BLUE
MARBLE : LA ROTATION DE LA TERRE VUE DE L'ESPACE.
(09/03/2010)
Je
pense que beaucoup d'entre vous connaissent le
site Bleu Marble (littéralement la bille bleue) de la NASA qui produit
de merveilleuses photos de notre planète.
Ici
une superbe photo de l'Europe et l'Asie (clic sur l'image pour plus de résolution)
prise par la caméra MODIS du satellite Terra (700km d'altitude), dont on
peut voir la galerie d'images.
Crédit:
NASA Goddard Space Flight Center Image par Reto Stöckli
En
plus de photos
classiques de la Terre, on trouve aussi des vidéos prises par les
satellites d'observation de la Terre et cette fois-ci je vous propose
quelques rotations de notre planète. Pour cela allez à
cette page.
ISS
/ TRANQUILITY :.LA COUPOLE EST INSTALLÉE
(09/03/2010)
Nous avons parlé dans la
précédente édition des astronews de l'installation du module
Tranquility (Node-3) et de la fenêtre avec vue sur la Terre, la fameuse
coupole.
Mais je n'avais pas encore à ma disposition
toutes les photos de la mission (à ce propos, toutes les photos de toutes
les missions navette et ISS sont disponibles presque immédiatement sur le
site des vols humains de la NASA à cette adresse : http://www.spaceflight.nasa.gov/gallery/
), ce qui n'est plus le cas, donc voici un reportage photos de ce qui s'est
passé.
La coupole vient d'être installée à
son emplacement sur le module Tranquility. On voit encore les
isolants de protection qui n'ont pas été enlevés.
La Coupole complètement installée et
prête à être mise en service.
Première lumière dirait un astronome,
de cette Coupole; une vue de la côte algérienne.
image du 17 février 2010
L'astronaute G Zamka, commandant de
STS130 est un des premiers à regarder par cette coupole
d'observation.
Sa mission accomplie, la navette quitte l'ISS
en faisant un tour de l'ISS comme toujours pour immortaliser les dernières
modifications, voici une des plus belles photos de l'ISS dernière version.
L'ISS prise le 19 Février 2010 depuis la
navette. On reconnaît tout en haut à droite le module Columbus, à gauche
le laboratoire japonais Kibo. La poutre centrale avec ses 4 jeux de panneaux
solaires, les panneaux plus brillants sont des refroidisseurs, l'ISS
fournissant plus de chaleur qu'elle n'en consomme, il faut évacuer. Tout en
bas on remarque un Soyuz russe.
La Coupole ne se voit pas sur cette vue (en
effet elle est tournée vers la Terre).
De même cette
vue par en dessous de l'ISS où l'on voit distinctement la Coupole
nouvellement installée.
LANCEMENT
DE CRYOSAT-2 : DEUXIÈME CHANCE. (09/03/2010)
Au moment où nous publions les astronews, on
ne connaît pas encore la date de lancement par un lanceur russe de type
Dniepr à partir de la base de Baïkonour au Kazakhstan.
Plusieurs tentatives précédentes avaient été
retardées.
On se souvient
des malheurs de la première édition du satellite Cryosat, le lancement
le 8 octobre 2005 de ce satellite par une fusée russe de Baïkonour avait
échoué; ce fut un sale coup porté à l’Europe spatiale, car ce
satellite unique en son genre devait étudier les variations climatiques de
notre encore belle planète.
Les scientifiques européens ayant beaucoup
insisté auprès des politiques afin que la mission ne soit pas totalement
abandonnée, ils ont été écoutés; et l’ESA lors de sa dernière réunion
a décidé de construire un back up de ce satellite, qui bien entendu a été
appelé CryoSat-2.
Et c'est en un temps record que ce deuxième
exemplaire a été construit.
Cryosat-2 comme son homologue n°1, doit étudier
les calottes polaires
et les banquises.
C'est le premier satellite européen entièrement
dédié à l'étude des variations d'épaisseurs de la glace à la fois sur
terre (banquise) et sur mer (icebergs). Son orbite polaire à 700km
d'altitude est inclinée de 88°, elle devrait permettre de couvrir la
totalité des pôles.
Il devrait nous permettre d'avoir une vision globale de l'évolution de la banquise
et de toutes les surfaces glacées.
Ce satellite fait partie des satellites d'étude
de la Terre comme ses prédécesseurs GOCE
et SMOS.
Ce satellite de 700 kg emporte le premier altimètre
radar hyperfréquences tous-temps, le SIRAL ( Synthetic
Aperture Radar / Interferometric Radar Altimeter), un radar particulier
apte à mesurer les couches de glace de la banquise (sea ice en anglais),
mais aussi des inlandsis (ou calottes) polaires (ice sheets en anglais), qui
peuvent atteindre cinq kilomètres d'épaisseur dans l'Antarctique, il est
mis au point par Thales.
La
précision de mesure est de l'ordre du cm.
Il faut faire ces mesures en tenant compte de
la neige qui recouvre ces surfaces glacées; le signal du radar va pénétrer
la neige et la pénétration sera différente suivant les types de neige
(neige sèche, humide, taille des cristaux etc..). ce sont des équipes sur
place au sol qui vont procéder à des mesures d'étalonnage afin
d'atteindre la meilleure précision possible.
La diminution de la couche de glace (fonte des
glaces) si elle est confirmée a deux influences sur le climat : elle
augmente la quantité d'eau des océans (pour ce qui est de l'Antarctique et
du Groenland, pas pour les icebergs ni le Pôle Nord bien sûr, car ce sont
des "glaçons") et joue donc sur la circulation
thermohaline en diminuant la salinité de l'eau de mer, ce qui a
d'énorme conséquences sur ce tapis roulant qui fait le tour de la planète;
et surtout cela joue sur l'albédo (lumière réfléchie par notre planète
dans l'espace) en le diminuant et donc en augmentant la chaleur absorbée
par notre planète.
Près de 80% de l'eau douce terrestre est en
fait sous forme de glace ou de permafrost.
Les données de Cryosat devraient permettre de
mieux comprendre la dynamique des masses glaciaires et l'évolution de l'épaisseur
de ces couches de glace, informations importantes en cette période où on
se pose beaucoup de questions sur le changement climatique. Les dernières
données semblent indiquer que la banquise fond plus vite ces dernières années.
Cryosat devrait confirmer ou infirmer ces
mesures.
Ce satellite emporte aussi deux autres
instruments servant à sa mesure ultra précise de position.
SOLAR
DYNAMICS OBSERVATORY : LANCEMENT DE CE NOUVEL OBSERVATOIRE DU SOLEIL.
(09/03/2010)
Le
11 Février 2010, la NASA a lancé la
sonde SDO (Solar Dynamics Observatory) depuis Cap Canaveral à l'aide
d'une fusée Atlas V.
Cette
sonde est dédiée à l'étude de notre étoile, le Soleil et à son
comportement.
Elle
va étudier les taches et les éruptions avec des instruments encore plus
performants que les précédents.
Le Soleil est la source
principale du climat sur la Terre et dans le système solaire, il affecte non seulement nos vies mais aussi la Terre elle-même et
tout ce qui est au delà de notre atmosphère.
Pour
beaucoup de scientifiques, le Soleil reste un grand mystère.
SDO
devrait nous
aider à comprendre d'où vient l'énergie du Soleil, et comment la machine Soleil fonctionne,
comment son énergie est stockée puis libérée.
Il
y a eut, et il y a toujours de nombreux satellites qui se sont intéressés
au Soleil, comme
SOHO qui fête ses 15 ans ou Hinode de nos amis Japonais dont j'ai
parlé la dernière fois et bien d'autres.
Mais
SDO devrait contrairement à ses prédécesseurs, collecter un nombre énorme
de données tous les jours, et il ne les stocke pas à bord, il doit les
envoyer en direct au sol, c'est pour cette raisons que SDO est sur une orbite géosynchrone et qu'il transmet ses
informations à la station au sol au Nouveau Mexique.
LA
CONSTANTE DE HUBBLE : UNE MESURE PLUS PRÉCISE.
(09/03/2010)
Les lentilles
gravitationnelles (gravitational lensing en anglais), sont une technique
permettant d'atteindre de très lointains (et donc très vieux) objets.
Cette technique a
permis à des scientifiques Américains (du SLAC de Stanford) et
Allemands (de l'Université de Bonn) de mesurer plus précisément la
constante de Hubble (le facteur d'expansion) c'est à dire l'age de
l'Univers.
Il a été calculé à 13,75 milliards d'années à 170 millions d'années près. Ces résultats
ont en plus confirmé la forte présence de l'énergie noire responsable de
l'accélération de l'expansion de l'Univers.
Comment a-t-on procédé?
On
a utilisé des données collectées par Hubble et WMAP concernant l'effet de
lentilles gravitationnelles.
En effet dans ce cas, la lumière d'un objet
lointain déviée par une masse située entre elle et nous, est soumis à un
effet de lentille et nous apparaît grossie et provenant d'un endroit différent
de l'espace.
Si la masse faisant effet de lentille est très
importante (une super galaxie ici B1608+656) la
lumière provenant de l'objet distant peut emprunter plusieurs chemins différents.
C'est en mesurant ces différents chemins (ainsi que leurs angles) que nos
scientifiques ont fait leur découverte concernant non seulement la distance
de l'objet, mais aussi la grandeur de l'Univers.
La lumière qui prend ici par exemple 4 chemins
différents, va nous fournir en fait 4 fois plus d'information. Si on ne
connaît pas le moment où la lumière a quitté la source, on peut comparer
quand même la différence des temps d'arrivée.
Une analogie : prendre plusieurs routes pour
arriver au même endroit, par exemple pour aller de la porte Maillot à
Paris à Versailles, on peut soit emprunter le périphérique et l'A13, soit
prendre la Nationale par St Cloud et Vaucresson etc.. Les temps d'arrivée
seront différents.
La
méthode d'estimation des distances par effet de lentilles gravitationnelles
a fait beaucoup de progrès et ses
performances sont comparables aux autres méthodes.
Bien entendu il faut faire attention aux
erreurs et aux biais possibles, comme par exemple la poussière
interstellaire qui pourrait fausser les résultats, mais Hubble est équipé
de filtre IR qui élimine cet effet. D'autres galaxies pouvant se trouver
dans la ligne de visée doivent aussi être prises en compte etc…
La mesure des différences de temps entre les 4
images est une indication de la constante de Hubble.
On voit ici le système B1608+656 qui fournit
ces 4 images.
Crédit photo : Sherry Suyu of the Argelander
Institut für Astronomie in Bonn, Germany
Nos scientifiques ont trouvé : H0 = 70.6+3.1–3.1 km s–1
Mpc–1
Cette nouvelle valeur serait deux fois plus précise
que la précédente.
Ces mesures ajoutées à celles de WMAP leur
ont permis de contraindre les paramètres cosmologiques de l'Univers, comme
par exemple le paramètre de courbure : –0.031 < Ωk < 0.009.
Ces mesures et méthodes ont été publiées
dans l'Astrophysical
Journal mais accessible seulement en payant.
Les principaux investigateurs du projet sont le
Dr Sherry Suyu de l'Université de Bonn et Phil Marshall de Stanford.
Un
très bel exemple est notre voisine, la galaxie d'Andromède, ou M31 située
à 2,5 millions d'années lumière de nous.
Cette
vue couvre approximativement
5° du ciel.
WISE
a utilisé 4 de ses détecteurs IR pour créer cette photo.
Le
bleu correspond à 3,4 et 4,6 micron, le vert à 12 micron et le rouge à 22
micron (rappelons que le visible va du bleu 0,4 micron au rouge 0,8 micron,
au delà c'est le domaine de l'infra rouge.
Le
bleu met en valeur les étoiles adultes tandis que le jaune et le rouge est
caractéristique de la poussière chauffée par des étoiles massives
naissante.
On
distingue aussi (clic sur l'image pour plus de détails) un peu au dessus du
centre M32 et en dessous M110 , deux galaxies satellites.
La
galaxie d'Andromède comme la notre appartiennent au groupe local de
galaxies qui en comprend une cinquantaine.
Depuis
le début de sa mission (Janvier 2010), WISE nous a transmis plus de 250.000
images IR brutes, la NASA n'en a diffusé que quelques unes dont la photo précédente
de M31.
Sa
mission est aussi de suivre des astéroïdes et des comètes, ce qui semble
fonctionner parfaitement, comme on peut le voir sur cette image
de la comète C/2007 Q3. Elle possède une queue qui brille de mille
feux dans l'IR; celle-ci se prolonge sur une longueur de plusieurs millions
de km.
HERSCHEL:.HIFI
DÉVOILE DES MOLÉCULES ORGANIQUES DANS ORION.
(09/03/2010)
(crédit photo : Herschel/HIFI et PACS)
Le CNRS nous communique cette très intéressante
nouvelle montrant la bonne santé de Herschel le télescope spatial IR européen.
L'observatoire spatial Herschel de l'ESA a révélé,
dans la Nébuleuse d'Orion, les
empreintes de molécules organiques signature d'une chimie prébiotique.
Le spectre de ces molécules a été obtenu
avec HIFI (Heterodyne Instrument for the Far-Infrared - Instrument Hétérodyne
pour l'Infrarouge Lointain) - l'un des trois instruments embarqué à bord
d'Herschel.
L'ensemble des données devrait permettre
aux astrophysiciens de mieuxcomprendre la formation de ces molécules
prébiotiques et peut-être la formation des premières briques de la vie.
Le spectrographe HIFI, l'un des trois
instruments embarqués à bord de l'observatoire spatial Herschel de l'ESA,
est de nouveau disponible depuis janvier 2010. L'analyse des premiers
spectres, réalisés depuis cette date, montre que le spectromètre HIFI
rempli totalement ses objectifs en obtenant des spectres d'une très haute résolution.
Spectre HIFI de l'eau et de molécules
organiques dans la Nébuleuse d'Orion. Ce spectre HIFI a été obtenu pour
le programme clé Herschel "HEXOS", une étude scientifique
utilisant les instruments d'Herschel HIFI et PACS pour réaliser des relevés
spectraux de cinq sources dans les nuages d'Orion de Sagittarius B2.
Un des programmes clés, HEXOS, conduit par
un scientifique de l'Université du Michigan est destiné, entre autres, à
l'étude de plusieurs sources dans la nébuleuse d'Orion.
Cette nébuleuse est réputée pour être
l'une des "usines chimiques" les plus productives de l'espace,
bien que toute l'ampleur de cette chimie et les voies de formation des molécules
ne soient pas encore bien comprises.
Le spectre d'Orion obtenu avec HIFI, et présenté
ici, inclut une riche et dense suite de "pics", chacun représentant
une signature du rayonnement émis par les molécules présentes dans la nébuleuse
d'Orion. En cherchant parmi les pics du spectre, les astronomes ont identifié
plusieurs molécules bien connues dont les signatures apparaissent à
maintes reprises dans le spectre. L'identification des nombreuses autres
raies d'émission est actuellement en cours.
En identifiant clairement les raies associées
avec les molécules les plus usuelles, les astronomes peuvent alors
commencer à extraire les signatures de molécules particulièrement intéressantes
du fait de leur rôle dans la chimie prébiotique. Une des caractéristiques
du spectre d'Orion est sa richesse spectrale :
parmi les molécules qui ont été identifiées dans ce spectre, il y a l'eau,
le monoxyde de carbone, le formaldéhyde, le méthanol, le diméthyl éther,
le cyanure d'hydrogène, l'oxyde de soufre, le dioxyde de soufre, et leurs
isotopomères. On s'attend également à ce que d'autres molécules
organiques soient identifiées.
HIFI a été conçu pour fournir des
spectres à ultra-haute résolution en utilisant des longueurs d'onde
inaccessibles depuis le sol. Le spectre obtenu en quelques heures surpasse déjà
largement tous les spectres jamais mesurés sur Orion. Les molécules
organiques sont présentes partout dans ce spectre, même aux niveaux les
plus bas, ce qui prouve la haute résolution de HIFI.
La nébuleuse d'Orion est un nuage moléculaire
qui est le siège de formations stellaires importantes. L'obtention de ces
spectres permettra de construire des modèles physico-chimiques pour
comprendre la formation stellaire, et étudier plus directement la chimie
associée à la naissance des étoiles, des planètes, et d'une certaine façon,
à la vie.
De même Polydeuces et Helène sont les
Lagrangiens de Dioné.
On se demande pourquoi
Calypso a une surface si lisse.
Une réponse possible est que sa surface est un
ensemble de gravats (rubble pile en anglais) et que les petites aspérités
soient comblées par des petits morceaux de glace ou de poussière. Un peu comme
Itokawa, ce mini astéroïde imagé par les Japonais.
De plus, on pense que Calypso reçoit aussi de
la glace de l'anneau E de Saturne.
On consultera avec intérêt le site de nos
amis de la
Planetary Society à ce sujet, où l'on peut voir aussi une vidéo de la
rencontre.
LES
ROVERS MARTIENS :.SPIRIT C'EST BIEN FINI!
(09/03/2010)
(Photos
NASA/JPL-Caltech/Cornell)
Nos experts du JPL n'ont pas réussi à débloquer
notre vaillant robot Spirit de son piège martien, ils abandonnent.
Ils n'arrivent même pas à le mettre dans la
bonne position pour charger ses batteries au Soleil.
L'aventure semble donc s'achever amèrement,
Spirit est perdu après une aventure de 6 ans sur le sol de la planète
rouge.
La NASA pense que pendant cet hiver martien, le
robot interrompra ses communications avec la Terre, dû au manque de Soleil,
probablement de Mars à Septembre.
Voici une
photo améliorée traitée par des scientifiques de Cornell montrant la
gravité de la situation, le rocher qui le bloque :
On va essayer de conserver quand même Spirit
comme station permanente sur Mars.
En tout cas, en re-visionnant les anciennes
photos prises par Spirit , notamment
celle-ci,on semble avoir découvert une roche très particulière que je vous présente
agrandie par rapport à la photo originale.
Cela ressemble à une roche spongieuse et
grumeleuse, elle a été prise sol728.
Cela ressemble à une sorte de cairn.
Plus de détails chez nos amis de
Mars Anomaly Research qui collationne tous les faits un peu (beaucoup!)
bizarres concernant Mars.
Enfin comme on disait à l'époque de Scully et
Mulder, la vérité est ailleurs…
Les meilleures photos sont classées dans le
planetary photojournal que vous pouvez retrouver à tout instant:
Des
belles photos (certaines retraitées) des
robots martiens par James Canvin.
MRO.SON
RADAR DÉCOUVRE DE LARGE QUANTITÉ DE GLACE SOUTERRAINE.
(09/03/2010)
(Image
credit: NASA/JPL-Caltech/University of Rome/Southwest Research Institute/University
of Arizona)
C'est
MRO et son radar SHARAD qui
étudient la partie Nord de Mars et qui viennent de découvrir d'énormes
quantités de glace enfouie dans le sous sol de la planète rouge.
Ces
dépôts en sub-surface s'étendent sur des
centaines de km et sur un km d'épaisseur dans la région appelée Deuteronilus
Mensae à mi-chemin entre l'équateur et le pôle Nord, dont on voit la
cartographie ci-contre.
Cette
carte est basée sur les relevés MOLA de MGS, elle couvre approximativement
1050km par 775km.
De
nombreux relevés ont été effectués dans cette région qui ont confirmé
ces faits.
La
glace est plus abondant dans les endroits comme les vallées, les failles,
les cratères ou au pied des mesas.
Les
résultats ont fait l'objet d'une
présentation à la 41ème conférence Lunar and Planetary
Science à Houston.
On pense que toute la zone a été recouverte
à une certaine époque par le glace, et lorsque le climat est devenu plus
sec, les dépôts ne sont restés que dans les endroits recouverts de débris
les protégeant.
Il
y publie notamment ses dernières nouveautés comme cette superbe vue de M33
prise le 19 Nov 2009.
La galaxie du Triangle
(M33 ou NGC 598) est l'un des membres du Groupe Local, dont font également
parties la galaxie d'Andromède (M31), et notre Voie Lactée. Elle
s'approche d'ailleurs de nous à la vitesse de 180 km/s
Elle
est distante d'environ 3 millions d'années-lumière. Son diamètre est de
60 000 années-lumière, et elle compterait 40 milliards d'étoiles. Fait
remarquable, M33 contient dans ses bras spiraux de nombreuses des régions
HII, centres de formation d'étoiles.
APN
Canon 350D Baader, lunette Sky-Watcher 80ED, 37 images de 240 sec à 800
ISO.
15
darks/flats/offsets
Bravo
Alexandre on attend les suivantes.
J'AI
LU POUR VOUS PAR P GERARDIN : PATIENCE DANS L'AZUR DE H REEVES.
(09/03/2010)
Pour notre huitième rendez-vous, j’ai réalisé
un rêve, celui de vous conter l’histoire
de l’univers depuis le Big Bang jusqu’à aujourd’hui grâce à
un livre au succès sans précédent, "Patience dans l’azur, l’évolution
cosmique" de Hubert Reeves aux éditions Points Sciences.
C’est une nouvelle édition, revue et mise à
jour qui comme la première nous parle avec beauté et simplicité de la
complexité de notre univers à l’image d’un ouvrage de poésie.
Comment cela est-il possible en astrophysique ?
Avec
Hubert Reeves, l’exploit est réalisé car il conte le monde merveilleux
du cosmos à la façon des hommes et des femmes d’un passé révolu autour
de l’âtre à la veillée. C’est un "conteur d’étoiles".
En effet, l’univers a une histoire, passée,
présente et future. On y parle de temps, d’espace, de forces, de hasard
et d’énigmes. Somme toute, cette phrase résume presque le sommaire du
livre.
Il serait anormal de devoir présenter Hubert
Reeves mais cependant je ne dérogerai pas aux us et coutumes de cette
rubrique.
L’auteur est né en 1932 à Montréal au Québec,
docteur en astrophysique nucléaire, il enseigne la cosmologie. Il se
partage entre son pays natal et la France. Il a publié des ouvrages :
L’heure de s’enivrer ; Malicorne ; Dernières Nouvelles du
cosmos. La première seconde ; Chroniques du ciel et de la vie ;
Chroniques des atomes et des galaxies ; Des albums : Poussières
d’étoiles ; Compagnons de voyage ; Des cassettes : La
Place de l’homme dans l’univers ; Images d’astrophysique ;
Des films : Les étoiles naissent aussi ; La Vie dans l’univers ;
Un soir, une étoile ; L’Histoire de la complexité …
La liste est non exhaustive.
Dans l’introduction, Hubert Reeves nous
explique les clés de lecture de son ouvrage. "Patience dans
l’azur" est articulé en sections, chapitres et thèmes. Ces thèmes
racontent "l’univers qui nous dépasse incommensurablement".
"Il n’y a pas donc lieu de faire des manières. L’approche se fait
donc souvent enfantine…mais pas infantile".
Pour notre plus grand bonheur, car elle est
plus fructueuse dans sa compréhension.
En effet, nous nous posons nombre de questions
et j’en retiendrai une centrale dans cette introduction.
"Quelles merveilles inouïes prépare en
chacun de nous la gestation cosmique ?
L’homme est né du primate. Qui naîtra de
l’homme ?
Pour nous aider à trouver les réponses,
l’auteur commence par le commencement, c’est-à-dire l’architecture de
l’univers, son expansion et son futur, puis les phases successives,
cosmique, stellaire, interstellaire et planétaire en détaillant l’évolution
biologique, la vie hors de la Terre et l’avenir de notre planète. Enfin,
il nous conte le temps cosmique, les énergies, les forces et l’ailleurs
puis le hasard. L’ensemble est agrémenté de plusieurs énigmes,
d’appendices et notes.
Pour comprendre l’architecture de notre
univers et son histoire, Hubert Reeves nous invite à nous allonger sous la
voûte étoilée.
La Voie lactée (du grec galactos,
"lait") s’offre à nos yeux en milliards d’étoiles dont la
plupart ne se distingue pas à l’œil nu comme les feuilles des arbres
dans la forêt lointaine. Notre étoile, le Soleil, et son cortège de planètes
tournent autour du centre galactique en 200 millions d’années. De même,
la Voie lactée s’intègre à un amas de galaxies, une vingtaine dans un
rayon de cinq millions d’années-lumière, l’Amas local faisant partie
du super-amas de la Vierge.
Tout tourne autour d’un centre qui, pour
notre super-amas, se nomme Messier 87. De l’atome au super-amas,
l’univers est donc hiérarchisé.
L’astronome américain Hubble, en 1924,
publiait des résultats étonnants sur l’expansion de l’univers. En
effet, grâce à l’effet Doppler où la fréquence de la lumière émise
par un objet est plus bleue s’il s’approche et plus rouge s’il s’éloigne,
nous pouvons confirmer l’expansion de notre univers.
En s’appuyant sur la théorie de la relativité
généralisée d’Einstein, on parle même de l’explosion initiale ou, en
américain, du big bang.
Mais
cet univers est-il infini ? On
peut supposer que oui. Cependant, il est limité par "un
horizon universel" car la lumière se déplace à une certaine
vitesse depuis le big bang et on ne voit plus rien au-delà de quinze
milliards d’années-lumière.
Ce qui est, approximativement, l’âge de
l’univers. Il se détermine grâce aux mouvements des galaxies car leurs
vitesses sont proportionnelles à leurs distances, mais aussi grâce à l’âge
des étoiles qui, si elles sont massives brûlent rapidement leur énergie
et inversement, si elles sont petites comme notre Soleil (4,6 milliards
d’années)
Enfin, les atomes par leur instabilité
permettent également de mesurer l’âge de la matière. L’exemple du
carbone 14 est très connu mais aussi les isotopes d’uranium –235 et
–238, leur abondance servant de sablier cosmique.
Quant à la lumière, née du big bang, devenue
très froide, elle n’est plus qu’une pâle lueur chétive et sa température
diminue inexorablement. Les atomes d’hélium et ceux d’hydrogène lourd
sont les plus vieux du monde et sont les cendres du grand brasier originel
dont la température se mesura en milliards de degrés. La matière détona
comme une bombe H. La théorie prévoit que dans cette soupe composée de
protons et de neutrons qui deviendront des atomes d’hydrogène, on trouve
maintenant 10 % de noyaux d’hélium qui deviendront des atomes d’hélium,
pour 90% d’hydrogène. Ce qu’on observe aujourd’hui dans l’univers
et qui va dans le sens de la théorie de l’expansion.
"Aux premières secondes de l’univers,
les populations de matière et d’antimatière sont égales et coexistent
dans la grande purée originelle". C‘est
à cet instant que l’univers aurait "choisi" de devenir matière
plutôt qu’antimatière.
A la question de savoir ce qu’il y avait
avant, nous ne pouvons rien affirmer. Dans ce grand brasier initial, les
structures sont démantelées. C’est le "temps
zéro" et la cosmologie n’en parle pas comme d’un "début"
ou de la "création" de l’univers. En effet, parler de début
signifie qu’il n’y avait rien avant et comment peut-on imaginer un
commencement à partir de rien.
La question n’a alors peut-être simplement
pas de sens.
Enfin, pour terminer cette première section
sur l’histoire de l’univers, Hubert Reeves s’efforce de prédire notre
futur. La vitesse de libération de l’univers est liée à la force
d’attraction, si elle est puissante, les galaxies cesseront de s’éloigner
et amorceront une vaste contraction universelle (univers fermé) Si
l’inverse se produit, l’expansion se poursuivra indéfiniment (univers
ouvert)
De nombreux scientifiques penchent pour un
univers infini et Hubert Reeves l’explique avec force détails dans cette
partie du livre.
Cependant, les atomes ont une durée de vie
mesurable, certes très longue. Alors quand il n’en restera plus, donc
plus de structures solides, ils redeviendront lumière et neutrinos.
**
Dans
la deuxième section de son
ouvrage, Hubert Reeves aborde les quatre grandes phases de la gestation de
la nature : l’univers explosif, le cœur ardent des étoiles,
l’espace glacé entre les astres et enfin la tiédeur de l’océan
primitif.
A vrai dire, nous savons peu de choses sur les
événements qui se sont passés avant la première seconde. Dans la chaleur
immense qui régnait, l’univers se trouvait dans un état de sommeil où
les quarks semblaient jouer un rôle prépondérant. A la première seconde,
l’univers est composé de cinq populations de particules élémentaires :
protons, neutrons, électrons, photons et neutrinos.
Les collisions y sont fréquentes et la température
est d’environ un milliard de degrés.
Les combinaisons nucléaires auront duré
quelques minutes et il faudra un million d’années et la baisse de la température
à quelques millions de degrés avant que ne commence le règne de l’électromagnétisme.
Puis les électrons libres disparaissent et laissent enfin la place à un
univers transparent, la lumière le parcourt sans entrave.
Dans la phase stellaire, galaxies et étoiles
se forment dans l’océan de chaleur et des masses de matières vont se
condenser sous l’effet de la gravitation. Dans
ces "univers-îles" naissent les étoiles. Certaines
galaxies évoluées se reconnaissent à leur faible nombre d’étoiles
jeunes. Notre Voie lactée, galaxie spirale, verra encore longtemps se succéder
de nombreuses générations d’étoiles.
A l’appel de sa propre gravité, la matière
d’une étoile se contracte et se réchauffe pour atteindre plus de dix
millions de degrés. L’étoile va revivre l’épisode de nucléosynthèse
des quelques secondes après le début de l’univers puis se stabiliser en
brûlant du carburant nucléaire.
C’est l’état de notre Soleil, petite étoile
qui brûlera encore pendant plus de 5 milliards d’années.
Pour Sirius, étoile massive, cette durée de
vie ne dépassera guère 100 millions d’années.
Avant que l’étoile n’explose, elle passe
par différentes phases où sa température augmente considérablement. Puis
à cause des neutrinos, l’évolution nucléaire s’emballe. Approchant
les 5 milliards de degrés, l’étoile se contracte puis s’effondre et
explose en "supernova".
La
nébuleuse du Crabe est le reste d’une étoile qui explosa le matin du 4
juillet 1054.
Des atomes de carbone et d’oxygène, que
l’explosion a engendrés, viendront de nouvelles moissons d’étoiles. La
partie centrale de l’étoile se replie sur elle-même et devient une étoile
à neutrons très dense. On les appelle aussi "pulsars" car
certaines tournent à près de mille tours à la seconde.
Quant à notre Soleil, après avoir été une géante
rouge projetant un formidable vent vers Mercure, Vénus, la Terre et sans
doute Mars qui se vaporiseront lentement, elle continuera à brûler de façon
moins violente pour devenir une naine blanche puis une "naine
noire", cadavre stellaire sans rayonnement et sans vie.
Puis commence la phase interstellaire où
l’espace est peuplé de poussières nées des premières explosions d’étoiles
et qui formeront, grâce à l’hydrogène, les planètes. Les rayons
cosmiques constitués de particules ultrarapides sillonnent l’espace. Les
collisions de ces noyaux atomiques formeront de nouveaux atomes plus
complexes. Ce foisonnement moléculaire de l’espace va s’organiser et se
complexifier, puis grâce en particulier aux atomes de carbone, aboutir à
la naissance de la vie.
Dans la phase planétaire qui suit vont se
former des milieux denses et protecteurs autour d’étoiles génératrices
d’énergie. Les poussières s’agglutinent, se combinent et certains
objets voient leur masse s’accroître. La chaleur provoquée par
l’avalanche météoritique et la radioactivité des atomes joue un rôle
dominant. La Terre, planète vivante, abrite la vie à l’inverse de la
Lune, petit corps qui s’est refroidi en quelque 300 millions d’années.
L’atmosphère se crée alors sous l’effet du dégazage de la croûte
terrestre. L’eau s’y condense et grâce peut-être aussi aux comètes,
il pleut tous les océans. Le rayonnement ultraviolet du proche Soleil, le
puissant effet ionisant des éclairs, la densité énorme des molécules
dans l’atmosphère et dans les eaux aboutissent à une vaste entreprise
photochimique. On a d’ailleurs réussi à reproduire des conditions
semblables en laboratoire. La couche nuageuse s’amincit et la Terre vue de
l’espace est brune. Dans cette soupe océanique primitive, les molécules
"s’accrochent" les unes aux autres et des phénomènes de
catalyse se produisent en grand nombre, on assiste déjà aux grandes
fonctions de la vie, croissance, reproduction et alimentation.
Apparaît alors une molécule spéciale,
rudimentaire ancêtre de la chlorophylle, préfigurant la photosynthèse et
résolvant ainsi la première crise de l’énergie !
Dans la phase de l’évolution biologique,
Hubert Reeves nous explique toute la machinerie de la cellule où nous découvrons
qu’elle exerce déjà l’ensemble des fonctions de la vie. Un jour des
cellules simples se seraient associées pour former les cellules complexes
des êtres vivants.
Bactéries et algues bleues apparaissent,
suivies par des organismes pluricellulaires comme les méduses puis les
coquillages et crustacés divers et enfin les poissons.
Les végétaux aquatiques produisent de
l’ozone qui protège notre planète et permet à la vie de sortir de
l’eau, il y a 350 millions d’années. Les plantes absorbant du gaz
carbonique ont rejeté de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre, fait
unique dans le système solaire.
Reptiles et oiseaux suivent puis les grands
mammifères laissent la place aux petits mammifères. De la descendance
d’une espèce de petite musaraigne sortent les lignées de singes puis les
premiers hominiens et les premiers hommes.
La
vie est bien installée sur notre planète, mais l’est-elle en dehors de
notre Terre ?
L’état des explorations actuelles permet
d’être sûr de l’inexistence d’une vie intelligente dans le reste de
notre système solaire. Mais tout est possible dans le domaine de la vie
microbienne car les études de météorites révèlent la présence de
goudron, de pétrole et même d’acides aminés. Par exemple, deux sortes
de molécules de sucre cohabitent sur des météorites alors qu’une sorte
seulement existe sur la Terre.
Et que dire de la vie dans le reste de
l’univers ?
Le nombre de planètes habitées pourrait être
d’un million dans notre galaxie mais jusqu’à présent aucune onde radio
ne nous est parvenue et faut-il croire à certaines visites d’OVNI ?
Tournons-nous maintenant vers notre avenir.
Dans l’ordre normal des choses, notre Soleil va commencer sa lente
disparition dans environ 5 milliards d’années. Son volume atteindra
l’orbite de la Terre, sa couleur virera à l’orange puis au rouge. Notre
planète entière connaîtra d’abord un climat amazonien, puis l’atmosphère
s’évaporera, la végétation flambera spontanément et la pierre entrera
en fusion. La matière rejoindra l’ouragan du vent solaire formant ainsi
une nébuleuse planétaire.
Hubert Reeves propose de sauver l’humanité
en déplaçant l’orbite terrestre au-delà de Saturne, en colonisant des
satellites de Jupiter ou en ranimant le Soleil par l’envoi de bombes
atomiques ou d’un puissant faisceau laser.
Après nous avoir expliqué que la mort des étoiles
engendre la vie et la naissance d’autres étoiles, dans la constellation
d’Orion par exemple, Hubert Reeves aborde les forces qui régissent
l’univers. Comparant l’agencement des cellules, des molécules et des
atomes aux notes de musique sur une portée, il démontre la hiérarchisation
de cet agencement par l’existence des forces. Aux premiers instants de
l’univers, celui-ci savait-il déjà ce qu’il allait devenir, cela était-il
prévu dans quelque Grand Livre ?
Une chose est certaine, si la matière
cherchait constamment à atteindre les états de plus grande stabilité,
l’univers serait composé uniquement de noyaux de fer et nous
n’existerions pas. L’expansion est trop rapide.
L’itinéraire à suivre n’est donc pas écrit.
La matière s’adapte à l’image de la vie sur notre terre. Mais pas
n’importe où, l’inhospitalité de la Lune, de Mercure, de Vénus et même
de Mars le prouve. Le hasard est bridé. Mais quelle complexité gouverne
notre univers ! En effet, le degré d’organisation d’une petite
violette des bois est bien plus complexe comparée à une étoile géante.
Quant à nous, êtres les plus organisés, les plus performants, quels
projets en gestation mûrissent en nous ? De quoi sommes nous le germe ?
A tout instant, nous pouvons nous autodétruire comme peut-être des
milliers de civilisations extraterrestres avant nous. C’est probablement
pourquoi l’espace est si silencieux.
"L’espoir de survie passe d’abord par
une prise de conscience à l’échelle mondiale de l’extrême gravité de
la situation présente".
**
Dans
la troisième section de son
ouvrage, Hubert Reeves nous entraîne dans les "coulisses" de l’évolution
cosmique. Nous y découvrirons le temps cosmique, les énergies et les
forces, le hasard et enfin trois énigmes.
Commençons par le temps qu’il ne faut
surtout pas considérer comme indépendant. Il est intimement lié à
l’espace. "Il n’existe ni espace absolu, ni temps absolu,
mais un complexe espace-temps dont la perception dépend de la vitesse de
l’observateur". La théorie vérifiée du voyage des jumeaux
de Langevin est édifiante (Paul Langevin –1872/1946- physicien français
qui a popularisé les théories de la relativité) : Un frère part
pour un voyage à la vitesse de la lumière vers Sirius, tandis que
l’autre reste sur Terre. A son retour, ses arrière-arrière-petits-enfants
l’accueillent cent ans après alors qu’à son horloge de bord trois mois
se sont écoulés.
"Le champ de gravité que la matière
engendre retarde le cours du temps de celui qui s’y trouve par rapport à
celui qui ne s’y trouve pas". Le temps s’écoule plus lentement à
la surface du Soleil qu’à la surface de la Terre. La différence est
minime, mais mesurable et mesurée.
Parlons maintenant des énergies et des forces
en considérant qu’aucun système ne peut se former sans émettre de l’énergie
et qu’aucune énergie ne peut-être émise s’il n’existe pas un
"ailleurs" pour la recevoir. Étudions ensemble l’expérience
suivante : Pesons un proton et un électron séparément et
additionnons leurs masses. Si nous mettons l’électron en orbite autour du
proton, nous obtenons un atome d’hydrogène qui est plus léger que la
somme de ses constituants. La différence de masse est émise sous forme
d’énergie (un photon ultraviolet) C’est l’énergie de masse. Où est
donc l"ailleurs" ? Il se trouve dans l’expansion qui permet
à la grande majorité des rayonnements de n’être plus absorbés. C’est
la condition indispensable de l’organisation et pour décrire
l’agencement de la matière, l’auteur explique les notions
d’information et d’entropie. L’information est contenue dans la matière
organisée et l’entropie caractérise son degré de désordre quand cette
matière se transforme.
Nous terminons enfin par le hasard ou
devrait-on dire les hasards qui forment la trame sur laquelle s’élabore
la tapisserie de la complexité. A chaque phénomène nous cherchons à
identifier une cause pour trouver une certaine "détermination"
des choses. Au fil du temps, le hasard sera-t-il un jour éliminé ?
Hubert Reeves nous décrit les hasards et nous dévoile la vie privée des
atomes, cette physique des atomes que nous appelons "mécanique
quantique". Pour expliquer ce qui se passe aujourd’hui, il est nécessaire
de remonter aux origines de l’univers. Pour comprendre un fait ou un événement,
il faut connaître les lois physiques et les cadres dans lesquels elles se
situent. C’est dans cette trame que s’insère le hasard.
Enfin, voici les trois énigmes promises.
D’abord le pendule de Foucault et le principe
de Mach (le physicien allemand des vitesses supersoniques) : Ce pendule
ordinaire dans la grande salle du Panthéon tourne autour de l’axe
vertical dans le plan d’oscillation. L’explication du phénomène
remonte aux origines de l’univers présent tout entier dans ce pendule et
qui l’oriente.
La seconde énigme est celle déterminée par
nos observations tendant à prouver que les
lois de la physique sont les mêmes partout. En effet, des objets éloignés
de plusieurs milliards d’années lumières obéissent aux mêmes lois sans
que leur matière ait jamais eu de communication dans le passé. On se
demande comment le "mot d’ordre" a pu se transmettre. On entre
dans le domaine de la "métaphysique".
La troisième et dernière énigme concernent
les atomes qui, mêmes séparés, gardent le contact. La conclusion d’expériences
en laboratoire et la mécanique quantique se contredisent sur le
comportement des particules après leur désintégration. Selon la mécanique
quantique les particules restent en contact permanent quelle que soit leur
distance. L’uniformité des lois de la physique relèverait de cette
propriété de la matière. L’univers resterait toujours et partout
"présent" à lui-même.
Ainsi s’achève le troisième section de
"Patience dans l’azur".
**
L’ouvrage se poursuit par des appendices très complets sur des sujets aussi divers
qu’enrichissants :
La lumière
Les neutrinos
L’inventaire des éléments
Les évolutions nucléaire et stellaire illustrées
Les trous noirs
Le second et l’ultime horizon
Puis des notes, quelques chiffres à retenir et
bien sûr une bibliographie.
Enfin, il faut noter la présence tout au long
du livre de nombreuses photographies dont certaines sont reproduites dans
cet article et de schémas illustrant les propos.
***
Cet ouvrage de référence, je n’hésite pas
à le redire, a eu un succès sans précédent. J’en témoigne de nouveau
à travers cet article.
Les critiques sont unanimes pour conseiller ce
livre de science à tous les professeurs des écoles.
Hubert Reeves a le don d’expliquer le cosmos
comme on conte un recueil de poésies. Pendant ma lecture répartie sur
plusieurs mois, j’avais l’impression de regarder sans cesse un écran
panoramique tendu dans l’espace en trois dimensions avec les yeux émerveillés
d’un enfant découvrant la Nature. J’ai enfin compris notre Univers avec
des mots simples, des exemples concrets, sans formule ni phrase alambiquées.
Plus que notre berceau, la planète Terre,
c’est notre civilisation qu’il faut sauver. Notre survie dépend du
nombre suffisant de personnes qui auront manifesté leur opposition
inconditionnelle aux agissements irresponsables de quelques groupes cupides
et fanatiques. Ils devraient être jugés pour l’éternité de crimes
contre l’humanité.
Si un seul message pouvait être retenu de cet
œuvre littéraire, c’est celui-ci.
La seule difficulté a été de résumer au
mieux ce récit qui constitue lui-même le résumé d’une immense encyclopédie
sur le cosmos. Je n’ai donc pas tout reproduit et c’est mieux ainsi car
il ne vous reste plus qu’à vous plonger dans ces pages où vous
apprendrez en même temps à savoir et à aimer.
Bonne lecture à toutes et à tous et à bientôt…
Pour notre prochain rendez-vous, je vous
demande de réserver dès à présent vos billets pour des"Voyages dans
le futur. L’aventure cosmique de l’humanité" de Nicolas Prantzos,
préfacé par Hubert Reeves, aux éditions Le Pommier.
Nous voyagerons avec la machine à explorer le
temps cosmique pour réfléchir sur le futur de l’homme.
LIVRE
CONSEILLÉ.:.L'IMPOSTURE CLIMATIQUE PAR CLAUDE ALLÈGRE CHEZ PLON.
(09/03/2010)
Ah! Que d'encre il va faire couler ce livre!
Claude Allègre jette un pavé dans la marre
climatologique, et cela fait des vagues.
Comme vous le savez, moi aussi je ne suis pas
toujours climatologiquement correct et j'apprécie les thèses de C Allègre,
même si il y va un peu fort des fois.
Son livre est répartie en plusieurs chapitres
qui sont :
·La triple imposture
·Observations
·Modèles
·Les résistants
·La construction du mythe
·Comment une telle imposture a-t-elle été possible?
·Pour une vraie écologie
C'est peu dire que le GIEC (Groupement Intergouvernemental d'Étude du Climat, en anglais IPCC Intergovernmental
Panel on Climate Change) en prend plein la figure avec sa philosophie de
consensus et "d'intolérance des tenants de la vérité
officielle" à tous les niveaux au lieu de permettre les opinions de
tous bords.
Les récentes informations sur le "climatgate"
semblent étayer ses dires.
Il ne renie pas le changement climatique mais
il n'est pas sûr qu'il soit dû en grande partie à l'Homme; le rôle du
Soleil et des nuages (le principal effet de serre est dû à l'eau) devant
être à son avis mieux étudié.
Il n'est pas si facile que cela de voir ce qui
détermine la température de l'atmosphère.
De même il est contre l'augmentation du CO2,
qui acidifie les océans.
En fait son maître mot : il faudra comme
depuis des millénaires que
l'Homme s'adapte.
Un fait est certain, il n'est pas facile non
plus de déterminer la température "moyenne" de notre globe
composés de régions tellement différentes.
Il reproche à certains (Hulot, Jouzel) de
vouloir à tout prix faire peur au citoyen avec leurs prédictions
apocalyptiques permanentes au lieu de décrire des faits scientifiques et à
d'autres (Gore) d'être un menteur (son film en Angleterre est
précédé d'un avertissement : "ce film contient 9 erreurs
scientifiques").
En fait, il est aussi contre beaucoup d'écologistes
qui ne pensent d'après lui qu'à "taxer, interdire, punir" et d'être
contre le progrès et pour la décroissance (une "rétro-société
anti-progrès" comme il dit).
Bien entendu, la taxe carbone ne sert à rien,
sinon à pénaliser les industries françaises (si on est les seules à
l'utiliser), car la France est ridiculement faible dans les émissions par
rapport aux géants que sont Russie, États Unis, Chine et Inde.
Vous connaissez aussi ma position, elle est
identique, si la France revenait d'un coup de baguette magique à l'age de
pierre (ce que souhaitent certains) cela ne changerait strictement rien au
CO2 sur la planète, étant donné que nous ne faisons pas partie des
acteurs principaux en ce qui concerne ces émissions.
Bref
un livre qui ne laisse pas indifférent et à lire pour vous faire votre
propre opinion.
Voici ce qu'en dit l'éditeur :
Selon des prédictions alarmistes, l’homme
serait responsable du dérèglement climatique, par suite de son développement
anarchique qui saccagerait, polluerait la Nature et provoquerait un
catastrophique réchauffement. Il faudrait donc arrêter la croissance,
mettre fin à notre système de société fondée sur la libre entreprise et
la liberté individuelle et revenir au « bon vieux temps » (qui d'ailleurs
n’était pas bon !) à une société frugale, bien contrôlée par ceux
qui pensent pour vous ! Seul le sauvage aurait compris la logique de la vie
humaine sur la Planète car la Nature le domine et il la respecte ! La
Nature avant l’Homme. Voilà l’avenir. A quand le retour des druides ?
Il faut revenir sur Terre !
Scientifiquement, la prévision du climat à
l’échelle du siècle est aujourd’hui illusoire faute de connaître
suffisamment bien le complexe système climatique. Ce doute n’implique pas
pour autant que nous pensons que l’augmentation du CO2 de l’atmosphère
soit sans danger.
Mais ce qui est sans doute le plus nocif
dans cette affaire du « réchauffement climatique » c’est que l’on
occulte les autres problèmes écologiques. On ne réagit que par des
interdictions et des taxations et non des solutions.
Nous ne sommes en rien des partisans du «
business as usual » qui nieraient l’urgence écologique. Mais nous
pensons que tous les problèmes qui se posent à la Planète - démographie
(cause première), manque d’eau, énergie, épuisement des ressources minières,
traitement des déchets, pollutions y compris le CO2, perte de la
biodiversité, pollution des océans - peuvent être résolus par
l’innovation et que les nouvelles techniques doivent être les leviers
d’une croissance permettant la réduction des inégalités et l’établissement
d’un meilleur équilibre Homme-Nature. C’est un message d’amour et de
confiance dans l’Homme et sa capacité à s’adapter aux changements.
Prix : 19,90 €Nombre de pages : 300ISBN
: 2-259-20985-8
LIVRE
CONSEILLÉ :.LA GÉOLOGIE PAR C ALLÈGRE ET R DARS CHEZ BELIN.
(09/03/2010)
Moins controversé que le précédent livre de
C Allègre dont a parlé plus haut; voici un ouvrage
technique et complet sur la géologie; car il ne faut pas oublier que Claude
Allègre est avant tout un grand scientifique.
Livre sous titré : Passé, présent et avenir
de la Terre.
Livre passionnant et très richement illustré
comme toujours avec cette collection "Pour la Science" de Belin.
Tous
les aspects sont couverts, on
comprend enfin comment fonctionne la machine Terre.
Sommaire de l'ouvrage :
·Le monde de la géologie
·Matériaux et structures
·Le temps des géologues
·Les grandes questions de la géologie
·La géologie économique
Présentation de l'éditeur :
Au cours des 50 dernières années, les
sciences de la Terre ont changé de visage: la révolution de la Tectonique
des plaques, les progrès de la géologie isotopique et de l’imagerie
sismique, les avancées en analyse chimique, les techniques satellitaires de
visualisation, ont bouleversé nos connaissances et nos perspectives.
Cette nouvelle compréhension du système Terre nous fait pénétrer dans un
grand domaine de la science moderne qui autorise des espoirs raisonnables,
notamment:
• une meilleure compréhension de l’évolution biologique,
• une exploitation mieux raisonnée des ressources terrestres en eau, en pétrole,
en minerais,
• une perception améliorée des périls volcaniques, sismiques,
climatiques.
Dans tous ces domaines, la contribution du géologue est devenue
indispensable.
Bref un livre à avoir dans votre bibliothèque.
ISBN13 : 978-2-84245-102-8 prix : 35,00€
LIVRE
CONSEILLÉ :.LA PERRUQUE DE NEWTON PAR JEAN-PIERRE LUMINET CHEZ LATTES
(09/03/2010)
Voici
le dernier opus (tome 4) de la série Les
bâtisseurs du ciel de notre ami et célèbre astrophysicien Jean
Pierre Luminet.
Il est consacré cette fois au génie qu'était
Isaac Newton.
Quatrième de couverture :
Que se cache-t-il sous la haute et lourde
perruque d'Isaac Newton, professeur de mathématiques au Collège de la
Trinité à Cambridge et membre éminent de la célèbre Royal Society of
London ?
Un cerveau d'exception, bien sûr, qui, dans
la lignée des Copernic, Kepler, Galilée et Descartes, ces autres bâtisseurs
du ciel, a dévoilé les lois de la gravitation universelle, la réfraction
de la lumière et le calcul infinitésimal, et a publié le plus grand livre
scientifique de l'Histoire.
Mais aussi un crâne dégarni, tant par les
vapeurs de soufre et de mercure de ses expériences alchimiques que par les
nuits d'insomnie passées à relire les Écritures, pour restaurer la
religion naturelle et calculer la date de l'Apocalypse.
Le
fondateur de la science moderne et rationnelle a, en effet, passé plus de
temps à mener des expériences alchimiques, à étudier la théologie et la
chronologie des religions anciennes qu'à pratiquer les sciences naturelles.
La Perruque de Newton dresse le portrait
stupéfiant d'un homme extraordinairement complexe qui, après une enfance
solitaire et sacrifiée, est devenu ombrageux, colérique, vindicatif (de
grands savants comme Hooke et Leibniz, qui ont osé contester la paternité
de certaines de ses découvertes, l'ont appris à leurs dépens), paranoïaque,
profondément obsessif - et notamment obsédé par Dieu.
Cette figure de la raison, acclamée par les
Lumières, s'est avérée également alchimiste acharné, féru de
recherches ésotériques, directeur impitoyable de la Monnaie qui fera
pendre les faux-monnayeurs, président tyrannique de la Royal Society,
enterré comme un roi après une longue vie de 85 ans où il n'aura jamais
connu de femme.
La face cachée d'un exceptionnel génie
scientifique.
Les bâtisseurs du
ciel, tome 4
JC Lattès, Paris
360 pages, 20 euros.
Les ouvrages précédents de cette série que
nous avons évoqués dans ces colonnes :
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS.:.LA LUMIÈRE QUANTIQUE DOSSIER SPÉCIAL LA RECHERCHE.
(09/03/2010)
Depuis sa mise au point il y a 50 ans, le laser
a envahi notre quotidien. Sans lui, plus de réseaux de fibre optique pour
le téléphone et Internet ; plus de lecteurs de code barre dans les
supermarchés ; plus de chirurgie précise de l'œil. Et cette révolution
technologique est loin d'être terminée.
Édito
En mai 1960, face au premier laser, quel est
donc le physicien qui l'a qualifié de "solution en attente d'un problème"
? L'histoire n'a pas retenu son nom, car l'attente, elle, n'a pas duré. Très
vite, ces sources de lumière directionnelles et de couleur définie ont
permis aux physiciens d'explorer
la structure de la matière dans des conditions jusque-là inaccessibles,
de mettre en évidence des effets optiques inédits, de manipuler des atomes
et des molécules...
Dans la foulée, les lasers ont envahi notre
vie quotidienne : lecteurs de disques, réseaux téléphoniques, contrôles
de vitesse sur les routes, etc. La révolution apportée par le laser ne
fait pourtant que commencer. Existe-t-il une durée minimale pour les
impulsions lumineuses, que l'on sait déjà raccourcir à quelques milliardièmes
de milliardième de seconde? Remplacera-t-on nombre de réactifs chimiques
par de la lumière? Des faisceaux lumineux traversant le ciel serviront-ils
de paratonnerre? La liste des problèmes, fondamentaux et pratiques, que résoudront
les lasers n'est pas close.
Sommaire
Entretien
avec Claude Cohen-Tannoudji (mon
professeur de Mécanique Quantique à Jussieu en 1968, j'en suis fier!)
"Le laser a révolutionné l'optique"
Dates clés
1Les grandes étapes de la recherche
Histoire
Un siècle de controverse par Jan Lacki
Photons
Une incroyable illusion de réalité par Anton Zeilinger et Markus
Aspelmeyer
Particules
Le photon passera-t-il à l'axion ? par Cécile
Robillard
Paradoxe
La transmission dépasse les bornes par Thomas Ebbesen
Métamatériaux
Une optique classique sens dessus dessous par Sébastien Guenneau et Boris
Gralak
Entretien avec Luc Thévenaz
"Nous ralentissons la lumière dans une fibre optique"
Fondements
Le laser en 9 questions par Cécile Michaut et Christian Chardonnet
Accélérateur
Un faisceau de rêve à porte de plasma par Victor Malka, Jérôme Faure et
Érik Lefebvre
Chimie
Comment le laser transforme les molécules par Gabriel Turinici
A QUOI CA SERT, UN LASER ? par Ève Eleinein
Une règle géante et précise
Un superparatonnerre
Un canon lumineux
Une chirurgie à l'oeil
Des disques très compacts
Temps
Des flashs toujours plus courts par Pascal Salières, Thierry Ruchon et
Bertrand Carré
Fusion
Les plus gros lasers du monde par Cécile Michaut
Entretien avec Jean-Michel Ortega
"Les rayons X deviennent cohérents"
Ondes
Des concurrents pour les diodes laser par Emmanuel Rosencher
Portfolio
Lumière sur la Sainte-Chapelle par Philippe Colomban
Document
Traité de la lumière par Chistiaan Huygens
Prix : 6,80€
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS :.L'ASTRONOMIE DE MARS EST PARU.
(09/03/2010)
Numéro
particulièrement intéressant avec en points forts, un article de Nicolas
Prantzos de l'IAP sur
la fin cataclysmique des étoiles massives et un autre de Philippe
Coué (que nous allons accueillir en conférence à la SAF le 17 Mars sur le
même sujet) sur la
conquête de la Lune sans les Américains après les dernières déclarations
d'Obama.