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Mise à jour : 23 Avril 2020
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Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Hubble :30
ans déjà !
(23/04/2020)
In Memoriam :
J Blamont, un des pères de l’astronautique française est mort !
(23/04/2020)
JUNO :.Du
Monet sur Jupiter !
(23/04/2020)
Nébuleuse d’Orion :
Plus que les yeux ne peuvent voir !
(23/04/2020)
Kepler :.Une
exoplanète similaire à la Terre et bien placée, Kepler 1649-c !
(23/04/2020)
Spitzer
:.Adieu, merci pour les bons et loyaux services !
(23/04/2020)
SDO :
10 ans dans l’espace.
(23/04/2020)
Vu d'en haut :.La
Bretagne.
(23/04/2020)
Les magazines conseillés :.Pour
la Science Avril 2020 sur cste de Hubble.
(23/04/2020)
IN MEMORIAM :J. BLAMONT, UN DES PÈRES DE L’ASTRONAUTIQUE FRANÇAISE EST MORT !
(23/04/2020)
Jacques Blamont, astrophysicien et professeur à Paris 7 est décédé le 13 Avril
2020.
Normale Sup.
C’était un des principaux artisans du
programme spatial
français, il participe à la fusée Véronique, premier vrai lanceur
français et à son lancement dans le désert algérien.
Il était aussi en relation avec ses homologues Russes et Américains.
Il a été directeur du CNES de 1962 à 1972.
Photo : crédit JPM, J Blamont lors d’une intervention sur Vénus en 2006.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Hommage de l’Académie des Sciences.
Hommage à Jacques Blamont, un des pères du spatial français
d’Air et Cosmos.
Jacques Blamont, un des pères du programme spatial français, est mort
de Futura Sciences
HUBBLE :30 ANS DÉJÀ !
(23/04/2020)
Cette année 2020 marque les trente ans du télescope spatial Hubble dans
l’espace.
Nous avions commencé à l’évoquer il y a un mois dans
cet astronews précédent.
Mais cette rubrique veut faire aussi l’histoire (tourmentée !) de ce phénomène.
Rappel sur l’histoire du télescope spatial Hubble :
Peu de gens le savent, mais c'est
Lyman Spitzer
(dont le nom sera donné plus tard à un télescope IR en hommage), un génial
astrophysicien américain, qui le premier eut l'idée dans l'immédiat après-guerre
de proposer de mettre un télescope en orbite terrestre pour s'affranchir des
problèmes dus à l'atmosphère. En effet, la seule information que l’on reçoit des
objets que l’on observe, c’est leur lumière, et celle-ci perd une partie de ses
informations en traversant notre atmosphère, en fait on ne perçoit que la partie
visible du spectre, donc, ce que l'on peut voir du ciel à partir de la Terre
n'est qu'une toute petite partie de l'immense palette des longueurs d'onde
disponibles.
Il faut donc aller dans l’espace pour profiter de toutes les longueurs d’onde.
Avantage et inconvénients d’un télescope à poste dans l’espace.
AVANTAGES :
–
Plus de turbulences atmosphériques et indépendant de la météo
–
On accède à toutes les longueurs d’onde (gamma, X et UV et les IR absorbés par
l’atmosphère)
–
On évite la diffusion due à l’atmosphère terrestre, permettant de voir des
objets ténus
–
Peut travailler 24h par jour
DÉSAVANTAGES :
–
Ne peut pas être trop grand (place dans la fusée) donc limitation du miroir
collecteur (exception JWST le télescope Origami !)
–
Cher à lancer et entretenir (sauvetage de Hubble!)
–
Environnement spatial dur
(vide, froid)
–
Ré-entrée dans l’atmosphère dangereuse
Les
télescopes positionnés dans l'espace étant situés au-dessus de l'atmosphère qui
fait filtre, nous donnent accès aux mondes de l'Infra Rouge (objets froids), de
l'Ultra-violet (objets chauds) et même à l'Univers violent des gamma (trous
noirs) et des rayons X (super novæ).
L’essentiel est donc
INVISIBLE.
De plus les astronomes le savent bien, notre atmosphère provoque des turbulences
qui limitent la résolution, ce n'est plus le cas dans l'espace.
Donc il faut aller dans l'espace.
Décision est prise de construire un télescope spatial en ….1962 on le nommera
Hubble en l'honneur du célèbre astronome, mais les fonds ne furent alloués qu'en
1977 et le lancement fut retardé par l'accident de Challenger en 1986, le départ
eut lieu seulement le 24 Avril 1990 avec la navette Discovery (Mission STS-31)
Photo : NASA/ESA
Ce télescope était un vrai défi technologique à l'époque. C'est un gros tube de
la taille d'un autobus ; 13m de long, 4,3m de diamètre et pesant 11 tonnes. Il
possède un miroir
principal de 2,4m et est équipé de divers instruments photographiques et
spectrométriques. Il y a près de 400.000 pièces différentes à bord et plusieurs
dizaines de km de câbles.
Le cadre est en graphite époxy, un matériau composite qui résiste aux grandes
variations de température, car 16 fois par jour le télescope est soumis à une
variation de température de 270°C entre jour et nuit. Hubble est revêtu de
plaques isothermes chauffantes limitant cette variation à …..1°C!
Il orbite à 600 km au-dessus de nos têtes. (200 km plus haut que l’ISS)
L'atmosphère ne faisant plus filtre, il permet aussi de voir dans le proche
Infra-Rouge et dans l'Ultra-Violet. Des panneaux solaires immenses fournissent
l'énergie nécessaire. Un revêtement spécial le protège de la chaleur et du
froid.
Après sa première réparation, Hubble est parfait et il pénètre jusqu'à des
galaxies qui se sont formées seulement 1 milliard d'années après le Big Bang !
(Ne pas oublier : voir loin c'est voir dans le passé, un télescope est une
machine à remonter le temps !!!).
Les maintenances de Hubble :
En tout, 5 missions furent nécessaires pour maintenir Hubble en forme, la toute
dernière, donc la cinquième (curieusement elle s'appelle SM-4) fut, à part la
première, la plus importante car elle devait préparer Hubble pour les dix
prochaines années, étant donné
qu'il n'y aura pas
d'autre maintenance. Elle a procédé notamment à :
· l'installation d'une caméra de
nouvelle génération fonctionnant dans les longueurs d'ondes de l'ultraviolet et
du proche infrarouge (WFC-3) ;
· l'installation de COS, un
spectromètre fonctionnant dans l'ultraviolet (le plus sensible jamais installé
sur Hubble) en remplacement du COSTAR; il pourra aussi être utilisé pour étudier
l'atmosphère des exoplanètes.
· la réparation du STIS le
spectrographe imageur du Télescope spatial ;
· la réparation de la plus importante
caméra (ACS) ;
· le remplacement des 6 gyroscopes et
des 6 batteries
· l'installation d'un mécanisme pour
faciliter un rendez-vous orbital en prévision d'une mission de désorbitation ou
autre ;
Ces nouveaux instruments sont plus rapides et plus performants que ceux qu'ils
remplacent, ils devraient permettre de faire durer le télescope jusqu'à son
remplacement par le JWST. La boite à outils de Hubble semble donc maintenant
bien prête pour nous donner encore de merveilleuses années d'images de notre
environnement céleste.
Les images de Hubble.
Les images originales sont toujours en N et B (CCD)
On fait passer la lumière par des filtres pour donner une info supplémentaire
Les couleurs comme outils d’explication
Hubble voit un peu plus que le « visible »
On se sert de filtres en couleurs pour :
·
Soit faire apparaître en couleurs naturelles
·
Soit voir ce que donne un objet en IR ou UV proches
·
Soit pour augmenter les contrastes et faire apparaître des détails
·
Une question que tout le monde se pose (ou se posait) :
Pourquoi une marche d’escalier sur certaines photos,
comme sur la photo célèbre des fameux piliers de la création, cette nurserie
stellaire située dans la constellation de l'Aigle (Eagle Nebula) prise par la
caméra WFPC2 (Wide Field and Planetary Camera2).
Il doit bien y avoir une raison à un tel découpage.
Mais oui, c'est bien sûr, et la raison est technique.
La caméra grand champ, la WFPC2 (maintenant la WFPC-3) est à la base de la
plupart des photos les plus connues de Hubble, elle est composée de 4 chips CCD
de chacun 640.000 pixels (800x800) (c'est peu comparé à ce qui existe
maintenant).
Cette caméra est composée de deux parties principales :
Un trio de détecteurs grand angle
Une caméra "planétaire" à haute résolution, qui ne voit qu'une faible
partie du champ des autres (1/4 exactement en fait), bref une sorte de
téléobjectif.
Chacune de ces 4 "fenêtres" illumine un CCD, comme on le voit sur la photo du
bas à droite.
Mais le 4ème CCD (celui appelé image 1) ayant un champ 4 fois plus petit voit 4
fois plus de détails.
Afin que l'image présentée au public représente quelque chose de cohérent, on
réduit d'un quart ses informations, d'où la marche d'escalier comme expliqué sur
les photos suivantes.
Comment vise-t-on les étoiles ?
Le positionnement des satellites dans l’espace se fait généralement à l’aide de
moteurs chimiques, on déclenche une réaction chimique dans le sens opposé auquel
on veut se déplacer.
Avec Hubble prévu pour vivre des décennies, ce système qui consomme du carburant
(et donc à durée de vie limitée) n’est plus possible.
Il nous faut un système
à longue durée de vie sans consommation de carburant.
Le pointage exact du télescope est basé sur trois éléments :
·
4 roues à réaction qui ajustent l’orientation (Newton : action = réaction)
·
6 (dont 3 de réserve) gyroscopes qui mesurent la position
·
3 capteurs d’étoiles guide (FGS), sorte de guide Michelin du ciel (15 millions
d’étoiles en catalogue)
Hubble peut rester pointé sur un même objet pendant 24 heures sans dévier
(0,01 arcsec)
Le succès de Hubble.
Hubble a pris près quelques millions de photos et étudié plus de 50.000 objets
célestes, il a effectué plus de 200.000 révolutions, ses observations ont
procuré des dizaines de Terabytes (1012) de données.
HUBBLE EST LE MEILLEUR AMBASSADEUR DE L’ASTRONOMIE AUPRÈS DU PUBLIC
Il est dirigé de mains de maître par les scientifiques du Space Telescope
Science Institute (STScI) situé à Baltimore sur la côte Est des USA, son service
de presse a un budget conséquent, il se force à publier fréquemment des
premières ou grandes découvertes qui sont extrêmement populaires auprès du grand
public : il nous parle de l’espace, du temps , bref de nos origines.
Signalons aussi que c'est un projet NASA/ESA.
https://www.spacetelescope.org/
et
http://hubblesite.org/gallery/album/entire/
Hubble a participé à des grandes réussites telles que : mesure du taux
d’expansion de l’Univers, la vue du HDF, l’évolution des galaxies etc..
En voici une liste non exhaustive :
·
L’album de Hubble
·
Vue grand champ d'une partie du ciel (HDF).
·
Joue un rôle fondamental dans la découverte de l’énergie sombre et resserre la
fourchette de l’âge de l’Univers entre 13 et 14 milliards d’années
·
Les lentilles gravitationnelles et la matière noire
·
Les proplyds et la naissance des étoiles
·
Nébuleuses planétaires et la mort des étoiles
·
Les super novae et quasars
·
Trous noirs super massifs
·
Collisions de galaxies
·
Les sursauts gamma (GRB)
·
Planètes et découverte de comètes
·
Découverte de planètes extra solaires
Une des plus belles :
La galaxie du Tourbillon (Whirlpool Galaxy) M 51
Hubble a changé complètement notre vision de l’espace et c’est en cela qu’il est
unique et qu’il rentrera dans les livres d’histoire
Mais il n’est pas éternel, aucune mission ne viendra plus (en principe) le
réparer,
Il faut donc penser à la suite…
Ce sera le James Webb Space Telescope (JWST) qui doit être lancé en principe en
2021 !
Cadeau : pour les détails
voir ICI.
Crédit : NASA/HST
POUR ALLER PLUS LOIN :
30 images magnifiques pour les 30 ans d'Hubble
à voir absolument avec le diaporama des meilleures photos.
Site dédié aux 30 ans de Hubble.
Astronomie : Tout savoir sur le télescope Hubble
Live discussion to celebrate Hubble's 30th anniversary
SPITZER : ADIEU ET MERCI POUR LES BONS ET LOYAUX SERVICES !
(23/04/2020)
Après 16 années de bons et loyaux services, le télescope spatial IR Spitzer tire
sa référence.
Le 30 Janvier 2020 le responsable du projet, Joseph Hunt l’a mis en « safe
mode », c’est-à-dire inopérant.
Pourquoi le nom Spitzer, certains ne le savent peut-être pas, mais l’idée même
de télescopes installés dans l’espace vient du physicien
Lyman Spitzer
qui immédiatement après-guerre eut cette idée, afin de s’affranchir du filtre
formé par l’atmosphère.
Afin de l’honorer on donna son nom au télescope SIRTF (Space Infrared Telescope
Facility) qui allait être lancé en Août 2003 ; celui-ci était dédié au monde de
l’Infra Rouge.
C’est Lockheed Martin à Sunnyvale en Californie qui a construit le télescope,
Ball Aerospace à Boulder Colorado a fourni l’optique et la partie cryogénique et
les boucliers thermiques.
L’IR nous permet d’accéder aux
objets froids, il
faut donc que les instruments de mesure soient plus froids que les corps
étudiés. On va donc les refroidir très fortement avec de l’Hélium liquide qui
ramènera leur température à 5K.
Les instruments à bord sont au nombre de 3 :
·
Le MIPS (Multiband Imaging Photometer for Spitzer fourni par Ball) photomètre IR
multi bandes
·
Le spectro IRS (Infrared Spectrograph par Ball et Cornell))
·
La caméra IRAC (Infrared Array Camera fournie par le GSFC et Harvard)
Au moment de son lancement, c’était le télescope IR les plus sensible du monde.
Voir les schémas de ce télescope
extérieur
et
en coupe.
Spitzer utilise un télescope de 85 cm d’ouverture associé à des instruments.
Voilà à
quoi il ressemble
de l’extérieur.
Mais en 2009, les réserves d’Hélium sont épuisées, le mode « froid » du
télescope doit être abandonné, les instruments IRS et MIPS doivent être mis en
veille.
Malgré cela les ingénieurs de Spitzer vont pouvoir utiliser Spitzer en mode
« chaud » (warm en anglais), quand même 30K soit -244°C ! On va pouvoir utiliser
deux canaux des 4 canaux de l’IRAC pendant plus de 10 ans.
Les données de Spitzer sont archivées à l’IAPC au Caltech.
Toutes les bonnes choses ayant aussi une fin, la NASA a mis fin aux activités de
Spitzer cette année 2020, en prévision de la mise en service prochaine du JWST,
le nouveau télescope IR de grande puissance.
Comme cadeau d’adieu, Spitzer nous offre sa dernière prise de vue : la nébuleuse
de la Tarentule.
Crédit image : NASA/JPL-Caltech
La Tarentule (ou NGC 2070) est située dans le Grand Nuage de Magellan à 160.000
al de nous, elle a été photographiée de nombreuses fois par Spitzer.
La photo ci-dessus est un composite de 3 longueurs d’onde IR : en magenta (8 et
3,6 µ) les molécules PAH (polyaromatiques), en vert (4,5 µ) les gaz chauds et
les étoiles correspondent à une combinaison de vert et de bleu.
Au centre de l’image en orange, les restes de la Supernova 1987A.
Que nous a apporté Spitzer ?
De nombreuses découvertes sont dues au télescope Spitzer, il n’est pas facile de
les lister toutes, en voici quelques-unes.
·
Étude des comètes et astéroïdes
·
Étude de la formation des planètes et des étoiles
·
Étude de l’évolution des galaxies
·
Observation des premiers objets de l’Univers.
·
Mais ce fut surtout un excellent instrument pour caractériser les exoplanètes.
Concernant ce dernier domaine, il a participé à la découverte du système de 7
planètes du
système TRAPPIST-1
en déterminant masses et densités et en trouvant des planètes additionnelles aux
3 premières découvertes par nos amis Belges.
Mais, moi ma photo préférée est celle de la galaxie du Sombrero.
La
galaxie du Sombrero ou M 104 est située à 28 millions d’al de nous, elle
contient en son centre un trou noir super massif des milliards de fois plus
massif que notre Soleil.
L’image du haut est un composite de 4 images prises à 3,6 µ (bleu), 4,5 µ
(vert), 5,8 µ (orange) et à 8,0 µ (rouge).
De plus une image (visible, qui donne la couleur bleue/cyan) de Hubble a été
aussi ajoutée dans cette composition.
La contribution des étoiles du fond a été diminuée pour rendre la galaxie plus
visible.
Crédit : NASA/JPL-Calyech/UA/SINGS
Cette galaxie a un diamètre de 50.000 al et est située au Sud de l’amas de la
Vierge.
Elle contiendrait plus de 2000 amas globulaires, 10 fois plus que la Voie
Lactée.
Le site du télescope Spitzer publie aussi une
image résumant
les plus belles découvertes du télescope.
Montage des meilleures images de Spitzer ? Crédit : NASA/JPL-Caltech.
De gauche à droite et de haut en bas :
·
Galaxie spirale Messier 81
·
Les restes de la nébuleuse du Crabe
·
Le centre de notre Galaxie
·
La nébuleuse de l’Helix
·
La région Rho Ophiuchi de formation d’étoiles
·
La galaxie du Triangle
·
La nébuleuse d’Orion
·
La nébuleuse North America
·
La galaxie du Sombrero
·
L’onde de choc de Zeta Ophiuchi
·
La nébuleuse Eta Carinae
·
La nébuleuse de la tête de singe
Court historique des observatoires spatiaux en IR :
·
C’est en 1983 que le Royaume Uni, les Pays Bas et les USA lancèrent le premier
satellite en IR : IRAS (pour Infrared Astronomical Satellite), sa mission a duré
moins d’un an suite à l’épuisement du refroidisseur
·
Puis les Européens de l’ESA lancèrent ISO (Infrared Space Observatory) en 1995,
il resta 3 ans en orbite et permit de déterminer la composition de l’atmosphère
de certaines planètes.
·
Hubble lancé en 1990, avait une faible partie de sa vue dans l’IR
·
Spitzer dont nous venons de parler, lancé en 2003
·
L’ESA lance Herschel énorme télescope IR en 2009. Fin de mission 2013.
·
Le JWST doit être lancé en 2021 il est tout particulièrement dédié à l’IR.
Spitzer unveiling the Universe video par le JPL. 4 minutes
La curieuse orbite de Spitzer, vidéo par le site du télescope.
POUR ALLER PLUS LOIN:
Le site de Spitzer
au Caltech.
L’adieu au télescope spatial Spitzer
par Ciel et Espace.
Spitzer : fin d'une mission exceptionnelle qui laisse un immense héritage
par Futura Sciences.
NASA's Spitzer Space Telescope Ends Mission of Astronomical Discovery
par la NASA
Good-bye Spitzer. We’ll Miss You But We Won’t Forget You.
Par Universe Today.
Spitzer's View of the Tarantula Nebula
Spitzer :
Comment il a été modifié pour détecter les exoplanètes
Spitzer Spies Spectacular Sombrero
15 of Spitzer's Greatest Discoveries From 15 Years in Space
à consulter!
Astronomers Bid Farewell to Spitzer, NASA's Coldest Space Telescope
SDO : 10 ANS DANS L’ESPACE.
(23/04/2020)
En
février 2020, on fête les 10 ans dans l’espace de la sonde solaire SDO (Solar
Dynamics Observatory) qui pendant cette décade nous a fait découvrir
notre étoile sous un angle nouveau depuis son lancement le 11 Fev 2010 par une
Atlas V, avec ses millions d’images collectées et ses nombreuses mesures de ses
différents instruments sur presque un cycle solaire complet (11 ans)
La sonde est équipée de panneaux solaires de 6,5 m et fournissant 1500 W à une
batterie Li-Ion.
SDO emporte 3
instruments :
·
AIA (Atmospheric Imaging Assembly) qui prend des photos du Soleil dans une
dizaine de longueurs d’onde toutes 12 sec.
·
HMI (Helioseismic and Magnetic Imager) pour le champ magnétique.
·
EVE (Extreme Ultraviolet Variablity Experiment) Effectue les mesures dans l’UV
lointain.
Ici, on voit la sonde SDO dans la salle blanche du GSFC (Goddard Space Flight
Center à Greenbelt dans le Maryland)
Crédit : NASA.
Faisons le point sur ces importantes découvertes :
Un avant-goût avec cette vidéo fournie par la NASA/GSFC.
(d’après
l’article NASA)
1- Des éruptions
solaires extraordinaires.
SDO a enrichi notre collection
d’éruptions solaires
superbes, ces jets de plasma qui sont émis par la surface solaire.
L’étude détaillée de ces éruptions nous a permis de comprendre comment cette
énergie interne pouvait atteindre la surface.
2- Les tornades de
plasma solaires.
En 2012, SDO a capturé des images d’une « tornade » solaire, créées par le champ
magnétique du Soleil. Ce plasma pouvait se déplacer jusqu’à près de 300.000
km/h.
On peut voir une vidéo de cette
tornade ici
sur une période de 30 heures.
3- Des vagues géantes à
la surface du Soleil.
Les éruptions de plasma à la surface solaire, peuvent donner naissance à
d’énormes vagues qui font le tour du Soleil à la vitesse énorme de 5 millions de
km/h ! Ces vagues que l’on appelle EIT (Extreme UV Imaging Telescope) d’après le
nom de l’instrument éponyme de SOHO, qui a découvert le phénomène, ont été
étudiées avec une extrême résolution. Ces images ont montré avec détail le
phénomène de déplacement. Les scientifiques pensent qu’elles sont la conséquence
des éjections de masse coronale (CME).
4- Les comètes.
Généralement les comètes qui passent près du Soleil y laissent quelques plumes,
voire même disparaissent.
En Dec 2011, la comète Lovejoy (C/2011
W3)
réussit à survivre, mais ce ne fut pas le cas de la comète Ison (C/2012
S1)en
2013, elle fut désintégrée par notre étoile comme on le voit sur cette vidéo.
Credit:NASA/STEREO/ESA/SOHO/SDOGSFC
5- Une structure solaire
complexe.
Il faut se rappeler que la surface de notre étoile n’est pas solide, cette
surface est soumise à la chaleur intense et à la rotation de cette étoile. Ces
mouvements de rotation sont complexes, on sait que les zones équatoriales
circulent plus vite que les zones polaires, ce qui a une influence sur le champ
magnétique interne et sur la quantité de taches solaires.
6- Le futur de notre
étoile.
Le Soleil nous envoie ses CME et son vent solaire qui par moment vient heurter
notre planète et interagit avec notre champ magnétique.
Ces données recueillies par SDO ont permis de mettre au point des modèles sur
l’évolution des trajets des CME dans le système solaire. De même, on a mis au
point des modèles prédictifs de l’apparition de ces éjections de masse coronale.
7- L’assombrissement de
la couronne.
L’atmosphère solaire, la couronne, baisse d’intensité de temps en temps. Les
dernières études lient ce phénomène aux éjections de masse coronale. Les
nombreuses mesures effectuées par SDO ont permis aux scientifiques d’évaluer la
vitesse et la masse des CME les plus dangereuses se dirigeant vers la Terre. Ils
ont ainsi établi un lien entre cet assombrissement et la taille des CME,
améliorant les performances de la météo spatiale.
8- Étude du cycle
solaire.
SDO a étudié le Soleil sur presque
un cycle solaire
complet (10 ans sur 11), en démarrant avec le cycle 24 (la numérotation des
cycles solaire a démarré en 1755, le cycle 24 démarre en Janvier 2008 ; nous
sommes actuellement en Avril 2020 au début du cycle 25). En 2008, c’était le
début très faible du cycle qui allait être un des plus faibles. On pense que le
cycle actuel sera aussi peu actif.
9- Trous coronaux
polaires.
Les grandes taches sombres à la surface du Soleil sont appelées des trous
coronaux (coronal holes), dans ces zones les émissions en UV extrême sont
faibles.
Ces trous coronaux sont liés au champ magnétique du Soleil et suivent le cycle
solaire. Ils sont plus nombreux lors de solar max. lorsqu’ils se forment dans
les régions polaires, ils prennent le nom de trous coronaux polaires.
Leur apparition ou disparition est liée à l’inversion du champ magnétique du
Soleil qui se produit tous les cycles.
Photo : 2 trous coronaux polaires vus par SDO le 16 Mars 2015.
Crédit : NASA/SDO.
10- Les reconnexions
magnétiques.
SDO a mis au jour un nouveau type d’« explosion » magnétique, appelée
reconnexion magnétique spontanée.
Ils pourraient aider à comprendre l’éternel mystère de savoir pourquoi
l’atmosphère solaire est si chaude par rapport à la surface.
Sur cette photo
SDO a imagé cette reconnexion causée par une protubérance solaire pour la
première fois en 2012. Cette image est due à l’instrument AIA.
En conclusion, tous les instruments sont opérationnels et SDO est prêt pour une
nouvelle décade d’observations.
À ne pas manquer :
Une super éruption solaire en boucle prise par AIA de SDO le 19 Juillet 2012.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Ten Things We’ve Learned About the Sun From NASA’s SDO This Decade
Dossier SDO sur votre site préféré.
La comète Ison s'est définitivement éparpillée dans l'espace
La comète Ison en partie détruite après son passage au ras du Soleil
Un rappel sur les phénomènes à la surface du Soleil.
Tout sur le Soleil sur votre site préféré.
En 10 ans, la sonde SDO a révolutionné notre compréhension du Soleil et livré
des images sublimes
La sonde SDO observe le Soleil depuis 10 ans : voici tout ce qu'elle nous a
appris
KEPLER : UNE EXOPLANÈTE SIMILAIRE A LA TERRE ET BIEN PLACÉE, KEPLER 1649-c !
(23/04/2020)
On connait tous le télescope spatial Kepler spécialisé dans la chasse
d’exoplanètes. Il a cessé de fonctionner après presque 10 ans de bons et loyaux
services.
La mission Kepler, en résumé. Crédit NASA
Les données recueillies étaient tellement nombreuses qu’il était impensable de
les traiter « à la main », on a mis au point un
algorithme automatique
(appelé Robovetter) pour les traiter en détectant les variations de transits de
plus de 12%.
On savait qu’il y aurait des erreurs et qu’il fallait un jour ou l’autre
repasser sur ces données.
Il a officiellement découvert près de 3000 exoplanètes, mais de nombreux objets
ont été mis de côté et déclarés un peu rapidement « faux
positifs ».
Après sa mise à la retraite, une équipe d’astrophysiciens s’est intéressée à ces
données mises au rebut, et quand on cherche, on trouve.
Bingo !
Ils ont mis au jour une planète rocheuse située à 300 années-lumière dans le
Cygne, baptisée Kepler 1649-c.
Elle tourne autour de son étoile, qui est une naine rouge (donc bien moins
brillante que notre Soleil) en près de 20 jours (13 millions de km de distance),
et il y a aussi dans ce système solaire une autre planète deux fois plus près
Kepler 1649-b. À priori ces deux planètes sont en résonance (9/4).
L’intérêt de Kepler 1639-c est de deux sortes :
·
Elle est de la taille de la Terre (1,06 fois notre planète en taille)
·
Elle est dans la zone habitable de cette étoile.
Par contre, si près de son étoile, sa rotation est
très probablement
synchrone, donc un hémisphère très chaud et l’autre très froid, de plus
une naine rouge émet beaucoup plus de radiations qu’une étoile jaune comme notre
Soleil. Ces facteurs ne parlent pas bien pour un développement facile d’une
éventuelle vie ! On ne sait rien de son atmosphère aussi.
On attend Cheops et le JWST pour en savoir plus sur ce monde bizarre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
A Habitable-Zone Earth-Sized Planet Rescued from False Positive Status
L’article de la découverte, à lire.
Kepler-1649c : une nouvelle Terre à 300 années-lumière d'ici ?
de Science et Vie
Un tout nouveau monde: la NASA annonce la découverte d’une «seconde» Terre
Earth-Size, Habitable Zone Planet Found Hidden in Early NASA Kepler Data
JUNO : DU MONET SUR JUPITER !
(23/04/2020)
Le
17 février 2020 la sonde Juno a effectué son 25ème survol au plus
près de Jupiter, elle nous envoie une superbe photo JunoCam traitée comme
souvent par notre ami Gerald Eichstädt.
La sonde était alors à 25.000 km de la surface de la planète géante.
Je vous suggère de la voir en grand en cliquant dessus.
On dirait une toile impressionniste de Monet, vous pouvez même vous amuser avec
un traitement d’images de la mettre à votre goût !
On remarque particulièrement sur cette image de longs filaments nuageux, ce sont
des nuages de brume de haute altitude. Les scientifiques ne connaissent pas leur
composition pour le moment.
Crédit photo : NASA / JPL / SwRI / MSSS/ Gerald Eichstädt
Les images de la JunoCam sont
disponibles ICI.
Un bon résumé vidéo
de 12 minutes sur l’épopée JUNO.
POUR ALLER PLUS LOIN :
High-Altitude Hazes on Jupiter
par la NASA
La Nasa dévoile des photos inédites et sublimes de Jupiter
NASA Shows The Glorious Views Of Jupiter In These New 45 Pics
NÉBULEUSE D’ORION : PLUS QUE LES YEUX NE PEUVENT VOIR !
(23/04/2020)
Le fameux site APOD (Astronomy Picture Of the Day : l’image astro du jour) a
publié récemment
une superbe photo de l’environnement de la nébuleuse d’Orion.
Crédit : Stanislas Volskiy et Judy Schmidt pour les annotations. (avec
autorisation de S Volskiy)
Cette photo prise par
Stanislas Volskiy
correspond à de nombreuses expositions de très longue durée, en tout 212 heures.
Ce sont des clichés de 2013 et 2014 qui ont nécessité ensuite près d’un an de
traitement.
Cette image comprend la composition de 1400 expositions élémentaires.
On remarquera la boucle de Barnard, incluant en son centre la nébuleuse d’Orion
et les trois étoiles de sa ceinture, en haut à gauche la nébuleuse de la
Rosette.
Si vous cliquez sur l’image vous y verrez plus de détails.
Tous les APOD :
https://apod.nasa.gov/apod/archivepix.html
VU D’EN HAUT :.LA BRETAGNE.
(23/04/2020)
Voici
une vue d’une partie de la Bretagne prise par le satellite d’étude de la Terre
Copernicus Sentinel 2.
Dans la vue à haute résolution (clic sur l’image) on peut voir des détails de 10
m.
Les amateurs des plages bretonnes pourront reconnaitre leurs endroits favoris.
Le Duché de Bretagne a été réuni à la France en 1532, de nos jours il comporte 4
départements : Ile et Vilaine, Morbihan, Côtes d’Armor et Finistère.
Cette image a été prise le 27 Sept 2018, à cette époque on ne savait ce que
voulait dire confinement !!!!
Crédit : ESA
LES MAGAZINES CONSEILLÉS : POUR LA SCIENCE AVRIL SUR CSTE DE HUBBLE
(23/04/2020)
Pour la Science n°510 - Avril 2020 100 pages
Avec notamment comme article de fond :
Une crise cosmique ; Controverse autour de la constante de Hubble
« L’expansion de l’Univers est un phénomène dont les équations de la relativité
générale d’Einstein rendent très bien compte, moyennant quelques hypothèses
raisonnables, ce qui a conduit à la théorie du Big Bang – le modèle standard de
la cosmologie d’aujourd’hui. Et dans ce modèle, le taux actuel d’expansion de
l’Univers est évidemment un paramètre crucial, nommé « constante de Hubble ».
Quelle est la valeur de cette constante ? Derrière la question se cachent de
grandes difficultés pour les astronomes, en particulier celles relatives à la
mesure des distances… astronomiques.
Les travaux se sont poursuivis pour gagner en précision… et ont récemment abouti
à ce que bien des cosmologistes appellent une crise : des méthodes de mesure
différentes ont donné deux valeurs distinctes, incompatibles même si l’on tient
compte des barres d’erreur. Quelle est l’origine de ce grave désaccord ? Des
défauts dans les instruments ou les observations ? Dans les modèles
astrophysiques ? Dans les modèles cosmologiques ? Dans les théories
fondamentales ? Pour l’heure, l’énigme reste entière. Elle est en tout cas
suffisamment stimulante pour susciter de nouvelles approches… ainsi que des
frictions bien humaines. »
Dans le modèle standard de la cosmologie, l’expansion de l’Univers, le taux
actuel d’expansion de l’Univers est un paramètre crucial, nommé « constante de
Hubble ». Quelle est la valeur de cette constante ? Derrière la question se
cachent de grandes difficultés, en particulier relatives à la mesure des
distances. Les premières mesures relativement précises dans les années 1990 ont
révélé que le cosmos se dilate d’environ 70 kilomètres par seconde et par
mégaparsec (unité valant 3,26 millions d’années-lumière).
La crise cosmique de la constante de Hubble
Constante de Hubble : « La diversité des méthodes de mesure enrichit le débat »
Bonne lecture
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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