Mise à jour le 27 Juin 2011
VISITE DE L’EXPOSITION BICENTENAIRE LE VERRIER
À L’OBSERVATOIRE DE PARIS
 
Le 23 JUIN 2011 AVEC LA SAF
(Société Astronomique de France)
 
Photos : JPM pour l'ambiance. (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Voir les crédits des autres photos si nécessaire
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
 
 
 
 
 
LA DÉCOUVERTE DE NEPTUNE.
 
 
 
 
 
C’est la grande galerie (1er étage) qui accueille tous les souvenirs exceptionnels de la période Le Verrier.
 
Urbain Le Verrier, né donc en 1811 à St Lô dans une famille plutôt modeste, aime les mathématiques, il va même entrer à Polytechnique en 1831. à sa sortie il s’oriente plutôt vers la chimie , mais aucune place sérieuse ne lui est proposée.
Par contre, un poste de mécanique céleste est libre et il le prend.
 
Il s’intéresse très tôt aux anomalies de la dernière planète connue, Uranus, avec la conséquence qui sera la découverte d’une nouvelle planète, Neptune en 1846.
Mais, quel hasard ! la planète Neptune fête aussi son « anniversaire » céleste : elle boucle, cette année, son premier tour complet accompli autour du Soleil depuis sa découverte en 1846 !
 
 
 
 
 
 
Le Verrier va entrer à l’Académie des Sciences et au Bureau des Longitudes et plus tard devenir Directeur de l’Observatoire de Paris.
 
C’est la partie de sa vie à partir de sa découverte de Neptune, que l’on découvre dans cette salle.
 
François Arago, est Directeur de l’Observatoire de Paris lors des recherches sur les perturbations de l’orbite d’Uranus, et en 1845 il va confier au jeune astronome Urbain Le Verrier la tâche de s’attaquer au problème, car celui-ci a été remarqué avec ses travaux de mécanique céleste.
 
Le Verrier est comme on dirait maintenant, un travailleur acharné!
 
Il se consacre à cette tâche jour et nuit, il revoit tous les calculs de Paris et de Greenwich, et rapidement il trouve la solution. En Août 1846, il publie l’orbite de la nouvelle planète et l’endroit où on devrait la trouver.
 
Illustration : Voici la feuille de calculs de Le Verrier de 1846 précisant la position de cette nouvelle et inconnue planète « troublante », occasionnant les perturbations d’Uranus.
 
 
Mais, l’Observatoire de Paris n’a pas de bonnes cartes de cette région du ciel, Le Verrier est obligé de se tourner vers ses amis astronomes étrangers.
 
 
C’est ainsi qu’il écrit à Johann Gottfried Galle à Berlin pour lui demander de chercher « sa » planète.
 
 
 
 
 
 
 
 
Dès que Galle reçoit la lettre de Le Verrier, la nuit qui suit, il découvre cette planète à l’endroit indiqué !
Un peu plus tard cette planète sera aussi vue à Paris.
Identification par Galle sur sa carte du ciel :
Neptun berechnet := calculée
Neptun beobachtet = observée
 
Lettre de Galle à Le Verrier en français : « Monsieur,
La planète, dont vous nous avez signalé la position, réellement existe. Le même jour où j’ai reçu votre lettre, je trouvais une étoile de 8ème grandeur, qui n’était pas inscrite dans l’excellente carte Hora XXI (dessinée par M. le Dr Bremiker) de la collection des cartes célestes publiée par l’Académie de Berlin. L’observation du jour suivant décida que c’était la planète cherchée ».
Cette lettre est une copie de la main de Le Verrier avec ses annotations.
 
 
 
Comme Einstein après l’éclipse de Sobral prouvant sa théorie de la relativité, Le Verrier va devenir immédiatement célèbre dans le monde entier.
 
En 1854, donc bien plus tard, il succédera à Arago à la Direction de l’Observatoire de Paris à la mort de celui-ci.
 
 
 
 
Son portrait par Daverdoing en 1846, peintre ami de Le Verrier.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un mot sur ses relations pour le moins tendues avec Arago.
Après sa découverte, Le Verrier tente plusieurs fois d’évincer Arago à la tête de l’Observatoire, et une fois nommé Directeur, il s’appliquera à démonter tout ce qu’Arago avait fait.
 
Le Verrier à la tête de l’Observatoire deviendra un dictateur, détesté par ses collègues.
 
Il mettra plus de 60 astronomes à la porte dont le célèbre Camille Flammarion qui lui en voudra toute sa vie.
 
 
 
 
 
 
 
En 1870, il sera enfin démissionné de son poste mais se défendra jusqu’au bout pour le conserver.
 
 
ET JOHN ADAMS ?
 
 
John Couch ADAMS s'attaqua au problème des perturbations de l'orbite d'Uranus et après deux ans de calculs savants, il donna la position de l'hypothétique planète, il a 26 ans.
­Il alla voir qui de droit, c'est à dire l'Astronome Royal de Greenwich, Sir George Airy. (qui soit dit en passant ne croyait pas à l'existence d'une telle planète), la première fois, il n'était pas chez lui, la deuxième fois il n'était pas à son bureau à Greenwich, la troisième fois il refusa de le recevoir car il était en train de dîner (il avait la fâcheuse habitude de dîner à trois heures de l'après midi!!).
 
Photo : calculs d’Adams sur l’orbite de la nouvelle planète.
 
­A la fin quand il daigna s'intéresser à lui, il essaya de gagner du temps en lui posant des questions inutiles, et refusa de lui donner du temps de télescope pour chasser la planète.
­
Mais il était de toutes façons déjà trop tard.
 
Un "froggy" avait découvert Neptune, c'était un scandale!
­Ceci reste toujours une controverse pour les Anglais, car la correspondance d'Adams avec Airy a disparu mystérieusement des archives de Greenwich. Il va vraiment falloir appeler Sherlock Holmes à la rescousse!
 
 
 
 
 
 
 
­Le Times de Londres publia le titre suivant le 1er Octobre 1846: Le Verrier's planet found (la planète de Le Verrier a été découverte), l'humiliation est à son comble!
­
Les Anglais s'aperçoivent de leur erreur vis á vis d'Adams et une guerre des presses anglaises et françaises se déchaînent de part et d'autre du Channel.
 
 
Illustration : on se moque d’Adams découvrant la nouvelle planète dans le rapport de Le Verrier.
 
 
 
 
 
 
 
Adams était un astronome très doué et talentueux, il s'attaqua aux problèmes de la pluie des Léonides de 1866 et reconnut qu'elle provenait d'une comète.
Il rencontra Le Verrier en 1847 et sympathisèrent, les deux hommes s'admiraient mutuellement.
 
 
LE VERRIER ET MERCURE.
 
 
Le Verrier découvrit des irrégularités dans le mouvement de Mercure, en effet l’avance du périhélie de cette planète était supérieure à la théorie. Le Verrier pensant qu’il aurait la même chance que pour Neptune, s’évertua à chercher une hypothétique planète encore plus proche du Soleil qu’il baptisa Vulcain.
 
Évidemment c’était voué à l’échec, cette avance du périhélie de Mercure est la preuve la plus flagrante de la théorie de la relativité générale d’Einstein.
 
 
LA SUITE DE LA VISITE.
 
 
 
 
 
Prise de vue extérieure, on voit derrière le groupe de la SAF, la coupole Arago qui sera notre prochaine étape.
 
On rappelle que l’Observatoire a été fondé par Colbert en 1667 et que c’est l’architecte Claude Perrault qui l’édifia.
 
Il est construit sur l’axe du méridien de Paris.
 
En 1669, Cassini en prend la direction.
 
 
 
 
 
 
 
 
Première étape la salle Cassini au 2ème étage.
Ensuite il faut monter au septième ciel,
pour arriver sur les toits.
 
 
 
 
 
 
Un grand merci à l’Observatoire de Paris qui nous a permis d’effectuer une telle remontée dans le temps.
 
 
Si vous vous intéressez à l’histoire de l’Astronomie et à Neptune en particulier, ne manquez pas la conférence que James Lequeux astronome à l’Observatoire de Paris, donnera à ce sujet dans le cadre des conférences mensuelles de la SAF le :
Mercredi 14 Septembre à 20H0  au FIAP 30 rue Cabanis Paris 14
Facilité de Parking, cafétéria, ouverture des portes 20H.
Entrée libre (200 places)
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
 
La découverte de Neptune par Le Verrier (1846) par James Lequeux
 
2011 l’année Neptune par l’Observatoire de Paris.
 
Une belle biographie de Le Verrier
 
Très bonne bio de François Arago.
 
Un article très complet sur la découverte de Neptune.
 
L’avance du périhélie de Mercure bien expliquée.
 
La découverte de Neptune ou vive les maths! Conférence de JP Martin sur le sujet en pdf.
 
 
 
 
Bon ciel à tous
 
Jean Pierre Martin  SAF Président de la commission de Cosmologie
www.planetastronomy.com
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