Cassini-Titan.:.Révélations
sur l'atmosphère de Titan.
(06/11/2008)
Mars
Express :.Des dépôts de lava dans Mangala Fossae. (06/11/2008)
Numéro un peu moins fourni que d'habitude, dû
à la préparation de nombreuses conférences. Merci de votre compréhension.
LES
RCE À LA CITÉ DES SCIENCES : NE PAS MANQUER.
(06/11/2008)
Du
8 au 10 Novembre10H à 19H les
Rencontres du Ciel et de l'Espace 2008 organisées par l'AFA à la Cité des
Sciences et de l'IndustrieLa Villette Paris
XIXème avec notamment (non exhaustif)
A Brahic; I Grenier, F Forget; A Baglin; R Lehoucq; D
Kunth; H Reeves; F Balibar et de nombreux autres
J'aurai le
plaisir de présenter deux conférences à cette occasion : le Samedi 8 Nov à
10H30 salle 5 : les grandes dates de l'astronomie et le Lundi 10 Nov à
11H45 salle 5 : la mesure des distances dans l'Univers
Vous êtes tous invités cordialement à y
assister.
Un
CONSEIL à suivre : à voir absolument en même temps l'exposition à la Cité
des Sciences sur le
Grand récit de l'Univers
RIEN
NE VA PLUS VITE QUE LA LUMIÈRE : TEXTE DE C LARCHER.
(06/11/2008)
En
complément à la
conférence que JM Lévy-Leblond vient de donner à l'IAP; j'ai retrouvé
un texte que notre ami Christian Larcher avait écrit suite à la lecture du
livre de JMLL : La vitesse de l'ombre.
Le
voici :
Rien ne va plus vite que la
lumière
!!!
Ce slogan maintes fois entendu est il exact ? Que veut-on dire exactement en
utilisant cette formule ?
Dans tout matériau la
lumière se déplace moins vite que dans le vide.
On sait, depuis les travaux d'Albert Einstein concernant la relativité
restreinte, que la vitesse de la lumière admet, dans le vide, une limite
supérieure.
Cette
vitesse limite vaut c = 299 792 458 m/s (valeur définie par ces seuls
chiffres ; on s’interdira d’ajouter ultérieurement des décimales).
Cette valeur précise a le statut de constante ; on pourrait l'appeler «
constante d'Einstein ».
C'est
à partir d'elle que l'on définit actuellement le mètre, unité de
longueur.
Quand
la lumière ne se déplace plus dans le vide mais dans un matériau
transparent comme l'eau
ou le verre, sa vitesse est plus faible que dans le vide. Par exemple
dans le verre elle est de l'ordre de 200 000 000 m/s.
Mais qu'entend-t-on par «
vitesse de la lumière dans le verre ? »
Dans
ce qui suit nous admettrons que la lumière est composée des particules énergétiques
que l'on nomme photons.
Le
verre, comme tous les autres matériaux, est constitué d'atomes.
Que
se passe-t-il quand les photons de la lumière, venant de l'air, pénètrent
dans du verre ?
Quand
on dit que « la lumière se propage dans le verre », on imagine souvent,
assez spontanément, que les photons qui rentrent sont ceux qui vont sortir.
Ceci est faux, il ne s'agit pas des mêmes photons. Les photons qui
constituent la lumière interagissent avec les électrons des atomes ; il
s'opère alors un transfert d'énergie au profit de l'atome qui se retrouve
dans un état excité. Spontanément cet atome excité ré-émet ce surplus
d'énergie sous forme d'un nouveau photon qui part à l'aventure vers un
nouvel atome et le phénomène se reproduit de nombreuses fois.
En
explicitant les différents moments, d'une façon un peu simpliste, on
pourrait dire qu'entre deux atomes donnant lieu successivement au phénomène
absorption/émission il s'écoule un délai très court durant lequel les
photons parcourent un bout de chemin dans le vide interatomique (avec la
vitesse habituelle de la lumière dans le vide). Entre l'absorption et l'émission
d'un photon par un atome, il existe un temps très bref de relaxation avant
que l'atome reviennent dans son état stable initial. L'addition de ces
temps très courts explique que la vitesse de propagation de la lumière
dans le verre soit finalement plus lente que dans le vide. Actuellement, on
sait faire se déplacer la lumière avec une vitesse très faible et même
quasiment « arrêter la lumière ». Il faut donc distinguer vitesse de la
lumière dans le vide (c) et vitesse de la lumière dans un autre matériau,
même si la vitesse de la lumière dans l'air est très voisine de c.
A – vitesse plus
grande que la lumière dans le vide ?
Dans certains cas, « quelque chose » peut « se déplacer » plus
vite que la lumière dans le vide.
1 - Guirlandes lumineuses.
Considérons une guirlande constituée d'ampoules qui s'allument les unes
après les autres ou un panneau lumineux d'informations dans une agglomération.
Dans les deux cas le rythme d'allumage des ampoules est commandé par un
dispositif électronique qui n'a rien à voir avec la lumière émise. Nous
percevons la lumière émise successivement par chacune des ampoules elle se
propage de l'ampoule à notre œil mais ce n'est pas de la lumière qui se
propage d'une ampoule à l'autre sur cette guirlande ou sur ce panneau. Rien
n'empêche en principe de régler le dispositif électronique à la vitesse
que l'on veut, fut elle supérieure à celle de la lumière dans le vide.
Entre chaque lampe et l'œil de l'observateur la vitesse de la lumière dans
l'air sera « normale » c'est-à-dire proche de c.
2 - L'effet de cisaillement
Quand vous utilisez une paire de ciseaux le point de coupe s'éloigne de
plus en plus vite de l'axe de rotation de ces ciseaux. Si on imaginait des
ciseaux très longs ce point virtuel pourrait dépasser la vitesse de la
lumière.
3- Le phare laser
Je reprends cet exemple décrit par Jean-Marc Lévy Leblond. Imaginer un
phare émettant un rayon laser à la cadence d'un tour par seconde. Si l'on
construisait autour de ce phare un mur circulaire situé à 1 km du phare.
Ce mur aurait une circonférence (2(pi)R) de l'ordre de 6 km.
Sur ce mur on verrait le spot lumineux se déplacer à 6 km/s. Si ce mur
circulaire théorique était situé très loin par exemple à 100 000 km du
phare la vitesse de la tache lumineuse serait environ 2 fois la vitesse de
la lumière dans le vide
(600
000 km/s).
On peut toujours se méfier des expériences de pensée mais cette expérience
n'est pas absurde. Actuellement on peut déterminer la distance de la Terre
à la Lune (environ 380 000 km) à moins d'un centimètre. On pourrait donc,
en déplaçant légèrement le faisceau laser, obtenir sur la Lune une tache
se déplaçant à une vitesse supérieure à c.
B – vitesse plus
grande que la lumière dans un autre matériau ?
La vitesse de la lumière dans l'eau est de 230 600 km/s.
Un
objet matériel peut-il aller encore plus vite tout en respectant les règles
imposées par la relativité restreinte ?
La réponse est positive et l'expérience est couramment faite dans les
piles piscines. Les réacteurs nucléaires qui refroidissent dans l'eau émettent
des particules et en particulier des électrons de grande énergie. Ces électrons
se déplacent à une vitesse supérieure à celle de la lumière dans l'eau.
Par
exemple un électron de 1 Mev se déplace dans l'eau à la vitesse de 257
370 km/s. Sous l'effet de ces électrons, qui sont plus rapides que la lumière
émise dans ce milieu, il apparaît derrière chacun d’ eux un « sillage
lumineux ». Le réacteur est donc en permanence baigné dans un halo bleuâtre
du plus bel effet. Il s'agit de l'effet Cerenkov ; celui-ci est l'équivalent
de l'effet Mach pour les ondes sonores. Dans le premier cas il se produit un
flux de lumière bleue dans l'autre cas une onde de choc qui se traduit par
le bang des avions quand ils dépassent la vitesse du son dans l'air
(environ 340 m/s).
La valeur de la vitesse de la lumière dans le vide est bien une valeur
limite pour tout déplacement ou transfert d'information ; mais il reste des
phénomènes qui vont plus vite car ils ne correspondent pas à un déplacement.
Le spot du rayon laser sur la Lune ne va pas d'un point A à un point B. Il
n'y a donc pas d'information passant de A à B Dans chaque cas il s'agit
d'un flux lumineux provenant de la Terre.
En ce qui concerne la vitesse de la lumière ailleurs que dans le vide, elle
est effectivement dépassée !
Des
ouvrages de références
Jean-Marc Lévy-Leblond De la matière (relativiste, quantique, interactive)
Éditions du Seuil, « Traces écrites » 2004
Jean-Marc
Lévy-Leblond La vitesse de l'ombre (Aux limites de la science) Seuil, «
Science ouverte »
Revue « Élémentaire ; de l'infiniment petit à l'infiniment
grand » Numéro 3 Les rayons cosmiques Solstice d'été 2006
Christian Larcher
ÉNERGIE
NOIRE : DES PREUVES DANS LES SUPER AMAS ET SUPER VIDES.
(06/11/2008)
Une
équipe d'astronomes de l'Université
de Hawaï conduite par le Dr. István Szapudi (Institute for Astronomy IfA)
vient de trouver de nouvelles preuves de la présence d'énergie moire (dark
energy) dans les super amas de galaxies et dans les super vides cosmiques.
On
rappelle que cette énergie noire est une forme
d'énergie répulsive contrairement à la gravitation et qui semble
être la cause principale de l'accélération de l'expansion de l'Univers.
La
vraie nature de cette "énergie" est pour le moment ….inconnue
et est un des plus grands défis de l'astrophysique actuelle.
À
ce jour ce serait la détection la plus significative de cet effet d'étirement
sur un vaste ensemble de structures cosmiques, cette détection a été due
au hasard, d'après les scientifiques, ils n'avaient qu'une chance sur
200.000 de réussir.
Le
responsable de cette étude signale qu'ils ont été capables d'imager l'énergie
noire en action lorsqu'elle agissait sur des énormes super vides (supervoids
en anglais) et sur des super amas de galaxies (superclusters
of galaxies).
Ces
super amas sont des vastes régions de l'espace de l'ordre du demi milliard
d'années lumière de diamètre qui contiennent une concentration
inhabituelle de galaxies, tandis que à l'opposé les super vides sont des régions
similaires qui, elles, contiennent un nombre de galaxies bien inférieur à
la normale. Ce sont les plus grandes structures connues de l'Univers.
Les
découvertes ont été faites en détectant
les minuscules variations du rayonnement micro onde qui passe au travers
d'elles.
En
effet quand des micro ondes traversent un super amas, elles gagnent une
certaine énergie gravitationnelle, et en conséquence vibre un peu plus
vite; en quittant le super amas, elles devraient perdre la même quantité
d'énergie, sauf que si l'énergie noire ayant tendance à étirer l'Univers
plus rapidement, le super amas a eu le temps de s'aplatir pendant les
quelques demi milliard d'années nécessaire à sa traversée. Ainsi ces
ondes conservent une petite quantité d'énergie qu'elles avaient gagnée en
entrant. Cet effet "mémoire" dans les micro ondes est une mesure
de l'influence de cette énergie noire.
Les
scientifiques ont comparé l'énergie du rayonnement micro onde des zones du
ciel contenant des super amas (cercles rouges) avec celles contenant des
super vides (cercles bleus)
Ils trouvèrent bien que ce rayonnement était
in peu plus fort lorsqu'il était passé par les super amas et un peu plus
faible lorsqu'il correspondait aux super vides.
C'est la première fois que l'on voit ce que
ces super structures font au rayonnement micro onde cosmologique.
Le signal étant extrêmement faible, on a été
obligé de travailler sur une cinquantaine d'amas les plus grands.
En effet les Américains ont commuté les
circuits de secours, qui n'avaient pas été mis en service depuis plus de
18 ans et c'est un succès, les communications peuvent reprendre entre
Hubble et la Terre depuis le 25 Octobre 2008.
Ou au moins pas pendant le premier semestre de
2009.
Hubble lancé en 1990, orbite la Terre à 575km
d'altitude.
Quoiqu'il en soit, la prochaine mission de la
navette (Endeavour) vers l'ISS est prévue pour le 14 Novembre 2008.
HUBBLE : BACK IN BUSINESS!(06/11/2008)
(crédit photo : NASA/ESA/HST)
Nous avions laissé la dernière fois Hubble en
panne dans l'espace, mais entre temps, la panne semble réparée, mais la
mission de maintenance SM4 s'éloigne de plus en plus loin en 2009.
En effet les Américains ont commuté les
circuits de secours, qui n'avaient pas été mis en service depuis plus de
18 ans et c'est un succès, les
communications peuvent reprendre entre Hubble et la Terre.
Et quel succès! Il n'est qu'à voir les dernières
photos transmises.
Voici
une photo de la caméra principale, la WFPC2 (Wide Field Planetary Camera 2)
qui a été pointée vers un endroit du ciel (dans la Baleine (cetus)) où
s'est produit une rencontre de galaxies.
C'est Arp 147 (catalogue de Halton Arp des années
1960).
Quel piqué (voir plus de détails en cliquant
sur l'image), elle a obtenu 10 sur 10 de la part des scientifiques de la
mission, c'est aussi un hommage à cette photo où ces deux galaxies
semblent marquer le chiffre 10 dans l'espace.
La galaxie de droite, possède un anneau bleuté
lieu de formation intense d'étoiles.
Cette paire de galaxies a été photographiée
les 27 et 28 Octobre 2008. Elles sont situées à 400 millions d'al de nous.
L' anneau bleu a probablement été formé après
la traversée de la galaxie situé maintenant à gauche de la galaxies située
à droite.
La zone rouge de la galaxie de droite, est
probablement le lieu de la zone de rencontre.
CHANDRAYAAN-1
: LANCEMENT RÉUSSI, PROCHAIN ARRÊT : LA LUNE.
(06/11/2008)
(Photos
et schémas : ISRO)
Le
22 Octobre 2008, dans un silence presque assourdissant des principaux médias,
s'est élancé dans les
airs avec succès, la
première mission Indienne, vers la Lune.
Chandrayaan-1
(le 1 veut dire qu'il y en aura beaucoup d'autres), ce nom veut dire voyage
lunaire en hindi.
La
fusée PSLV quittant son hall d'assemblage et en route vers le pad
de lancement
Architecture
des différents types de fusées indiennes.
Donc
lancement réussi depuis le centre situé dans le Golfe du Bengale, le
satellite doit se mettre en orbite lunaire et emporte de nombreux
instruments.
Il
doit même établir une carte tridimensionnelle de notre compagne avec une résolution
de l'ordre de 5 à 10m, ceci étant possible grâce à une orbite polaire
circulaire très proche du sol : 100km
d'altitude!
La
dernière manœuvre orbitale (LTT sur le schéma) a été effectuée ce 4
Novembre et la sonde est bien sur la bonne trajectoire lunaire.
Une
sonde devra aussi se détacher et impacter la Lune afin de déterminer les
caractéristiques du sol lunaire dont on analysera les poussières au moment
du choc.
Le
satellite en phase d'essai final
Le
vaisseau Chandrayaan et sa sonde lunaire (sur le dessus)
Outre
la cartographie, la mission principale est la recherche de métaux, d'eau
(glace) et d'Hélium 3
ce matériau
magique que l'on ne trouve pas (ou peu) sur Terre, qui pourrait être
source inépuisable pour la fusion nucléaire.
VENUS
: QUAND IL FAIT CHAUD IL FAIT CHAUD! (06/11/2008)
Article
extrait de Espace et Science n°25 du CNES.
Quand il fait chaud, il fait chaud et même
encore plus chaud.
C'est le phénomène d'emballement du à
l'effet de serre. Vénus, notre jumelle, connaît cette évolution depuis
plus d'un milliard d'années. Cela crée des réactions chimiques complexes
sous l'effet du rayonnement ultraviolet du Soleil.
Une telle complexité n'est pas facile à
analyser.
Heureusement, VIRTIS a travaillé dans la
nuit vénusienne à dévoiler la secrète nature de quelques unes de ces réactions.
Vénus
est la planète du système solaire la plus similaire à la Terre par son
diamètre, sa densité et sa masse.
Les composés de son atmosphère sont
semblables à ceux de l’atmosphère terrestre mais leur proportion est très
différente.
Le dioxyde de carbone en est le composant
majoritaire (96,5 % au lieu de 0,039 % sur Terre) et le diazote le composant
secondaire (3,5 % au lieu de 78,11 % sur Terre). D’autres molécules sont
présentes à l’état de trace.
La pression au sol est de 90 bars (1 bar sur
Terre) et, de jour comme de nuit, la température au sol reste voisine de
460°C en raison d’un important effet de serre.
Du fait de sa proximité du Soleil, la température
de Vénus a progressivement augmenté, provoquant la vaporisation dans
l'atmosphère des grandes quantités d'eau liquide qu'elle recelait.
L'arrivée de ces énormes quantités de vapeur d'eau dans l'atmosphère intensifient
l’effet de serre et la température au sol continue d’augmenter.
Les molécules d’eau sont ensuite dissociées dans la haute atmosphère
par le rayonnement ultraviolet solaire, l’hydrogène «s’échappe»alors
dans l’espace et l’oxygène libéré se combine aux molécules carbonées
pour produire du CO2.
En jours terrestres, Vénus tourne autour du
Soleil en 224,7 jours et sur elle-même en 243 jours.
La couche nuageuse dense qui en masque le
sol accomplit le tour de la planète en 4,2 jours terrestres.
Ce mouvement est appelé super-rotation. Contrairement aux autres planètes
du Système Solaire, mise à part Uranus, la rotation de Vénus s’effectue
dans le sens rétrograde par rapport à son sens de révolution autour du
Soleil.
Dans la haute atmosphère des planètes le
rayonnement ultraviolet provoque de nombreuses réactions chimiques.
Certains produits de ces réactions se
trouvent parfois sous des formes instables dites excitées.
Lorsqu‘ils se désexcitent, ils émettent
des rayonnements qu’un spectromètre peut analyser.
C’est sur la base de ce principe que les
auteurs de l’article en référence ont détecté pour la première fois
les émissions du radical
hydroxyle (OH) dans l’atmosphère de Vénus avec l’instrument
VIRTIS de Venus Express.
(Un
radical est uneespèce
chimique possédant un ou plusieurs électrons non ou célibataires sur sacouche externe. Dans les formules, il se note par un pointenhautdroite du symbole chimique ou *. La présence d'un électroncélibataire luiconfère
une grande instabilité)
La sonde Venus Express de l’Agence
Spatiale Européenne a été lancée le 9 novembre 2005 depuis le cosmodrome
de Baïkonour au Kazakhstan.
Après un périple de 153 jours et 350
millions de kilomètres, la sonde s'est insérée en orbite autour de Vénus
le 11 avril 2006.
Son orbite opérationnelle est elliptique
quasi polaire avec un péricentre de 250 km et un apocentrede 66000 km.
Sa mission devrait s’achever en mai 2009.
À son bord, sept instruments auscultent la
planète. VIRTIS (Visible andInfraredThermal ImagingSpectrometer), un
spectromètre imageur sensible aux rayonnements ultraviolet, visible et
infrarouge (0,25 -5 μm) analyse les nuages et les rayonnements émis ou
réfléchis par toutes les couches de l’atmosphère.
Il mesure aussi la température au sol et étudie ainsi les phénomènes
d’interactions chimiques entre la surface et l’atmosphère.
VIRTIS a déjà montré que les émissions
de luminescence atmosphérique nocturnes du monoxyde d’azote (NO) et du
dioxygène (O2), observées depuis longtemps au nadir de Vénus, ne sont pas
uniformément réparties dans le temps et l’espace.
Les molécules de dioxyde de carbone sont
dissociées par la lumière du Soleil du côté jour de la planète et
produisent de l’oxygène atomique. Ce dernier se recombine pour former des
molécules de dioxygène à l’état excité.
Grâce au transport rapide des composés
atmosphériques dû à la super rotation de l’atmosphère, leur émission
de désexcitation a pu être détectée dans l’infrarouge par VIRTIS du côté
nuit.
Fig1 : Comparaison de l’émission
lumineuse obtenue pour les différentes longueurs d’onde du spectre
infrarouge avec le spectre synthétique du radical hydroxyle à une température
de 250K (courbe verte). Le spectre mesuré est représenté par le trait
noir. L’émission est maximale lors de la désexcitation des molécules
d’oxygène pour les bandes centrées à1,27μmet 1,58μm de
longueur d’onde. Les autres pics sont caractéristiques du radical
hydroxyle à1,44μmet 2,80μm. Les courbes colorées dans l’encart
présentent les spectres de OH à différentes températures. Les autres
pics marqués d’une astérisque sont la marque d'une émission thermique
de l’atmosphère sous jacente.
Les images donnent la répartition spatiale
de l’intensité de l’émission dans l’atmosphère de Vénus à une
longueur d’onde (flèche) de 1,58μm(émission de désexcitation de
l’oxygène) et de 2,80μm(émission de désexcitation du radical
hydroxyle). Le trait jaune représente l’altitude 0 et le trait vert
l’altitude 100km. L’utilisation d’échelles horizontale et verticale
différentes donne à ces représentations un aspect elliptique.
Des observations ont été menées lors de
la 317ème orbite le 4 mars 2007. En utilisant une visée au
limbe de la planète, le spectromètre imageur a analysé en une seule prise
de vue toute l’épaisseur de l’atmosphère. Les mesures, effectuées
depuis une altitude qui a varié de 10800 à 13700 km, fournissent une résolution
verticale inférieure à3,5 km.
Pendant le déplacement de la sonde sur
cette portion d’orbite, VIRTIS a acquis une centaine de spectres dans
toutes les longueurs d’onde de sa gamme de travail en quelques dizaines de
minutes. La zone balayée s’étend entre 15 et 25°Nord.
Pour améliorer le rapport signal sur bruit,
les spectres correspondant à la même altitude ont été fusionnés pour
les latitudes comprises entre 15 et 30 degrés Nord et pour les heures
locales comprises entre 00h00 et 00h30 (Fig. 1).
Le
radicalhydroxyle a ainsi été
détecté pour la première fois dans l’atmosphère de Vénus.
Il est présent principalement dans une fine
couche de l’atmosphère d’environ 10 km d’épaisseur, située à une
altitude de 96 ±2 km. Compte tenu des modèles retenus pour expliquer la
constitution et l’évolution de l’atmosphère de Vénus, deux réactions
chimiques peuvent expliquer la présence de ce radical:
H + O3-à
OH *.+ O2 Réaction (1) ou mécanisme de Bates-Nicolet
O
+ HO2-à
OH.*+ O2 Réaction (2)
Même si les données observées sont
compatibles avec les deux réactions, qui impliquent de l’hydrogène
atomique, de l’ozone, de l’oxygène atomique et le radical hydroperoxyle
(HO2), les modèles décrivant les réactions photochimiques des atmosphères
des planètes telluriques privilégient l’hypothèse de la production des
radicaux hydroxyles par la réaction de Bates-Nicolet. En partant de la
variabilité de la distribution locale de la luminescence atmosphérique du
ciel nocturne au limbe et au nadir, la distribution de ces espèces
chimiques dans la haute atmosphère de Vénus pourra être cartographiée.
Ces découvertes contribuent aussi à mieux
comprendre la photochimie qui se déroule dans la haute atmosphère de planètes
comme Mars ou la Terre sous l’influence des rayons ultraviolets solaires.
LES
MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE : PARTIE 9 PAR B LELARD
(06/11/2008)
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews,
suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de
l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous
faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à
l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Donc Alexandre le
Grand meurt à Babylone le 13 juin –323.
Ses généraux vont se partager l’Empire. Ptolémée
reçoit la plus belle des satrapies : l’Égypte. Les Grecs
avaient appelé Aiguptos, de l’ancien « hikupta » qui voulait
dire « château du ka ( âme, énergie personnelle ) du Ptah, la région
de Memphis. Ptolémée était né en Macédoine en –367. C’était un
fils illégitime de Philippe II donc un demi frère d’Alexandre. Il avait
été reconnu par Lagos, mari d’Arsinoé, sur ordre du roi. C’est ainsi
que la dynastie fondée par Ptolémée s’appellera les Lagides, d’où
descendra Cléopâtre. Ptolémée était ami d’enfance, confident,
lieutenant et sômatophylaque(
garde du corps ) d’Alexandre.
Ptolémée s’établit
à Alexandrie et en –322 détourne le convoi funèbre d’Alexandre vers
Alexandrie au lieu de rejoindre Aigai ancienne capitale de la Macédoine.
74 mulets tiraient
le char funèbre en or et pierre précieuses.
Alexandre sera donc inhumé à Memphis puis dispersé
selon les aléas de l’Histoire, de nombreuses villes revendiquant sa sépulture.
Le monde antique
est ainsi jalonné de sarcophages d’Alexandre. Ils ont comme point commun
le profil d’Alexandre recouvert, comme Hercule, de la crinière d’un
lion ( ancêtre de la couronne des empereurs romains puis celle de nos rois.
J’ai vu un sarcophage d’Alexandre à l’université d’Istambul. En
1977, Andronicos découvrit à Vergina en Macédoine, l’ancienne Aigai, la
tombe intacte de Philippe II le père d’Alexandre avec statues et
mobilier.
Ptolémée se lance
dans de nombreuses guerres ( 6 en Syrie contre Seulécos à la suite d’un
litige sur la bataille d’Issos, Cyrénaïque et Rhodes).
En –288 il
rassemble les anciens combattants d’Alexandre au Ptolémaïs de Memphis et
entreprend la construction d’une colonne de vigie maritime sur l’île de Pharos à l’Alexandrie ( d’où le nom de phare )
à l’image du colosse de Rhodes dont il fut le sauveur ( il s’appelait
d’ailleurs Ptolémée Soter, pour sauveur ).
Il construit aussi
un muséïon, temple des muses ( qui donnera le nom de Musée à la
Renaissance ). Ce bâtiment d’un genre nouveau rassemblera des savants,
une université et une bibliothèque, des parcs zoologique et botanique.
(Ptolémée II
Collection B Lelard)
Ptolémée écrivit
ses mémoires, aujourd’hui perdues, dont les souvenirs de ses
contemporains servirent à décrire l’épopée d’Alexandre. Il eut
beaucoup d’épouses et de maîtresses. Avec l’une d’elles, Bérénice,
il eut un fils, entre autres, Ptolémée II Philadelphe qui lui succéda. Bérénice
avait une belle chevelure qu’elle sacrifia au temple d’Aphrodite pour
s’assurer du retour de Ptolémée parti guerroyer une fois de plus en
Syrie.
A son retour
triomphal la Chevelure disparut du temple. Afin d’éviter des représailles
Conon de Samos, astronome à la bibliothèque, indiqua que la chevelure était
devenue une constellation constituée par les étoiles d’un petit amas
ouvert du côté d’Arcturus. Les étoiles existent toujours, bien sûr,
avec le même nom de constellation.
Ptolémée II dit
philadelphe, parce qu’il avait épousé, entre autres, sa sœur Arsinoë (
philadelphos = celle qui aime son frère ) développa la bibliothèque fondée
par son père. La fameuse Bibliothèque d’Alexandrie . Pour cela, il
exigea que tous les pays répertoriés lui envoient un exemplaire de chaque
livre publié dans le pays. C’est l’invention du dépôt légal. Chaque
livre est traduit en grec par une confrérie de spécialistes de toutes les
langues connues alors. Comme Alexandrie est un port chaque
navire qui accoste doit déposer aussi un exemplaire des livres qu’il
transporte. Ainsi la bibliothèque possède rapidement 400.000 livres
Elle eut jusqu’à
700.000 livres lors d’un premier incendie du temps de César. Ptolémée
fut couronné Pharaon d’Egypte par les prêtres du temple d’Edfu d’où
il reste encore une inscription. Il régnait sur Cyrène, Chypre, la
Pamphylie ( région d’Antalya en Turquie aujourd’hui ), la Lycie, la Coélé-Syrie
( Liban actuel ), les Cyclades et l’Egypte.
La bibliothèque était
dirigée à son début par l’Athénien Démétrios de Phalère, disciple
d’Aristote puis par Zénote d’Ephèse. La bibliothèque, dés son début,
fut une sorte de Villa Médicis, où le pharaon du moment attirait,
entretenait et protégeait les scientifiques et les littéraires de toutes
les contrées de son vaste empire.
La bibliothèque
eut aussi d’autres directeurs : Aristophane de Byzance, Aristarque de
Samothrace, Apollonius de Rhodes, Erathosthène, etc. Euclide y travailla et
le Ptolémée de l’Almageste en fut aussi directeur.
La forte colonie
juive d’Alexandrie fournit les 70 traducteurs (5 rabbins pris dans chacune
des 12 tribus d’Israël ) qui s’enfermèrent 70 jours dans l’île de
Pharos pour traduire la Bible en grec donnant ainsi la Septante, traduction
grecque toujours en vigueur et texte de référence. Une bibliothèque
concurrente vit le jour à Pergame au II ième siècle par Eudème de Mysie
( côte ouest de la Turquie ). Le poète Calimaque de Cyrène, successeur de
Zénote, dressa le catalogue des livres entreposés et de la littérature
grecque : les Pinakes ( tables des matières ).
Ptolémée VIII
l’Evergète, l’imbécile, expulsa en –180 les savants de la Bibliothèque
qui, heureusement partirent vers Pergame avec leurs parchemins sous le bras.
C’est le début des malheurs de la Bibliothèque. Il y eut 3 incendies répertoriés.
La Bibliothèque brûla
partiellement en –48 lors de la guerre civile entre César et Pompée après
la bataille de Pharsalle où Pompée fut pourchassé par César jusqu’à
Alexandrie ( César rencontra alors la descendante du premier Ptolémée :
Cléopâtre ). La flotte de Pompée fut incendiée au port et le feu se
propagea aux entrepôts de la Bibliothèque ( environ 40.000 ouvrages furent
détruits ).
La bibliothèque de
Pergame et celle d’Athènes, sur ordre de César, donnèrent 200.000
rouleaux pour la reconstruction par César d’une nouvelle bibliothèque :
le Césarum.
Ensuite les
convulsions de l’Empire romain d’Orient entre paganisme et christianisme
se traduisirent par l’édit de Théodose en 391 ordonnant la destruction
des temples païens, dont les bibliothèques qui contenaient des livres
enseignant que les phénomènes naturels ( orages, pluies, vents, marées,
tremblements de terre ) avaient des causes naturelles et non divines. Ce qui
resta fut achevé d’être détruit lors de la conquête arabe.
Le calife Omar en
642 ordonne la
destruction de ce qui restait de la bibliothèque d’Alexandrie à
son général ‘Amr Ibn al-‘As en distribuant les rouleaux aux habitants
pour chauffage ( les hammam furent ainsi chauffés pendant 2 ans avec les œuvres
originales d’Aristote, Cicéron, Platon et de tous les autres). Selon le
calife le Coran contenant tout le savoir, les bibliothèques étaient
inutiles.
Le 16 octobre 2002,
l’UNESCO et l’Egypte inaugurèrent à l’endroit supposé de
l’ancienne bibliothèque brûlée la Bibliothéca Alexandrina, la bibliothèque
du monde méditerranéen devant recevoir 4 millions d’ouvrages, à
comparer aux 120 millions de livres de la bibliothèque du Congrès américain
et les 20 millions de la Bibliothèque Nationale française.
La Bibliothèque d’Alexandrie a joué un très grand rôle
dans la diffusion du savoir et l’hébergement des savants grecs (
Aristarque, Ératosthène, Euclide, Ptolémée, Archimède, … ). Ses
destructions successives n’ont pas effacé la culture grecque qui fut le
socle de la civilisation occidentale propagée par l’organisation romaine
respectueuse de cette brillante civilisation.
Le précepteur de
Ptolémée II à Alexandrie avait été l’astronome Straton de Lampsaque,
autre disciple d’Aristote qui dirigera plus tard le Lycée. Straton forma
un stagiaire de la bibliothèque : Aristarque de Samos ( -310, -230 ).
Straton démolit les thèse de Platon sur l’immortalité de l’âme ( siège
pour lui des idées et des sensations ). Il soupçonna la pesanteur, inventa
l’érosion et l’idée du vide.
Aristarque est un
des plus grands astronomes, je crois le plus grand avec Hubble car inventeur
en –280 de l’héliocentrisme(
la Terre tourne autour du Soleil, sur elle même,la Lune tourne autour de la Terre et la Terre n’est pas le centre
du monde ).
Sacrilège inouï,
combattu par l’Église Catholique qui reprenait la pensée unique d’Aristote
aidée pendant 15 siècles par l’absence d’instruments fiables ( il
faudra attendre l’intuition de Copernic en 1543 et la vérification de
Galilée en 1610 ). Hubble, lui, trouvera l’existence des mondes
extragalactiques à partir de la distance d’Andromède calculée par les céphéïdes.
Grâce à ces deux ( Aristarques et Hubble, l’Univers était défini ).
Archimède écrira
au sujet d’Aristarque ( sans pour autant hélas croire lui même à la théorie) :
« Aristarque
de Samos a publié certains écrits sur les hypothèses astronomiques. Les
présuppositions qu'on trouve dans ses écrits suggèrent un univers
beaucoup plus grand que celui mentionné plus haut. Il commence en fait avec
l'hypothèse que les étoiles et le Soleil sont immobiles. Quant à la
terre, elle se déplace autour du soleil sur la circonférence d'un cercle
ayant son centre dans le Soleil. »
Les mesures d’Aristarque
sur les distances de la Terre à la Lune et au Soleil sont
remarquables d’ingéniosité et d’utilisation des mathématiques,
préfigurant les découvertes en trigonométrie d’Hipparque de Rhodes
(Lire Terre au lieu de Soleil )
Aristarque
avait mesuré que la Lune met à peu près une heure pour parcourir une
longueur égale à son diamètre. Il observa également que les éclipses de
Lune dure 2 heures environ. Il en conclut hâtivement que la Lune reste dans
le cylindre d’ombre de la Terre durant 2 heures et que le diamètre de ce
cylindre est égal à 3 diamètres de Lune.
Il en déduit alors
que le diamètre de la Terre est 3 fois celui de la Lune. En fait on est
proche de 4. L’erreur d’Aristarque était de prendre en compte un
cylindre et non un cône d’ombre.
Il mesure ensuite
sous quel angle on voit la Lune depuis la Terre. Il trouve 2° et calcule la
distance Terre-Lune en nombre de diamètre lunaire. Il trouve 28,5, ce qui
est faux car l’angle de vue est de 0,5°. Il aurait alors trouvé que la
Terre est 3, 7 fois plus grosse que la Lune. Mais l’idée est bonne et
sera reprise par Hipparque qui utilisera la trigonométrie.
La prochaine fois :
Euclide et le
palimpseste d’Archimède
SPITZER :.LE NUAGE COSMIQUE W5.
(06/11/2008)
Credit: NASA/JPL-Caltech/L. Allen & X.
Koenig (Harvard-Smithsonian CfA)
Voici l'histoire d'un nuage cosmique appelé du
doux nom de W5 (catalogue Westerhout), il a été photographié par
Spitzer le télescope spatial en IR lancé en 2003 et toujours
parfaitement opérationnel.
W5 est situé dans Cassiopée à 6500 années
lumière de nous (donc dans notre Galaxie), son extension fait
approximativement 200al.
On y voit des
étoiles massives dont les vents et radiations intenses déclenchent la
naissance de nouvelles étoiles.
Ces étoiles massives sont créées à partir
de nuages épais de gaz et de poussières, elles peuvent atteindre 15 à 60
fois la masse de notre Soleil.
Elles sont si massives qu'une partie de la matière
qui les constitue s'échappe pour donner de puissants vents stellaires.
De plus elles émettent de puissantes
radiations.
Au cours du temps, ces vents et radiations
sculptent leur environnement en compressant les couches de gaz et de poussières
et creusent ainsi des cavités dans les nuages environnants.
Lorsque ces cavités croissent, de plus en plus
d'étoiles se forment sur ses bords. Il se forme ainsi une sorte d'arbres d'étoiles
au milieu de la cavité avec les plus vieilles au centre et des étoiles de
plus en plus jeunes à l'extérieur.
Une preuve de ces formations est donnée par
les images des régions telles W5, Orion et la Carène.
Dans cette image de W5 par Spitzer, les étoiles
les plus massives (les points bleus) sont au centre des deux cavités; les
plus jeunes, roses ou blanches sont situées dans les piliers en forme de
trompe d'éléphant et au delà des cavités.
Dans des millions d'années, ces étoiles
massives de W5 vont disparaître dans des explosions énormes, et alors
elles vont détruire certaines des jeunes étoiles qu'elles viennent de créer!
La photo a été prise sur une période de 24
heures. Le rouge correspond aux poussières chaudes, le vert les nuages
denses et les zones blanches les jeunes étoiles en formation.
CASSINI
TITAN :. RÉVÉLATIONS SUR L'ATMOSPHÈRE DE TITAN
(06/11/2008)
La sonde Cassini-Huygens (NASA-ESA) a révélé
l'existence d'un déficit
de certains composés volatils dans l'atmosphère de Titan.
Un scénario d'évolution pourrait expliquer
ces déficits.
Les planétésimaux à l'origine de Titan
auraient subit un réchauffement durant leur migration dans la sub-nébuleuse
de Saturne entraînant une évacuation du monoxyde de carbone et de l'argon.
Krypton et argon auraient été piégés, soit dans la nébuleuse primitive
pendant la formation des planétésimaux à l'origine de Titan, soit dans le
sol de Titan.
Ce résultat obtenu par une équipe
pluridisciplinaire conduite par un chercheur de l'Institut UTINAM, Olivier
Mousis (Observatoire de Besançon, INSU-CNRS, Université de Franche-Comté)
est à paraître dans la revue "The Astrophysical Journal".
Image de Titan prise par la sonde Cassini lors de son survol le 2 juillet
2002. L'atmosphère en orangée est recouverte d'un brouillard de couleur légèrement
pourpre.
Les modèles thermochimiques prédisent que
le carbone et l'azote existaient essentiellement sous formes de monoxyde de
carbone (CO) et d'azote moléculaire (N2)
dans la nébuleuse primitive externe, site de formation de Saturne et des
constituants de son satellite Titan.
Les observations réalisées par la sonde
Huygens (ESA-NASA) ont montré que l'atmosphère de Titan est principalement
composée d'azote (N2) et de
méthane (CH4) ce qui est
contradictoire avec les modèles.
En outre, une caractéristique étonnante de
Titan, révélée par la sonde Huygens au cours de sa descente le 14 janvier
2005, est la déficience
profonde de son atmosphère en gaz rares primordiaux tels que le xénon,
le krypton et l'argon.
La quasi absence des gaz rares dans
l'atmosphère de Titan est étonnante puisque ces éléments chimiques ont
été aisément détectés dans les atmosphères des planètes telluriques,
ainsi que dans l'enveloppe de Jupiter.
Une équipe internationale; conduite par un chercheur français de
l'Observatoire de Besançon et de l'institut
UTINAM (INSU-CNRS ; "Univers, Transport, Interfaces, Nanostructures,
Atmosphère et environnement, Molécules" ; Université de Franche-Comté),
vient de proposer un scénario de la formation de Titan qui explique les
caractéristiques de son atmosphère. Ce scénario est en accord avec toutes
les données disponibles, et en particulier les observations les plus récentes
issues de la mission spatiale Cassini-Huygens.
Titan résulterait de
l'accrétion de planétésimaux de glaces, initialement formés dans la nébuleuse
primitive, et dont la composition aurait été profondément altérée suite
à un réchauffement durant leur migration au sein de la sub-nébuleuse de
Saturne.
Le monoxyde de carbone et l'argon auraient
ainsi été évacués des planétésimaux avant que ceux‐ci ne soient
accrétés par le proto-Titan.
La déficience en xénon et en krypton de l'atmosphère de Titan pourrait
avoir été engendrée par deux mécanismes distincts, s'étant produits
avant ou après la formation du satellite. Soit, ces gaz rares auraient pu
être séquestrés par l'ion H3+ dans la nébuleuse primitive, impliquant
alors la formation de planétésimaux appauvris en xénon et en krypton, qui
auraient ensuite pris part à la formation de Titan. Soit, ces gaz rares
auraient été accrétés par Titan, puis dégazés dans son atmosphère.
Dans ce cas, le xénon et le krypton auraient par la suite été piégés
dans une couche de clathrates (Le clathrate est une structure cristalline
constituée de molécules d'eau qui forment des cages emprisonnant d'autres
molécules) située à la surface du satellite.
Ce scénario, proposé par une équipe internationale composée de planétologues,
de chimistes et de physiciens est une belle illustration de
l'interdisciplinarité en planétologie.
MARS
EXPRESS :.DES DÉPÔTS DE LAVA DANS MANGALA FOSSAE.
(06/11/2008)
(Photos
G Neukum/FUB/ESA).
La caméra HRSC de la sonde Mars Express s'est
tournée en Mars 2007 vers la grande dépression (trough en anglais)
Mangala Fossae et nous présente des photos de dépôts de lave comblant
le fond de ce fossé.
Une toute petite partie de cet ensemble
situé dans la région volcanique de Tharsis.
Voici une carte de la région.
Cette caméra permet aussi une mesure des
altitudes et nous donne une image style ligne de niveau de l'ensemble :