches pour les heures.
 
 
Scaphé romain. 3 lignes parallèles pour les 2 solstices et les équinoxes.
Scaphé grec. 3 lignes parallèles pour les 2 solstices et les équinoxes.
 
 
 
 
Cadran de précision de W. Schreiner (1997, mais mis au point par M Bernhardt en 1965), qui est d'un design différent des cadrans classiques et qui permet une lecture optimale et précise de l'heure.
On remarquera la forme du style.
 
Sur cette illustration on lit : 12H16min.
 
 
 
 
 
Un cadran de Alpirsbach (Forêt Noire) de 1477 (réplique).
 
Avec son style polaire (parallèle à l'axe de la Terre), il mesure l'angle du Soleil, c'est un des plus anciens d'Europe.
 
Il est orienté plein Sud.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bien entendu une exposition de cadrans solaires ne serait pas complète sans la fameuse analemme, que voici marquée sur le sol, avec chaque jour de l'année.
 
 
 
 
 
Mais de nombreux autres cadrans solaires, anciens, ceux là, sont exposés dans ce musée.
 
 
En voici quelques uns :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cadran solaire équatorial de table de Erasmus Habermel (vers 1600).
 
Il est en cuivre doré.
 
 
Voici la page de son explication (en allemand).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cadran horizontal, première moitié du 17ème siècle.
Premier plan à gauche : cadran universel 1712; à droite cadran diptyque vers 1600, dans le fond : cadran à polarisation 1858.
 
 
 
 
Superbe cadran équatorial avec trois faces. 1726
Cadran-canon pour sonner midi, 18ème siècle.
 
 
 
 
De g à d : cadran de table en bois 19ème siècle; cadran de table vers 1600; cadran pliable en ivoire début 17ème siècle.
Autre cadran pliable.
 
 
Pour les fondus de cadrans, voir aussi le Bonus.
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Voir ce site de cadrans solaires du Québec  qui reprend quelques photos de cette exposition par Y Opizzo avec commentaires.
 
Quelques (très brèves) explications sur ce jardin de cadrans du site du Musée (en anglais).
 
Livres de Y Opizzo, notamment.
 
Le gnomoniste sept 2003 : http://cadrans_solaires.scg.ulaval.ca/v08-08-04/pdf/X-3.pdf
 
 
 
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LES INSTRUMENTS ANCIENS : SPHÈRES, PLANÉTAIRES, ETC…
 
Une très grande salle est dédiée aux instruments qui ont précédé l'avènement de la lunette, comme sphères armillaires, planétaires etc..
 
 
Sphères céleste et lunaire anciennes.
Tellurium et Lunarium de A et J Van Laun Amsterdam.
 
 
 
Un planétaire (c'est à dire un mécanisme qui est censé reproduire le mouvement des planètes autour du Soleil) ptolémaïque inclus dans une sphère armillaire. Daté de 1754 à Paris, il est signé : "Fait à Paris chez Desnos rue St Julien le pauvre, quartier de la place Maubert".
Astrolabe planisphérique, utilisé pour montrer l'orbite de Mercure.
Prague vers 1600.
Sphère armillaire de Caspar Vopel, Cologne, 1545. Les côtes des continents sont ce que l'on imaginait 50 ans après C Colomb.
 
 
 
Planétaire copernicien de W; Jan Koogies, Pays Bas 17ème siècle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Planétaire copernicien avec mouvement d'horlogerie.
 
Würzburg (Bavière) 1750-1774.
 
 
 
Signé en latin : Hanc Machinam in gratiam Tironum invenit, adornavit, absolvit,
anno MDCCLXIV (1764).
Franciscus Huberti, SJ Wirceburgi Matheseos Professor & Public.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À un étage inférieur on trouve un ensemble de trois globes, dont un de Coronelli.
 
 
 
De gauche à droite :
Globe de Johannes Blaeu, cartographe néerlandais du 17ème siècle. Ce fut un collaborateur de Tycho Brahe à Prague.
Globe de Vincenzo Coronelli 1696, cosmographe de la république de Venise. Diamètre 48cm hauteur 1,2m.
Globe de Martin Behaim, cartographe du 15ème siècle, nous montre la Terre comme elle était vue avant la découverte de l'Amérique par C. Colomb.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
La sphère armillaire par l'Observatoire de Marseille.
 
Comment fonctionne un planétaire?
 
La page du musée correspondante (en allemand).
 
Un site intéressant sur les planétaires et tellurium.
 
Instruments anciens et planétaires dans différents musées.
 
Les globes à l'Observatoire de Paris.
 
 
 
 
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LES INSTRUMENTS ANCIENS : ASTROLABES.
 
 
De nombreux précieux astrolabes sont exposés dans des vitrines en ce 4ème étage du Musée.
 
Konstruktion Regiomontanus-AstrolabiumsCes instruments trouvent leur origine à l'époque de Hipparque, donc un peu avant le début de notre ère, ils ont été les premiers vrais instruments portables de navigation.
 
C'est une représentation plane de la sphère céleste comme très bien expliqué dans une vitrine de cette exposition.
 
L'observateur se trouvant au Pôle S projette les différents cercles sur un plan qui est l'astrolabe.
 
 
 
 
 
 
 
Voici quelques uns de la collection :
 
 
Astrolabe, Danzig 1598.
 
Signé Henrico Höing, mathematico à Gedano 1598.
 
Exemple typique d'un astrolabe presque moderne.
 
 
 
Astrolabe probablement allemand ou hollandais, vers 1400, non signé.
 
 
Similaire à un astrolabe français de Jean Fusoris., célèbre fabricant de ce type d'instruments. Il écrit même un traité à ce sujet notant toutes les améliorations possibles.
Astrolabe hébreu de la deuxième moitié du 16ème siècle.
 
Non signé.
 
Merci de me signaler ce qu'est un astrolabe "hébreu"??
 
 
 
 
Dans une autre salle à l'étage inférieur on trouve aussi ce superbe astrolabe de Erasmus Habermel.
 
Instrument en laiton doré de 402mm de diamètre, signé Habermel.
Fabriqué pour le Duc de Sabionetta et Trajetto (au Sud de la ville de Mantou en Espagne)
 
De Prague en 1588.
 
Un des plus grands astrolabes jamais construits par son diamètre.
 
C'est le Kaiser Rudolf II qui fit venir tous les talents d'Europe à cette époque lors du déplacement de la capitale de l'Empire de Vienne à Prague. (notamment Tycho Brahe et Johannes Kepler et aussi le talentueux Erasmus Habermel).
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
La référence en matière d'astrolabe et instruments anciens.
 
Voir aussi ce site simple en anglais.
 
De nos amis cheminots astronomes sur les astrolabes.
 
Thèse sur les horloges astronomiques et astrolabes : " Horloges astronomiques au tournant du XVIIIe siècle :
de l’à-peu-près à la précision" par Charles-Henri EYRAUD, 380 pages en pdf passionnantes.
 
Tout (vraiment tout) sur l'astrolabe mais un peu théorique par l'ENS de Lyon.
 
En allemand la page du musée sur les astrolabes.
 
Sur ce site :
L'age d'or des sciences arabes à l'IMA.
 
Les astrolabes du Louvre.
 
Portes ouvertes à l'Observatoire de Paris sur les vieux instruments.
 
À lire pour ceux qui dominent la langue de Goethe sur las astrolabes du Musée :
Die Astrolabiensammlungen des Deutschen Museums und des Bayerischen Nationalmuseums par Burkhard Stautz ,
édition Oldenburg; librairie du Musée (40€).
 
 
 
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LES MAQUETTES ASTRO ET SIMILAIRES.
 
 
De nombreuses maquettes et/ou animations sont présentées pour expliquer tel ou tel point particulier; notamment :
 
 
 
Les fameux polyèdres de J Kepler, dans lesquels il voulait enfermer chaque orbite de planètes.
Animation démontrant la première mesure du rayon terrestre par Ératosthène entre Alexandrie et Syène.
 
 
 
Très impressionnante reproduction de la cité des étoiles que Tycho Brahe avait fait bâtir sur son île.
On y voit les divers instruments fabriqués par le Maître.
 
 
 
Le télescope de 1,20m de W Herschel qui lui permit de découvrir la planète Uranus.
 
On se rend compte de la taille de cet engin en regardant les personnages.
 
De nombreux aides devaient être à la manœuvre pour positionner le télescope.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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LES SALLES DE PHYSIQUE (PARTIEL).
 
Nous n'avons pas eu le temps de tout voir dans ces immenses salles de Physique du 1er étage, mais voici quelques impressions.
 
 
 
Exposition d'instruments servant aux mesures d'angles
Vitrine sur la spectroscopie et son "inventeur" Josef von Fraunhofer.
 
 
 
 
 
Héliomètre de John Dollond permettant la mesure du diamètre du Soleil.
 
Milieu du 16ème siècle.
 
Fraunhofer s'inspira de sa construction pour construire aussi une héliomètre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
J'ai malheureusement été obligé de zapper les salles d'optique et de physique atomique.
 
 
 
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L'ÈRE SPATIALE.
 
Deux niveaux sont consacrés à l'époque moderne de l'aviation et de l'espace.
 
 
De la V2 aux fusées Ariane en passant par les Soyuz Russes.
De la V2 américaine à l'immense Saturn V en passant par tous les lanceurs américains.
 
 
Tableau animé expliquant le fonctionnement de la fusée V2, la mère de toutes les fusées actuelles.
 
 
Nombreux moteurs de fusées exposés aussi ainsi que des sondes spatiales.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les ancêtres : V1; premier avion fusée au monde (Me 163) et premier avion à réaction du monde (Me 262).
En opposition avec la capsule Mercury des premiers astronautes américains.
 
 
 
 
Voilà fin de la visite, nous nous promettons d'y retourner pour en voir encore plus.
 
 
 
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BONUS : DEUX CADRANS DE LA VILLE DE NUREMBERG.
 
 
La Bavière est réputée pour ses cadrans sur les façades de maison, en voici deux pris au hasard en flânant dans la ville.
 
 
Près de la place du Marché de Nuremberg face au sud
Au coin de Karolienstrasse à côté de la Lorenzkirche, face au sud.
 
 
 
 
 
 
 
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Bon ciel à tous
 
 
 
 
Jean Pierre Martin  
www.planetastronomy.com