LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 24 Octobre 2020
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. LES CONFÉRENCES MENSUELLES D’ASTRONOMIE DE LA SAF
REPRENNENT;
Le 4 Novembre 18H au CNAM (afin de permettre au public de rentrer chez lui avant
le couvre-feu) « Le
Soleil a rendez vous avec la Terre : magnétisme solaire etc..» par A.S.
Brun du CEA . Réservation à partir du 17
Oct dès 9H du matin. Entrée libre mais :
réservation obligatoire
Liste des conférences SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Nobel de Physique :
3 cosmologistes en 2020 !
(24/10/2020)
Osiris-Rex :
Opération prise d’échantillons (trop bien ?) réussie !
(24/10/2020)
La Chine :.Un
selfie en route vers Mars !
(24/10/2020)
LHC :.Le
LHCb découvre un nouveau type de tetraquark !
(24/10/2020)
ISS :.Il
y a une fuite d’air minuscule.
(24/10/2020)
ISS :
Miction pas impossible, mais chère !
(24/10/2020)
BepiColombo :
Premier survol de Vénus.
(24/10/2020)
Le Soleil :.Superbes
images prises depuis la Terre avec DKIST.
(24/10/2020)
Starship
: Bientôt un test complet en altitude.
(24/10/2020)
Ariane 6 :.Le
propulseur à poudre P120C validé !
(24/10/2020)
Vu d'en haut :
Le delta du Gange.
(24/10/2020)
Livre conseillé
:.L’écume de l’espace-temps par JP Luminet.
(24/10/2020)
NOBEL DE PHYSIQUE : 3 COSMOLOGISTES EN 2020 !
(24/10/2020)
Prix Nobel de Physique 2020.
La cosmologie est à l’honneur cette année pour le Prix Nobel de physique, en
particulier la physique de ces objets bizarres que sont les trous noirs.
En effet ce sont trois célèbres spécialistes en cosmologie qui se le partagent :
50% pour R Penrose et 50% pour les deux autres.
L’Américaine Andrea Ghez,
(formation MIT et Caltech), est professeur d’astronomie à UCLA (University of
the City of Los Angeles).
Elle s’est principalement intéressée au trou noir massif de notre Galaxie, Sag
A* (lire Sagittaire A étoile), avec son collègue R Ghenzel.
C’est la quatrième femme à recevoir un tel Prix Nobel de physique.
Photo : domaine public
L’Allemand Reinhard
Genzel (formation Université de Bonn) est astrophysicien et dirige le Max
Planck Institute à Munich.
Signalons qu’il a reçu le prix Jules Janssen de la SAF en 2000. C’est lui et son
équipe qui ont pendant plus d’une douzaine d’années étudié le centre de notre
Galaxie au VLT, afin d’imager l’environnement de notre trou noir.
On y voit des étoiles qui tournent suivant des orbites képlériennes autour
de….rien, c’est notre trou noir.
Cela a donné naissance à une
animation gif surprenante.
Photo : CC BY SA 3.0
Le
Britannique Sir Roger
Penrose (University College London et Cambridge) a une très longue
carrière de mathématicien et physicien, il travaille notamment avec Stephen
Hawking sur les trous noirs.
Il prouve que les trous noirs sont une conséquence de la Relativité Générale
d’Einstein.
Ce prix couronne toute une vie consacrée à l’innovation dans le domaine de la
physique des objets compacts.
Photo : Festival
della Scienza CC BY-SA 2.0
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le prix Nobel de physique 2020 pour les trous noirs (1/2) : Roger Penrose
par JP Luminet.
US Nobel winner's 25-year odyssey to black hole at center of galaxy
Reinhard Genzel (E) | UC Berkeley Physics
Prix Nobel de physique 2020 : lumière sur les trous noirs
OSIRIS-REX : OPÉRATION PRISE D’ÉCHANTILLONS (TROP BIEN ?) RÉUSSIE !
(24/10/2020)
Belle victoire pour nos amis américains, ils ont réussi à faire ce que les
japonais avec leur
sonde Hayabusa-2
a fait : récolter des échantillons d’un astéroïde situé à plus de 300 millions
de km de la Terre.
Le site Nightingale analysé juste avant le prélèvement. Image du site
Osiris-Rex.
En effet le 20 Octobre 2020,
la sonde Osiris-Tex
s’est approchée très lentement (la descente a duré 4 heures) du lieu cible
(baptisé
Nightingale)
de Bennu, et après s’être synchronisée avec la rotation de l’astéroïde, a touché
sa surface à 1 m du point prévu, a éjecté un souffle d’azote pour remuer le
régolithe du sol et a pu ainsi
recueillir grâce à un
savant aspirateur un peu de cette poussière et cailloux.
Ensuite la sonde s’éloigne de la surface et repart sur son orbite.
On peut voir toute cette
séquence sur ce graphique.
Évidemment, toutes ces séquences ont été effectuées en automatique à cause de la
distance.
|
|
Le bras TAGSAM
(Touch and Go Sample Acquisition Mechanism) de plus de 30 juste
avant le touch-down. (photo NASA) |
Juste après le jet d’azote, on voit les grains de poussières voler
dans tous les sens. (photo NASA) |
Une vidéo très claire et très impressionnante
montre cette opération de « Touch And Go ».
vidéo :
On peut voir aussi toutes les images du contact mises bout à bout sur
cette vidéo mp4.
Aussi une vidéo explicative de la
méthode de prélèvement.
On se demande quand même quelle quantité de régolithe a été prélevée du sol ?
A-t-on atteint les 60 grammes souhaité ?
Il y a plusieurs méthodes pour déterminer la masse recueillie :
·
Prendre des photos de la tête du TAGSAM avec la caméra spécialisée SamCam qui
devrait indiquer si des échantillons ont bien pénétré le collecteur,
·
Mesurer de combien la rotation de la sonde a été affectée par le prélèvement,
c’est l’application de la conservation du moment cinétique (la patineuse !) Mai
est-on suffisamment précis ???
Si on n’est pas satisfait (les 60 grammes ne sont pas atteints), on procédera à
un deuxième prélèvement en Janvier 2021.
Si on est satisfait on stocke définitivement ce qui a été recueilli dans la
capsule de retour SRC.
La sonde devrait quitter Bennu en Mars 2021
pour un retour sur Terre en Décembre 2023.
*****DERNIÈRE NOUVELLE AVANT MISE EN LIGNE DE CES NEWS :
Après étude de la tête du bras TAGSAM, il semblerait que l’on ait recueilli
beaucoup plus
d’échantillons que prévu, peut-être 400 g au lieu des 60 g prévus !!!
La capsule n’arrive pas à se refermer et on perd des échantillons dans l’espace.
On voit sur cette
animation gif
fournie par la NASA les échantillons qui remplissent la tête et que certains
s’en échappent.
Les responsables de la mission ont comme priorité absolue maintenant d’essayer
de sauver le plus possible de matière en isolant ce qui a déjà été recueilli.
Bonne chance à toute l’équipe, j’ai confiance en nos amis américains qui savent
toujours sauver ces situations impossibles.
Quelques rappels sur Bennu.
Bennu est un astéroïde carboné ancien, qui n’a pas probablement pas été modifié
depuis son origine datant de la création du Système Solaire. Il est du type
« rubble pile » (tas de gravats) et très peu donc contenant de vide entre ses
composants.
Comme déjà expliqué dans un ancien astronews, il est soumis à la pression
solaire qui le fait changer lentement d’orbite (effet Yarkovsky).
Sa composition exacte n’est pas connue, contient-il des acides aminés, les
premières briques de la vie ?
C’est pour cette raison que l’analyse de ces échantillons sont fondamentaux.
NE PAS MANQUER SUR FR5 :
MISSION ASTÉROÏDES DOCUMENTAIRE D’UNE HEURE TRENTE.
Rediffusion le Dimanche 1er Novembre 14h15.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA’s OSIRIS-REx Spacecraft Successfully Touches Asteroid
par la NASA
La mission Osiris-Rex à la NASA.
OSIRIS-REx TAGs Surface of Asteroid Bennu
Vidéos et media de la mission.
OSIRIS-REx Spacecraft Successfully Touches Asteroid
Ten things to know about Bennu
OSIRIS-REx Unlocks More Secrets From Asteroid Bennu
NASA’s OSIRIS-REx to Asteroid Bennu: “You’ve got a little Vesta on you…”
NASA’s OSIRIS-REx is One Rehearsal Away from Touching Asteroid Bennu
Success! OSIRIS-REx Touches Asteroid Bennu to Collect Samples
Asteroid samples leaking from OSIRIS-Rex
NASA’s OSIRIS-REx Spacecraft Collects Significant Amount of Asteroid
de la NASA
Tout sur la mission Osiris Rex
sur votre site préféré.
Tout sur la mission Hayabusa
sur votre site préféré.
BEPICOLOMBO : PREMIER SURVOL DE VÉNUS.
(24/10/2020)
La sonde de l’ESA-JAXA BepiColombo a effectué
le premier des deux
survols de Vénus nécessaires à sa trajectoire vers la planète la plus au
centre de notre Système solaire, Mercure.
Rappelons que les missions vers Mercure n’ont pas été nombreuses : il y eu avant
Mariner 10 et Messenger.
À cette occasion l’ESA publie
un communiqué
dont j’extrais une partie :
Durant ce survol, la sonde est passée à 5h58 CEST ce 14 octobre 2020 à environ
10 720 km de la surface de la planète.
Lancée le 20 octobre 2018, la sonde effectuera
neuf manœuvres
d’assistances gravitationnelle — un survol de la Terre, deux de Vénus, et
six de Mercure — avant de se mettre en orbite autour de Mercure en
2025. Les survols
mettent à profit la gravité des planètes pour faciliter le changement de vitesse
et de direction de la sonde, et, combinés au système de propulsion
hélioélectrique, ils vont aider la sonde à se diriger vers l’orbite de Mercure
en dépit de la forte attraction gravitationnelle exercée par le Soleil.
Le premier survol, celui de la Terre,
s’est déroulé le 10 avril 2020, et nous a renvoyé des images poignantes de notre
planète alors que l’humanité était confinée suite à la pandémie de COVID-19.
« Le survol en lui-même est un succès, » confirme Elsa Montagnon, responsable
des opérations de vol. « La seule différence avec les opérations pendant la
phase de croisière normale, c’est qu’à proximité de Vénus nous sommes obligés de
fermer temporairement les volets des capteurs stellaires qui pourraient être
aveuglés par la planète, de la même manière que nous fermons les yeux pour
éviter de regarder le Soleil. »
Deux de trois des caméras de contrôle embarquées à bord du module de transfert
vers Mercure (MTM) ont été activées pendant des créneaux dédiés à la prise
d’images sur une période allant de 20 heures avant le passage au plus près de la
planète et jusqu’à 15 minutes ensuite. De loin, Vénus n’est qu’un petit disque
dans le champ de vision de la caméra, près du corps de la sonde. Pendant le
passage au plus près, la planète domine l’image ; elle se « lève » derrière la
perche du magnétomètre de l’orbiteur planétaire de Mercure (MPO).
Sept des onze instruments scientifiques embarqués à bord de l’orbiteur
planétaire de Mercure, ainsi que son moniteur de rayonnement, et trois des cinq
embarqués à bord de l’orbiteur magnétosphérique de Mercure (MMO ou MiO) étaient
actifs pendant le survol. Même si la suite d’instruments a été conçue pour
étudier l’environnement rocheux et dénué d’atmosphère de Mercure, le survol
offrait une opportunité unique de récolter des données scientifiques précieuses
sur Vénus.
Lors du survol prévu le
10 août 2021, la sonde passera à un peu moins de
550 km de la surface de
la planète.
Lors de ce survol, l’ESA a mis bout à bout 64 images prises par la caméra à bord
du module de transfert MTM, de 40 minutes avant à 15 minutes après le passage au
plus près de Vénus. (10.700 km). Images toutes les 51 secondes.
Cela donne
cette animation gif
trop lourde pour être mise ici, cliquez sur l’image ci-contre pour la voir.
Vénus apparait derrière le mas du magnétomètre, elle se déplace vers l’antenne
gain moyen.
On remarque bien que la sonde passe du côté jour de Vénus vers le côté nuit.
Photo : ESA JAXA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO
Une animation vidéo
du premier survol de Vénus fournie par l’ESA.
Prochaines étapes
Alors que les équipes scientifiques seront plongées dans les données du survol,
les équipes opérationnelles évalueront la performance du survol de Vénus et
effectueront une correction de trajectoire de routine le 22 octobre prochain. Le
prochain arc de propulsion électrique est prévu en mai 2021.
BepiColombo effectuera son premier survol de Mercure en octobre 2021, à une
distance de seulement 200 km ; celui-ci offrira un premier aperçu alléchant de
ce qui arrivera par la suite, quand les deux orbiteurs de la mission seront
insérés sur leurs orbites dédiées autour de la planète. Ils y étudieront les
mystères de Mercure afin de tenter de répondre à de nombreuses questions de
science planétaire, telles que : Où s’est formée Mercure au sein du Système
solaire ? Quelle est la nature de la glace dans les cratères ombragés de Mercure
? La planète est-elle encore géologiquement active ? Comment une si petite
planète peut-elle encore avoir un champ magnétique ?
« Nous nous rapprochons à chaque survol de la perspective de pouvoir répondre à
certaines de ces questions troublantes à propos de la mystérieuse planète
Mercure, » ajoute Johannes Benkhoff. « En apprendre davantage sur Mercure, c’est
faire la lumière sur l’histoire du Système solaire tout entier et ainsi nous
aider à mieux comprendre notre propre place dans l’espace. »
« Même si les manœuvres d’assistance gravitationnelle ont une fonction pratique
— nous diriger vers Mercure —, c’est merveilleux d’avoir ces brèves opportunités
d’observer Vénus alors que nous volons à travers le Système solaire, » déclare
Simon Plum, chef des opérations de mission à l’ESA.
Le premier survol de Vénus en illustration. Cette manœuvre ralentit la sonde, en
effet, on doit freiner pour aller vers Mercure (l’attraction du Soleil est très
importante). Crédit : ESA.
POUR ALLER PLUS LOIN :
BepiColombo survole Vénus lors de son voyage vers Mercure
de l’ESA
Découvrez la première photo de Vénus prise par BepiColombo cette nuit
BepiColombo’s First Venus Flyby – Gravity Assist to Set the Spacecraft on Course
for Mercury Orbit
ISS : IL Y A UNE FUITE D’AIR MINUSCULE.
(24/10/2020)
Depuis quelques temps, on a détecté à bord de l’ISS, une très légère déperdition
de pression due à une fuite sur l’un des modules.
Ce genre de fuite peut être due à une cause humaine (par exemple il y a un an ou
deux un astronaute a percé la coque accidentellement avec une perceuse !) ou
externe, comme une micrométéorite ou un micro reste de lanceur tournant sur la
même orbite.
Rappelons à cette occasion
de quoi est composée la
coque de l’ISS.
L’ISS tourne autour de nos têtes à 400 km d’altitude approximativement à une
vitesse de 7,8 km/s soit 28.000 km/h.
De multiples objets se trouvent sur la même trajectoire comme des restes de
dernier étage de lanceur, des outils perdus par les astronautes etc…, ou sur des
trajectoires opposées, leur vitesse peut atteindre 10 ou 20 km/s !
La plupart des objets importants (supérieurs approx à 10 cm) sont suivis du sol
et de temps en temps, on ordonne à la station de faire une trajectoire
d’évitement (Debris Avoidance Manoeuvres DAMs). Mais les tout petits objets
(vis, éclats de peinture…) ne peuvent pas être détectés et donc de temps en
temps il peut se produire une rencontre.
Est-ce qui s’est passé pour cette fuite ? On ne sait pas encore.
Donc comment la carapace de l’ISS est-elle constituée
pour se protéger des
impacts ?
Déjà il faut distinguer entre les segments américains (USOS : US Orbital
Segments) et russes (ROS : Russian Orbital Segments), bien entendu on ne parle
que des sections pressurisées où les astronautes peuvent vivre.
La structure interne des
segments US est principalement à base d’Aluminium type 2219-T6 (notation
ISO AlCu6Mn donc avec 6% de Cu) à haute résistance, utilisé dans le spatial.
L’extérieur de la station est aussi en
Aluminium, mais
plus fin et d’une autre qualité, en 6061-T7 (notation ISO ALSi0.6Mg1 donc allié
au Magnésium et au Silicium). Le but de cette peau externe est de briser et
disperser les particules impactantes et de les réduire en particules plus fines,
qui seront arrêtées par les couches suivantes.
Entre les deux peaux d’Alu, se trouve donc une couche de Kevlar et/ou de Nextel
(matériaux organiques à haute résistance arrêtant les microparticules brisées
provenant du premier contact avec la structure externe en Alu.
Ce genre de protection s’appelle aussi Whipple Shield, car mis au point par le
célèbre spécialiste des comètes et météorites Fred Whipple.
Illustration : DR
Les parois Alu font approx 1 mm, entre les deux, deux fois 2,5 cm entre les
absorbants.
Donc les parois dans leur ensemble sont en structure multi couches, c’est ce qui
arrête le mieux les impacteurs. (voir illustration)
Certaines parties de l’ISS sont couvertes extérieurement aussi de ces
couvertures en Kevlar.
L’épaisseur totale de ce sandwich est de l’ordre de 5 cm.
Les fenêtres sont en quadruple épaisseur de verre de 2 mm.
Quant aux segments
russes, ils sont un peu différents par leur structure et comportent une
structure en aluminium avec des polymères en nid d’abeille renforcés par de la
fibre de carbone en sandwich. L’extérieur étant couvert d’un tissu à base de
fibres de verre. On peut le voir sur
cette photo
des modules russes prises de l’extérieur de l’ISS.
On n’a pas beaucoup plus de détails.
Revenons à notre fuite.
C’est une histoire qui a commencé il y a longtemps (en 2019) et a
progressivement pris de l’ampleur (on perdait de l’ordre de 1 à 2 kg d’air par
jour), si bien qu’on a décidé de chercher d’où elle venait. On a donc isolé
chaque segment de la station pour essayer de localiser la fuite. Finalement on
sait que cela vient du module russe Zvezda. Afin de cerner l’endroit exact, on a
eu l’idée (est-ce vraiment vrai ?) des feuilles de thé pour suivre le chemin
qu’elles prenaient vers la zone présentant la fuite.
À priori la zone a été déterminée, elle ferait quelques cm de long d’après
l’agence Russe Roscosmos et a été réparée provisoirement avec du
ruban adhésif au Kapton,
qui résiste aux basses et haute température.
Mais ce n’est pas tout, le module russe a un problème d’oxygène, dont le
générateur est tombé en passe, de plus les toilettes ont été aussi en panne.
Ces deux problèmes ont été résolus, mais tout cela prouve que l’ISS et
particulièrement la partie russe commence à souffrir de son âge (plus de
20 ans) !
Photo : une partie de l’intérieur du module Zvezda (crédit NASA)
L’équipage n’a jamais été en danger.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Des pannes en série dans les modules russes de la Station spatiale
par Futura Sciences
Cosmonauts patch small air leak on International Space Station: reports
1-Inch Tear in Russian Segment of ISS Taped With Kapton, Source Says
ISS Crew Just Found an Elusive Air Leak Using Floating Tea Leaves
Engineers troubleshooting small space station air leak
ISS description from Wikipedia.
Reference Guide to the ISS
par la NASA
ISS : MICTION PAS IMPOSSIBLE, MAIS CHÈRE !
(24/10/2020)
L’ISS vient de recevoir, grâce à une capsule cargo Cygnus, une nouvelle toilette
(loo en argot US) pour ses astronautes.
Justement comment
fait-on la petite et la grosse commission dans l’espace ?
Si les tout premiers astronautes devaient se retenir (ou pas, voir le vol d’Alan
Shepard !!), ce n’est plus pensable pour des vols longues durées. Les
astronautes d’Apollo avaient des sachets pour recueillir les mixions, cela
suffisait, les missions étaient relativement courtes.
Mais avec les stations spatiales et la navette, la donne a changé, il fallait
s’intéresser au problème.
Les Russes ont été en avance avec la station MIR et leur système installé dans
la partie russe de l’ISS (dans le module Zvezda), c’est pour cette raison que la
NASA a signé un contrat avec Energia (Russie) pour un nouveau système de
toilettes avec un peu plus d’espace privé que le système actuel.
L’urine devrait être récupérée par un système américain qui
la recyclera en eau
potable.
Un système est installé du côté américain de la station, un autre côté russe.
Cette extension est nécessaire car l’équipage permanent de la station à 6
membres est une réalité depuis 2009.
La grande différence avec les systèmes terrestres, c’est bien évidement
l’absence de gravité ; elle est remplacée par une aspiration par de l’air, de
même il faut s’attacher différentes parties du corps (pieds, cuisses) avec du
Velcro afin de rester dans la bonne position sinon on se mettrait à flotter.
Les matières solides sont compactées et stockées avant d’être éliminées, et
l’urine est recyclée.
Les restes solides sont récupérés dans des sacs plastiques qui seront ensuite
stockés dans un Progress et bruleront avec lui dans l’atmosphère
C’est à un système analogue mais modernisé que les astronautes vont maintenant
utiliser. De plus le système existant tombait en panne de temps en temps (ça
doit être intéressant en apesanteur !!!!).
L’idée était de prévoir un système pour la capsule Orion et les missions vers la
Lune, et l’installation dans l’ISS est un test de ce système sur la durée.
Il est compact et près de
deux fois plus petit et
plus léger que l’ancien système.
Le principe de fonctionnement est le même mais plus simple ; il est automatique
alors qu’avant il fallait faire tout un tas d’opérations avant de procéder.
L’urine est aussi en partie pré-traitée et il est surtout parait-il mieux adapté
au corps féminin.
Ce
système s’appelle UWMS (Universal Waste Management System).
Son coût est de 23 millions de dollars !
Il doit être installé à côté d’une toilette existante, ce qui a fait jouer les
plombiers aux astronautes il y a quelques temps afin de préparer le raccordement
(masque obligatoire
comme sur la photo !).
Illustration : NASA
Une photo
du système ouvert.
Il ne reste plus qu’à l’utiliser !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les nouvelles toilettes de la Station spatiale internationale ont coûté... 23
millions de dollars
NASA Astronauts Will Test A New $23 Million Toilet On The ISS To See If It
Smells
Le prix extravagant des toilettes de la Station spatiale internationale
Why NASA Designed a New $23 Million Space Toilet
NASA astronaut shows off new $23 million space toilet that just landed on ISS
LE SOLEIL : DE SUPERBES IMAGES PRISES DEPUIS LA TERRE AVEC DKIST.
(24/10/2020)
Le télescope solaire Daniel K Inouye (ou DKIST) nommé en l’honneur du sénateur
Hawaïen est un télescope solaire de 4 m, unique construit à Hawaï au sommet de
l’île Maui à plus de 3000 m d’altitude.
Il est géré par la célèbre NSF (National Science Foundation).
Il est entièrement dédié à notre astre du jour.
Photo crédit : NSO.
Il produit les photos de la surface du soleil avec une très haute résolution,
comme sur la photo ci-dessous.
Image prise à 789 nm, on peut distinguer des
détails de
l’ordre de 30 km. C’est exceptionnel depuis la surface
terrestre. Crédit NSO/AURA/NSF |
Ce télescope peut imager une région de 38.000 km de large. On a
agrandi la zone centrale montrant la structure de cellules en
grains. Chaque cellule est de la taille du Texas. Crédit
NSO/AURA/NSF |
Le plasma chaud monte au centre de chaque cellule, se refroidi et retombe à
l’intérieur en créant ces bords sombres (convection).
Au sein de ces bords noirs, on remarque de petits marqueurs brillants liés aux
champs magnétiques. Ceci n’avait pas été vu auparavant.
On pense que ces pics brillants transportent l’énergie vers la couronne solaire
et pourraient expliquer pourquoi celle-ci est si chaude (million de degré).
Ce graphique
est aussi intéressant,
il compare 3 missions solaires récentes dont le DKIST.
Les prochains mois seront consacrés à la fin de la mise en service du télescope.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Photo unique de notre Soleil avec le plus gros télescope du monde
This is the Highest Resolution Image Ever Taken of the Surface of the Sun
La surface du Soleil comme vous ne l'avez jamais vue !
The Daniel K. Inouye Solar Telescope: Getting a close-up look at our sun
LHC : LE LHCb DÉCOUVRE UN NOUVEAU TETRAQUARK !
(24/10/2020)
La collaboration LHCb regroupe environ 800 scientifiques venant de 54 instituts
et universités et de 15 pays.
L’expérience LHCb
fait partie des 4 grandes expériences du LHC avec
Atlas, CMS et Alice.
Le « b » de LHCb vient
du quark b (pour beauty, ancienne dénomination : bottom), source idéale de
violations CP.
Le LHC en produit d’énormes quantités.
Lorsqu’ils se désintègrent, un hadron possédant un quark b et son antiparticule
(avec un antiquark b), ont des comportements différents. On étudie les traces
(la collaboration LHCb a mis au point des trajectographes mobiles perfectionnés)
laissées par ces collisions qui donnent des informations sur les violations CP.
La collaboration publie un communiqué :
La collaboration LHCb a observé
un type de particule
inédit, comprenant quatre quarks. Cette nouvelle particule, présentée
récemment lors d'un séminaire au CERN et décrite dans un article déposé
aujourd'hui sur le serveur de prépublication arxiv.org, est vraisemblablement la
première d’une catégorie de particules non observées auparavant.
La découverte devrait aider les scientifiques à mieux comprendre les façons
complexes dont les quarks se lient les uns aux autres pour former des particules
composites comme les protons et les neutrons, présents dans les noyaux
atomiques.
Généralement, les quarks
s'assemblent par groupes de deux ou trois pour former des particules
appelées hadrons.
Depuis des décennies toutefois, les théoriciens postulent l'existence d’hadrons
constitués de quatre ou
cinq quarks, appelés parfois
tétraquarks et
pentaquarks, et, ces dernières années, des expériences, dont LHCb, ont
confirmé l'existence de plusieurs de ces particules exotiques. Ces particules,
constituées de combinaisons inhabituelles de quarks, sont un « laboratoire »
idéal pour l'étude de l'une des quatre forces fondamentales connues de la nature,
l'interaction forte, qui fait tenir ensemble les protons, les neutrons et
les noyaux atomiques qui constituent la matière. Il est également essentiel de
connaître précisément l'interaction forte pour déterminer si les nouveaux
processus non prédits sont ou non le signe d'une nouvelle physique.
« Les particules constituées de quatre quarks sont déjà exotiques, et celle que
nous venons de découvrir est la première composée de quatre quarks lourds du
même type, à savoir deux quarks c et deux antiquarks c », a déclaré Giovanni
Passaleva, porte-parole sortant de la collaboration LHCb. « Jusqu'à présent,
LHCb et les autres expériences avaient observé uniquement des tétraquarks
comprenant au maximum deux quarks lourds, et aucun ayant plus de deux quarks du
même type. »
« Ces particules exotiques lourdes sont des cas extrêmes, et elles constituent
pourtant des objets assez simples théoriquement, avec lesquels il est possible
de tester des modèles pouvant ensuite être utilisés pour expliquer la nature des
particules de la matière ordinaire, comme les protons ou les neutrons. Les
observer pour la première fois dans des collisions au LHC est donc très
intéressant », explique Chris Parkes, nouveau porte-parole de LHCb.
L’équipe de LHCb a découvert ce nouveau tétraquark en utilisant la technique de
chasse aux particules consistant à chercher dans les données issues des
collisions un excédent d'événements, c'est-à-dire une « bosse » se détachant de
la courbe qui représente les événements constituant le bruit de fond. En passant
au crible l'intégralité des données collectées par LHCb pendant la première et
la deuxième exploitation du Grand collisionneur de hadrons, de 2009 à 2013 et de
2015 à 2018 respectivement, les scientifiques ont repéré
une bosse dans la
distribution des masses d'une paire de particules J/ψ, constituées d'un quark c
et d'un antiquark c. Cette bosse a une signification statistique de plus de cinq
écarts-types, seuil usuel à partir duquel on peut parler de découverte d'une
nouvelle particule, et elle correspond à une masse où sont censées se trouver
les particules composées de quatre quarks c.
Comme pour les tétraquarks découverts précédemment, on ne sait pas exactement si
cette nouvelle particule est un « véritable » tétraquark, c'est-à-dire un
système composé de quatre quarks liés étroitement les uns aux autres, ou une
paire de particules à deux quarks, les deux particules étant faiblement liées
selon une structure comparable à celle d’une molécule. Quel que soit le cas de
figure, le nouveau tétraquark aidera les théoriciens à tester les modèles de
chromodynamique quantique, la théorie qui décrit l'interaction forte.
POUR ALLER PLUS LOIN :
LHCb découvre un nouveau type de tétraquark au CERN
par le CERN
LHCb - Large Hadron Collider beauty experiment
LA CHINE :.UN SELFIE EN ROUTE VERS MARS !
(24/10/2020)
Sur le chemin de Mars, la sonde chinoise Tainwen-1 nous donne de ses nouvelles à
l’aide d’un selfie envoyé le jour de la fête nationale chinoise.
On y voit le drapeau national (39x26 cm)
Image prise par une caméra située sur la paroi extérieure et transmise en WiFi à
la sonde.
Une
autre photo
moins sexy.
Photo : CNSA
L’agence chinoise nous signale aussi que des corrections de trajectoire ont été
correctement effectuées et que la sonde est dans de bonnes conditions.
De plus la sonde a largué deux petits microsatellites cubesats dont on peut voir
la séparation sur
cette animation gif.
Cette sonde a
été lancée
le 23 Juillet 2020 pour une arrivée en Février 2021.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Smallsat View Of Tianwen-1 On Its Way To Mars
Tianwen-1's first 'selfie' in space to celebrate China's National Day
STARSHIP : BIENTÔT UN TEST COMPLET EN ALTITUDE.
(24/10/2020)
Quelques nouvelles des différents Starships en essai au Texas.
On voit l’activité de ce chantier de fabrication des pièces de Starship sur
cette photo aérienne.
Elon Musk prévoit de mettre en route aussi sur ce site la production du super
booster de Starship, la Super Heavy très bientôt.
Le SN6.
Il procède à son essai de test allumage statique avec le moteur Raptor SN29.
Tout s’est bien passé comme on le voit sur la vidéo fournie :
https://youtu.be/PuBb_MeWdsc
Le 4 septembre 2020, SN6 a décollé pour un court vol jusqu’à 150 m d’altitude et
se reposer au point de lancement.
Voici la vidéo :
Ou sur Twitter :
https://twitter.com/i/status/1301718836563947522
À la fin de la vidéo, on voit l’intérieur avec le moteur Raptor.
Une photo du décollage
de ce « château d’eau » volant.
Le SN7.
Pour des tests de pression.
Le SN8.
C’est le plus intéressant, car c’est celui qui va recevoir
son nez et ses ailerons.
Il sera aussi équipé de 3 moteurs Raptor, ce sera la première fois et on
envisage un vol en altitude jusqu’à 15 km d’après les dernières informations.
Une simulation en vidéo est proposée par SpaceX :
https://youtu.be/DdTYMry7fq0
Ce
lanceur aura ainsi une hauteur de 50 m et de 9 m de diamètre.
Pour les missions orbitales réelles, Starship sera monté sur la Super Heavy et
l’ensemble aura une hauteur de près de 120 m.
Les deux parties seront récupérées sur Terre.
Rappelons que la Super Heavy aura au maximum une trentenaire de Raptor
fonctionnant au CH4/O2.
L’ensemble devrait pourvoir transporter 100 t en orbite basse (LEO) et 20 t en
orbite de transfert géostationnaire (GTO). Missions vers la Lune et Mars prévues
aussi.
Photo : deux ailerons montés sur SN8. Photo Elon Musk.
Une vidéo fournie par SpaceX nous montre le début de montage de Super Heavy et
de SN8 :
Video and Pictures from Mary (@BocaChicaGal). Edited by Jack Beyer
(@TheJackBeyer)
Les moteurs Raptor.
Ce fameux moteur-fusée de SpaceX, différent du Merlin qui fonctionne à H2/O2
cryogénique, lui ne fonctionne qu’avec du Méthane et de l’Oxygène liquides ; il
existe aussi en deux versions, une dite atmosphérique et l’autre pour le vide
spatial.
Il semblerait que ces deux versions soient identiques, à l’exception de la
tuyère comme on le voit sur la photo ci-contre.
Photo : Raptor pour le vide spatial à droite. Crédit SpaceX
On a procédé à un essai de ce moteur Raptor, que l’on peut voir sur cette vidéo
fournie par SpaceX :
https://twitter.com/i/status/1309317126130339845
On rappelle que pour l’ensemble Starship, le booster utilisera une trentaine
maxi (en cours de détermination) de Raptor atmosphériques et le Transporteur 6
Raptor dont en principe 3 pour le vide spatial.
POUR ALLER PLUS LOIN:
https://www.nasaspaceflight.com/2020/08/starship-sn6-raptor-sn29/
Elon Musk offers update on SpaceX’s Starship mega-rocket
Un prototype Starship de SpaceX a encore décollé jusqu’à 150m sans embûches
Following Starship SN6’s hop, SN7.1 prepares to pop
Starship : Watch SpaceX nail 6th test launch
SpaceX : Elon Musk affirme que le Starship SN8 atteindra 18 km d’altitude lors
de son vol d’essai
SpaceX Boca Chica - First Super Heavy Booster Parts - SN8 Flaps Installed
Le Raptor du Starship de SpaceX testé à plein régime
SpaceX scales back plans for Starship's first high-altitude flight
SpaceX Starship Vacuum Raptor Engine Shows Power
vidéo sur les dernières nouveautés SpaceX.
ARIANE 6 : LE PROPULSEUR À POUDRE VALIDÉ.
(24/10/2020)
Si vous avez suivi les
épisodes précédents,
vous savez que la nouvelle Ariane, la 6ème du nom, possèdera 2 ou 4
propulseurs à poudre type P120C, le modèle est aussi utilisé comme premier étage
de la petite fusée Vega-C.
Le « C » du P120 veut dire commun, car ce moteur est commun à Ariane et Vega.
Arianespace
a procédé il y a quelques jours au test grandeur nature statique de ce
propulseur à Kourou (hot firing comme on dit).
Et tout s’est bien passé,
c’était le troisième essai et il a duré 130 secondes, soit la durée nominale
nécessaire au décollage.
Ce moteur est donc qualifié pour le premier vol Ariane 6 qui devrait avoir lieu
en 2022.
À la suite de cet essai réussi, Arianegroup a publié
un communiqué
dont j’extrais une partie :
Le P120C a été testé pour la troisième fois avec succès, le 7 octobre 2020 au le
Port spatial de l’Europe, sur le Banc d’essai des propulseurs à poudre (BEAP),
exploité par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Ce troisième essai
réussi, réalisé en configuration Ariane 6, ouvre la voie à sa qualification
définitive par l’Agence spatiale européenne.
Photo : ESA/CNES/Arianespace/Optique vidéo du CSG - JM Guillon
Les deux premiers tests des 16 juillet 2018 et 28 janvier 2019 avaient eux aussi
été couronnés de succès.
Le P120C équipera Ariane 6 dans ses deux configurations. Ariane 62 sera équipée
de deux boosters et Ariane 64 en comptera quatre. Pour toutes les équipes
impliquées sur ce projet, il s’agit aussi d’une véritable fierté puisque toutes
les étapes du développement se sont déroulées nominalement.
Le moteur P120C est développé conjointement par ArianeGroup et Avio au travers
de leur joint-venture à 50/50 Europropulsion, dans le cadre d’un programme
financé par l’Agence spatiale européenne. Il symbolise la collaboration entre
Avio et ArianeGroup dans le domaine des lanceurs, et démontre la force de «
l’équipe d’Europe du spatial » que constituent les industriels, les agences
spatiales nationales et l’Agence spatiale européenne.
Compte tenu des importants investissements qu’implique la production de moteurs
à propergol solide, le P120C est un parfait exemple d’optimisation, puisqu’il
équipera les deux configurations d’Ariane 6 et le premier étage de Vega-C. Cela
permettra d’utiliser de façon optimale les infrastructures industrielles
présentes sur le continent européen et en Guyane, tout en réalisant les
objectifs des programmes Ariane 6 et Vega-C, à savoir optimiser les coûts,
écourter les cycles d’opération grâce à une conception simplifiée, et mettre en
œuvre des technologies et processus innovants.
Le P120C a une poussée maximale de 4500 kN et une durée de combustion de 130
secondes, il comprend deux principales composantes. La première est le corps
structural, fabriqué par Avio et obtenu par bobinage et placement automatique de
pré-imprégnés carbone/époxy. La seconde est la tuyère fabriquée par ArianeGroup
et constituée de divers matériaux composites, dont carbone/carbone, qui permet
d’éjecter à très grande vitesse les gaz extrêmement chauds (3000 °C) générés par
le moteur, délivrant ainsi la poussée par transformation de l’énergie des gaz de
combustion en énergie cinétique. Cette tuyère est également orientable, de sorte
que le lanceur peut être piloté. La fabrication et la coulée du propergol ainsi
que l’intégration finale du moteur sont réalisées en Guyane.
Le P120C en chiffres :
·
Longueur du moteur : 13,5 m
·
Diamètre : 3,4 m
·
Masse du propergol : 142 t
·
Masse à vide du propulseur : 11 t
·
Masse du corps de propulseur : 8,3 t
·
Poussée maxi. : 4500 kN
·
Impulsion spécifique : 278,5 s
· Durée de
combustion : 130 s
Éclaté du propulseur,
le plus
grand du monde en composite de fibres de carbone, fabriqué
par Avio en Italie.
Crédit : ESA/CNES |
Le P120C lors de son transport vers le banc de test.
Crédit :CNES/ESA/ Arianespace/Optique Vidéo CSG/JM Guillon |
Vidéo de l’essai statique :
https://youtu.be/Q2hlRxGDwtU
En plus des tests des P120C, les tests de qualification des moteurs à propulsion
liquide Vinci et Vulcain 2.1 avaient respectivement eu lieu en 2018 et 2019.
Le lanceur Ariane 6 utilise 3 types de moteurs, de deux technologies de
propulsion différentes :
·
La propulsion solide, avec le moteur P120C équipant les boosters qui permettent
à Ariane 6 de s’arracher à la pesanteur et de sortir de l’atmosphère terrestre.
·
La propulsion cryogénique (H2 et O2), avec le moteur Vulcain 2.1 (140 t de
poussée) de l’étage principal et le moteur réallumable Vinci (18 t de poussée)
de l’étage supérieur
Les trois types de moteurs ont tous été maintenant testés avec succès.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le dernier essai à feu valide le moteur P120C pour Ariane 6
All solid motors for Vega-C complete qualification tests
Ariane 6 :
C’est vraiment parti !
Toutes les images ESA concernant Ariane 6.
VU D’EN HAUT :.LE DELTA DU GANGE.
(24/10/2020)
Voici une photo exceptionnelle du delta du Gange aux Indes, le plus grand delta
du monde.
Photographié par le
satellite Copernicus Sentinel-3
d’étude de la Terre.
Ce delta recouvre une superficie de 100.000 km2 et se situe à la fois
an Inde et au Bangladesh, il correspond à la jonction de deux fleuves
symboliques : le Gange (à gauche) et le Brahmapoutre (à droite).
On remarque la chaine de l’Himalaya couverte de neige.
L’ensemble de ce delta forme le Golfe du Bengale.
Sur la photo en HR (clic sur l’image) on peut voir la ville grouillante de 14
millions d’habitants, de Calcutta.
Le delta abrite plus de 100 millions d’habitants.
Crédit : Copernicus Sentinel data (2020), processed by ESA, CC BY-SA 3.0 IGO
photo du 31 Mars 2020
Le problème de la montée du niveau des océans concerne particulièrement cette
région.
LIVRE CONSEILLÉ :.L’ÉCUME DE L’ESPACE-TEMPS PAR JP LUMINET.
(24/10/2020)
Notre ami Jean Pierre Luminet, maintenant au LAM (Laboratoire d’Astrophysique de
Marseille) vient de publier son dernier ouvrage chez Odile Jacob, et c’est
toujours un évènement !
Son titre très évocateur :
l’écume de
l’espace-temps.
Livre très intéressant
qui résume nos questionnements actuels.
Après une introduction où l’auteur nous parle de S Hawking et de ses souvenirs
personnels avec ce célèbre astrophysicien, on attaque le dur : le modèle
standard, la matière sombre avec les différentes pistes actuelles de recherche
(axion, neutralino..), vient ensuite l’énigme de la matière noire.
La nature de la constante cosmologique, l’inflation et l’inflation perpétuelle.
Les nouvelles théories pour joindre Relativité Générale et Mécanique Quantique :
les cordes et la gravitation quantique à boucles.
Mais le sujet récurrent, ce sont les favoris de Jean Pierre : les trous noirs
qui nous poursuivent tout au long de l’ouvrage.
On termine par les multivers et la possibilité d’un « avant » Big Bang.
Bref vous allez vous régaler !!!
23,90€ bien investis !
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
Abonnez-vous gratuitement aux Astronews
du site en envoyant votre e-mail.
Astronews précédentes :
ICI
Pour vous désabonner des Astronews :
cliquez ICI.