Mise à jour le 31 Décembre 2007
 
 
VISITE DE L'EXPOSITION "FULGURITES ET VERRES NATURELS"
AU MUSÉE DES MINÉRAUX DE JUSSIEU
4 Place Jussieu   Paris 5    barre 46 sous sol
 
Le Samedi 15 Décembre 2007
avec le groupe Daubrée
(Gabriel Auguste Daubrée était un minéralogiste très célèbre)
 
Photos : JPM pour l'ambiance. (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Merci à Alain Carion de nous avoir permis de faire des photos.
 
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
La coordinatrice du groupe, Evelyne Blomme a eu l'excellente idée de nous convier à une visite de cette exposition préparée par notre ami Alain CARION minéralogiste très célèbre (qui possède une des plus belle galeries de minéraux et de météorites de la place de Paris : 92 Rue St Louis en l'île  75004 Paris: voir photo de gauche) qui a eu la gentillesse de prêter ses meilleures pièces pour un public d'avertis.
Quelques autres pièces proviennent du MNHN.
 
Site de l'exposition : http://www.carionmineraux.com/exposition_jussieu_verres_naturels.htm
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cette exposition devait se terminer fin 2007 mais devant son succès elle est prolongée jusqu'au 30 Mars 2008. courrez la voir!
 
(Les plus anciens auront peine à reconnaître la faculté des sciences avec tous les travaux de désamiantage en cours!)
 
Attention changement de lieu : c'est maintenant Place Jussieu horaires : ouverture de 13 à 18 heures, fermée les lundi et mardi en août et le mardi les autres mois Tel : 01 44 27 52 88 ).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À voir absolument en même temps que cette collection de fulgurites et de verres, les autres pièces uniques de la collection de minéraux de ce musée, un des plus riches de France. On en aperçoit une petite partie sur cette photo (volée!).
 
 
Textes tirés du site de l'exposition :
 
 
INTRODUCTION :
 
Depuis l’Antiquité, l’homme sait fabriquer du verre à partir de silice (du sable) et de fondants (comme les cendres de plante ou bien le natron). Cette étrange matière, dure comme la pierre, cassante comme la glace et parfois transparente comme l’eau se trouve aussi à l’état naturel.
Les verres naturels sont d’autant plus précieux qu’ils sont rares.
Ils se forment à partir de matière minérale fondue qui a refroidi suffisamment vite pour qu’il n’y ait pas de formation de cristaux.
 
 
 
LES VERRES VOLCANIQUES : PIERRES DE FEU
 
Les verres naturels les moins rares sont issus du volcanisme. Ils se sont formés à partir d’une lave refroidie en surface au contact de l’air, de la roche ou de l’eau. On distingue plusieurs types de verres volcaniques.
 
Les verres de basalte, liés au volcanisme de type hawaïen contiennent peu de silice. La lave basaltique est très fluide et doit donc être refroidie très rapidement. Lorsque les éruptions sont terrestres et loin d’une étendue d’eau, on peut trouver des blocs de laves dont la surface est vitrifiée par un refroidissement rapide au contact de l’air. L’épaisseur est cependant très faible de l’ordre du micron (un millième de millimètre !).
 
On trouve ces verres sous forme de fibres ou gouttelettes lorsque la lave est projetée dans l’air et filée à grande vitesse (ce sont les cheveux de Pélé du nom de la déesse hawaïenne du feu et des volcans).
Lorsque des bulles se forment dans la lave et éclatent, il ne reste qu’un fin réseau de verre entre les pores.
On a alors une réticulite, sorte de mousse de verre très légère, très rarement trouvée à cause de son extrême fragilité.
On récolte aussi des verres basaltiques sur le fond des océans près des rides océaniques où se forment les laves en coussins ou « pillow lavas ».
 
Les obsidiennes sont liées au volcanisme terrestre de zones de collision.
Elles proviennent de laves riches en silice et très visqueuses. Elles sont plus fréquentes car elles ne nécessitent pas un refroidissement très rapide.
 
Elles sont en général noires et parfois vertes (présence de fer).
Les variétés plus rares sont de couleur marron rouille (inclusions d’hématite) ou piquetées de petits cristaux blancs de cristobalite (une des formes de la silice).
Les obsidiennes « arc-en-ciel » résultent de la présence de microcristaux fibreux orientés.
 
 
Divers types d'Obsidiennes
 
 
 
 
 
LES TECTITES ET LES IMPACTITES : PIERRES DE CHOC
 
Le nom « tectites », du genre féminin, vient du grec têktos qui signifie « fondu ». Ces roches apparues dans la littérature il y a deux siècles environ, ont longtemps été un mystère car on ignorait leur origine. On les a d’abord rangées dans les collections avec les météorites sous le vocable de « météorites vitreuses ». Depuis peu, leur origine extraterrestre est discréditée.
 
Grâce aux études sur la chute des météorites sur Terre (« l’impactisme terrestre ») et sur la formation des cratères (les «astroblèmes»), on admet maintenant que l’origine des tectites est liée à la création des cratères d’un diamètre supérieur à 10 km.
 
Lors de l’impact, une certaine quantité de matériaux fondus peut être projetée, parfois à plusieurs centaines de kilomètres.
 
Divers tectites et impactites et explication de la formation.
 
Les tectites sont donc des fragments de matériaux terrestres projetés loin du point d’impact d’une grosse météorite.
Elles sont constituées de silice (85%) et d’alumine (15%). Durant leur vol dans l’atmosphère, elles adoptent généralement des formes régulières : disques, poires, larmes, évoquant les gouttes d’un liquide visqueux brusquement figé.
 
 
Les impactites sont des verres naturels formés au moment de l’impact.
A l’inverse des tectites elles n’ont pas été projetées dans l’atmosphère.
On retrouve dans leur composition chimique des traces de la météorite incidente.
 
Le verre libyque, popularisé par Théodore Monod, en est un bel exemple.
Les hommes préhistoriques s’en sont servi pour fabriquer des armes et des outils.
 
Les égyptiens au temps des pharaons l’ont sculpté pour l’inclure dans des bijoux : le pectoral de Toutankhamon possède en son centre un scarabée en verre libyque.
 
Outils en verre libyque (impactite)
 
 
Aujourd’hui, les plus beaux verres libyques sont considérés comme des pierres gemmes et sont taillés.
 
 
 
 
LES FULGURITES : PIERRES DE FOUDRE
 
Les fulgurites (du latin Fulgur, éclair) sont produites par la foudre.
Elles ont été trouvées au pied des dunes de la Grande Mer de Sable dans le sud-ouest de L'Égypte.
Leurs formes tubulaires sont typiques d'un éclair frappant le sable. On estime que chaque éclair libère une énergie moyenne d’un milliard de Joules (de quoi porter à ébullition 24 tonnes d’eau).
La température de l'air atteint momentanément 10000°C et parfois même 30000°C.
Le maximum du courant mesuré va de 10000 à 100000 Ampère mais ne dure que quelques microsecondes.
 
 
Cette énergie va faire fondre ou vaporiser le sable avec la formation d'un verre, nommé Lechatelierite par A. Lacroix qui étudia ce phénomène dès 1915 (Le Chatelier était un ingénieur français des mines).
 
Certaines fulgurites tubulaires connues dépassent huit mètres, mais leur récupération est impossible : elles sont trop fragiles et sont le plus souvent trouvées en fragments de 10 à 15 cm, avec des diamètres variant de 5 à 20mm.
 
 
 
 
La foudre peut aussi vitrifier d’autres roches dénudées comme le granit.
Ces roches vitrifiées sont bien connues des alpinistes mais restent très rares car elles sont vite altérées par les agents atmosphériques.
 
 
 
Symbole de cette exposition réussie : un outil préhistorique en verre libyque.
Une partie du groupe Daubrée qui a participé à cette visite.
 
 
Merci à Alain CARION qui a fourni les merveilleuses pierres et qui nous a autorisé à faire des photos et à les mettre sur Internet à la disposition du public.
 
N'hésitez à visiter cette exposition et toute la collection du musée des minéraux de Jussieu.
Extrait de sa présentation :
 
La collection de minéraux de l’université Pierre et Marie Curie est l’une des plus anciennes de France. Elle est née peu après la création de la chaire de Minéralogie à la Sorbonne le 14 avril 1819 : consacrée à l’enseignement et à la recherche, elle est constituée de nombreux dons et d’achats et s’accroît au cours du XIXe siècle.
En 1954, elle s’enrichit de la collection de Louis Vésignié, qui avait réuni l’un des ensembles de minéraux les plus importants du monde, et il est décidé de l’ouvrir au public ; aux missions pédagogique et scientifique de la collection, s’ajoute alors une autre, muséologique : les meilleurs spécimens deviennent objets de patrimoine.
En 1970, la collection quitte la Sorbonne pour la faculté des Sciences de Jussieu : elle est installée dans un salle d’exposition de 200 m2 et se complète peu à peu grâce à de nouvelles acquisitions que les chercheurs de l’institut de Minéralogie et de Physique des milieux condensés sont allés négocier ou découvrir aux quatre coins du monde.
Près de 1 500 minéraux (sur environ 16 500 spécimens en réserve) sont ainsi exposés. Sélectionnés parmi les plus esthétiques ou les plus importants dans les sciences, les applications industrielles ou les arts, ils représentent environ 500 des 4 200 espèces connues. Beaucoup d’entre eux sont issus de découvertes récentes.
 
La présentation dans des vitrines aux formes épurées et hermétiques ne répond pas qu’à des motivations esthétiques, elle permet aussi de protéger les minéraux dont certains très fragiles craignent l’air, l’humidité, la lumière et parfois même les bactéries : dans ces vitrines presque hermétiques, les minéraux sont ainsi placés à l’abri de la poussière et bénéficient d’une bonne protection contre les variations de température et d’hygrométrie. Un niveau d’éclairage modéré, adapté (filtres anti-ultraviolet) et extérieur aux vitrines favorise par ailleurs leur conservation.

Les 24 vitrines panoramiques reçoivent les minéraux selon une classification chimique habituelle qui repose sur les 10 grandes familles : les éléments, les halogénures, les oxydes, les sulfures, les carbonates, les composés organiques, les borates, les sulfates, les phosphates et les silicates.
Ces familles de subdivisent elles-mêmes en sous-familles. Des vitrines murales contiennent les spécimens de grande taille. Hormis quelques tranches sciées et polies, toutes les formes étonnantes que l’on observe, géométriques ou non, sont naturelles. Elles dépendent de l’organisation des atomes et des conditions physico-chimiques qui ont régné durant leur croissance.

Chaque minéral exposé a une histoire souvent longue et complexe : pour plus de renseignements, les visiteurs peuvent consulter un cédérom qui décrit 450 spécimens et répond aux questions les plus souvent posées.
Une exposition Prière de toucher ! attend les visiteurs à l’accueil : cette petite visite tactile les invite à découvrir les minéraux d’une manière différente.
Enfin, un audioguide propose aux visiteurs une approche variée du monde minéral en commentant dans chaque vitrine les pièces les plus spectaculaires.
 
 
Bonne visite!!!
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
 
Origine géologique des minéraux : http://www.chez.com/pgosse/gem/geo.htm
 
 
Forum sur les impactites : http://www.geoforum.fr/index.php?showtopic=4783
 
 
 
Bon ciel à tous
 
 
Jean Pierre Martin 
www.planetastronomy.com