LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour : 10 Novembre 2020     

       

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Prochaine conférence SAF.. LES CONFÉRENCES MENSUELLES PUBLIQUES D’ASTRONOMIE DE LA SAF SONT ANNULÉES JUSQU’À NOUVEL ORDRE À CAUSE DE LA DÉTÉRIORATION DE LA SITUATION SANITAIRE. Nous travaillons sur la possibilité de les faire par Internet. La prochaine (9 Dec sur les particules élémentaires de M Zito aura certainement lieu « à distance » nous vous tiendrons au courant)

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Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.

Sommaire de ce numéro :  

Osiris-Rex :Ouf les échantillons sont sauvés ! (10/11/2020)

Gateway : Le début du commencement ! (10/11/2020)

SpaceX :.Bientôt le prochain vol : Crew-1. (10/11/2020)

La Lune :.Vous prendrez bien un verre d’eau ! (10/11/2020)

La Chine :.L’ambitieux programme spatial chinois. (10/11/2020)

Voyager 2 :.Allo, allo, ici la Terre, m’entendez-vous ? (10/11/2020)

Galaxies : Une maturité plus précoce que prévu ? (10/11/2020)

Encelade :.Des vues plus complètes en IR. (10/11/2020)

Les magazines conseillés :.Pour la Science Novembre Les visiteurs interstellaires... (10/11/2020)

 

 

 

OSIRIS-REX : OUF LES ÉCHANTILLONS SONT SAUVÉS ! (10/11/2020)

 

La dernière fois nous avions laissé notre vaillante sonde avec un problème de taille, elle avait recueilli « trop » d’échantillons de régolithe de l’astéroïde Bennu et en conséquence, elle commençait à perdre ses précieux échantillons dans l’espace.

 

On voyait sur cette animation gif fournie par la NASA les échantillons remplissant la tête (plus de 400 g d’après la NASA) en train de s’échapper lentement. Les opérations prévues de mesures de masses supplémentaires ont été annulées pour ne pas mettre le précieux chargement en danger.

 

Apparemment le mécanisme de fermeture du compartiment est bloqué par un trop plein de pierres.

 

La décision a été prise, notamment par Dante Lauretta, responsable de la mission de ne pas tenter de deuxième prélèvement et de tout faire pour sceller en urgence, la capsule dans le conteneur de retour.

 

Le 27 Octobre 2020, la décision est prise de déplacer la tête du bras TAGSAM vers le conteneur de retour.

 

Cette opération a eu lieu avec succès, tout le monde respire au centre mission.

 

Une image contenant intérieur, table, bol, assis

Description générée automatiquement

Images prises in-situ par la caméra StowCam, le 27 oct 2020 sur Osiris Rex, de la tête du bras,
avant (à gauche) et après (à droite) placement dans le compartiment SRC

Crédit photos : NASA/Goddard/University of Arizona/Lockheed Martin

 

On a reçu la confirmation que la tête était bien en position « bloquée » dans le conteneur. Maintenant il ne reste plus qu’à déconnecter le bras de la tête, avant de sceller le conteneur.

 

Toutes ces opérations ont été imagées, et la NASA les a montées en deux petits vidéos visibles sur Twitter

 

 

D’abord le transfert de la capsule située au bout du bras vers la capsule retour :

 

https://twitter.com/i/status/1321917951226925056

 

 

Ensuite, après vérification de la bonne opération précédente, on referme le capot de cette capsule.

 

https://twitter.com/i/status/1321909550547652619

 

 

Départ de Bennu en Mars 2021, arrivée sur Terre, septembre 2023.

 

Un détail important, on s’est aperçu au moment de la prise d’échantillons que l’on s’enfonçait comme dans de la barbe à papa dans le régolithe. Il semble que les roches et poussières tiennent à peine ensemble dues à l’extrêmement faible gravité !

C’est une découverte de première grandeur.

 

 

 

À l’occasion de cette prise d’échantillons, la NASA a mis bout à bout 189 images prises par la NavCam2 du bras Tagsam et nous donne à voir ce superbe spectacle, qui a aussi été le sujet d’un APOD. Il correspond à une période approximative de 3 heures.

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=F6Tkb8syTK8&ab_channel=APODVideos

 

 vidéo :

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

NASA Releases Incredible Video of OSIRIS-REx Tagging Asteroid – Mysterious Dark Patches Puzzle Team

 

La Nasa montre comment elle a mis en sécurité en urgence les échantillons prélevés par la sonde Osiris-Rex

 

OSIRIS-REx In the Midst of Sample Stowage par la NASA

 

L'astéroïde sur lequel la NASA vient d'atterrir serait creux, avec un grand 'vide' en son centre

 

Ça y est : l’échantillon récolté par OSIRIS-REx sur l’astéroïde Bennu est en sécurité par Futura Sciences

 

Osiris-Rex : la Nasa inquiète des pertes des matériaux prélevés sur l’astéroïde Bennu

 

NASA's OSIRIS-REx spacecraft goes for early stow of asteroid sample

 

 

Le site de la mission.

 

Tout sur la mission Osiris Rex sur votre site préféré.

 

Tout sur la mission Hayabusa sur votre site préféré.

 

 

 

 

 

GATEWAY : LE DÉBUT DU COMMENCEMENT ! (10/11/2020)

 

 

Rappel : de nombreuses nations veulent aller ou retourner sur la Lune, or il semble que les Américains souhaitent le faire, non pas directement comme les missions Apollo, mais en faisant une étape autour de la lune, sur une mini station spatiale style ISS, appelée Gateway. Elle pourrait servir de point de départ pour les expéditions lunaires ou même plus lointaine.

 

Nous l’avions déjà évoqué dans un ancien astronews.

 

Un concept actuel du Gateway avec les différentes contributions. Crédit NASA/ESA.

 

 

 

La NASA va s’associer notamment avec l’ESA, le Japon et le Canada pour construire cette station lunaire et pour participer aux vols.

D’ailleurs ESA et NASA viennent de signer un protocole d’accord garantissant à l’Europe 3 vols autour de la Lune.

 

Récemment la NASA a attribué un module d’habitation (HALO : Habitation And Logistics Outpost) à Northrop.

L’ESA quant à elle va fournir deux modules de service pour les capsules Orion, mais ce n’est pas tout.

 

Thales-Alenia va construire deux modules pour cette station.

 

Cette société vient d’ailleurs de publier un communiqué à ce sujet , en voici un extrait :

 

Thales Alenia Space, société conjointe entre Thales (67 %) et Leonardo (33 %), va fournir deux modules clés de la future station spatiale lunaire LOP-G (Lunar Orbital Platform – Gateway) de la NASA : l’Habitat International I-HAB et le module de communication et de ravitaillement ESPRIT. Ces deux modules représentent la contribution européenne pour cette station lunaire. La première tranche du contrat I-HAB, d’un montant de 36 millions d’euros (sur un montant global de 327 millions d’euros), a été signée avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA), tandis que le développement du module ESPRIT a déjà démarré dans le cadre d’un accord préliminaire avec une signature du contrat prévue d'ici la fin de l'année.

 

 

Cette station spatiale, une infrastructure habitée en orbite lunaire, est l’un des piliers du programme Artemis de la NASA dont l'objectif est le retour de l’homme sur la Lune d’ici 2024. Elle est menée dans le cadre d’une coopération internationale qui comprend actuellement la NASA (Etats Unis), l'ESA (Europe), la JAXA (Japon) et la CSA (Canada), chaque partenaire étant responsable du développement d’éléments complémentaires qui seront assemblés et exploités en orbite autour de la Lune à partir de 2024. Assemblée pièce par pièce de manière automatique, cette station d’environ 40 tonnes évoluera en orbite NRHO (Near Rectilinear Halo Orbit orbite excentrique avec une apogée à 70.000 km et un périgée à 3000 km qui permettra à la station spatiale de tourner autour de la Terre à la même vitesse que la Lune et sera donc perçue depuis la Terre comme un halo autour d’elle.) autour de la Lune.

 

 

Une image contenant intérieur, satellite, assis, table

Description générée automatiquementLa configuration définitive est en cours de finalisation mais elle sera composée principalement de modules d’habitation pour les équipages offrant des capacités d’accostage pour les véhicules de visite et pour la capsule spatiale Orion, de modules logistiques, de communications avec la Terre et la Lune, de sas dédiés aux sorties extravéhiculaires et aux expériences scientifiques et d’un bras robotique.

 

Elle n’a pas vocation à être habitée de manière permanente mais permettra d’accueillir jusqu’à 4 astronautes à la fois pour une durée allant d’un à trois mois.

 

Illustration : ©Thales Alenia Space/Briot

 

 

 

 

 

Acquérir de nouvelles expériences sur et autour de la Lune préparera la NASA à envoyer les premiers humains sur Mars dans les années à venir, et la station spatiale lunaire jouera un rôle essentiel dans ce processus.

 

Thales Alenia Space construira les deux contributions européennes clés à cette station :

 

• Le module pressurisé I-HAB (International – Habitat) qui sera doté d’espaces d’habitation pour l’équipage et de capacités d'amarrage pour fournir des interfaces et des ressources aux véhicules de passage. S'appuyant sur l’héritage et l’expertise de Thales Alenia Space dans le développement des éléments pressurisés de l'ISS et sur de nouveaux procédés et technologies, I-HAB représentera l’évolution des éléments de l’ISS vers une nouvelle génération de modules d’exploration dans l’espace lointain. I-HAB répondra à l'évolution des exigences et des performances pour des structures plus légères et des systèmes optimisés de protection contre les micrométéorites, des systèmes d'amarrage et des trappes évolués, des architectures fonctionnelles et avioniques améliorées, des systèmes de contrôle thermique plus efficaces avec des radiateurs déployables pour assurer une diffusion de chaleur totalement autonome et des systèmes de conditionnement innovants. I-HAB expérimentera pour la première fois une longue exposition à l'environnement de l'espace lointain, offrant la possibilité de tester et de démontrer les solutions de conception potentielles pour assurer la protection contre les radiations cosmiques. I-HAB étant sans équipage la plupart du temps où il évoluera en orbite, des solutions dédiées aux opérations robotiques, tant à bord qu’à l’extérieur du module devront être implémentées. L'une des étapes clés de l'évolution de sa conception par rapport aux modules de l'ISS sera d’utiliser la réalité virtuelle pour mettre au point des intérieurs habitables plus confortables, en particulier par le biais de solutions modulaires et reconfigurables pour optimiser l'espace et le confort de l'équipage. Le module I-HAB sera fourni par l'Europe avec les contributions d’autres agences spatiales : le système de contrôle environnemental et de survie sera fourni par la JAXA, l'avionique et les logiciels par la NASA et les composants robotiques par  la CSA. L'intégration de tous ces éléments dans I-HAB s'appuiera sur la longue expérience de Thales Alenia Space dans la gestion des activités en coopération acquise en particulier lors du développement des nœuds de jonctions de l’ISS (Node 2 et Node 3). Le lancement d'I-HAB est prévu en 2026.

 

 

• Le module ESPRIT (European System Providing Refueling, Infrastructure and Telecommunications) sera composé de deux éléments. Le premier nommé HLCS (Halo Lunar Communication System) assurera les communications entre la station spatiale lunaire LOP-G et la Lune. Ce module est prévu pour être lancé en 2024 avec HALO – le premier module pressurisé d’habitation et de logistique fourni par les Etats-Unis et dérivé du cargo de ravitaillement Cygnus pour lequel Thales Alenia Space a été sélectionné pour fournir la structure primaire et le système de protection contre les micrométéorites.

ESPRIT comprend une deuxième partie appelée ERM (ESPRIT Refueling Module) qui combine le ravitaillement de la station spatiale lunaire et un petit module pressurisé équipé de fenêtres. ERM assurera le ravitaillement actif de la station spatiale lunaire en carburant chimique et en Xenon pour prolonger sa durée de vie mais aussi pour préparer l’utilisation d’un atterrisseur lunaire réutilisable ou le transport vers l’espace lointain, notamment vers Mars. Le tunnel pressurisé de l’ERM intègre de larges fenêtres offrant une vue à 360° sur l’espace, la Lune, la Terre et la station spatiale lunaire. Ce dernier contiendra des éléments de logistique et de ravitaillement pour l’équipage. Sa livraison est prévue en 2026 pour un lancement en 2027.

 

 

Pour concevoir ces deux modules, Thales Alenia Space devra relever de nombreux défis :

 

• Des défis techniques liés à un environnement lunaire complexe et aux conditions thermiques extrêmes, notamment la nécessité d’intégrer des systèmes de protection contre les micrométéorites et le rayonnement cosmique.

• Le défi du calendrier du programme Artemis et celui de contraintes de masse au lancement rigoureuses pour être compatible avec un lanceur commercial américain.

• Le défi de l’autonomie et de l’automatisation, la station spatiale lunaire n’étant pas habitée en permanence contrairement à l’ISS, elle devra donc fonctionner de manière autonome. Thales Alenia Space équipera les deux modules I-HAB et ESPRIT d’une interface robotique permettant de réaliser la maintenance et des opérations à distance.

 

 

À propos du programme Artemis et du retour de l’homme sur la Lune en 2024

Le programme Artemis se déroule en 3 phases : Artemis 1, un vol sans équipage pour tester ensemble le système de lancement spatial et le vaisseau spatial Orion, Artemis 2, un premier vol test avec équipage à bord du vaisseau spatial Orion et Artemis 3 pour l'atterrissage des astronautes sur la Lune à partir de 2024. Le programme Artemis permettra d’installer des structures durables sur la Lune et en orbite autour de celle-ci pour mener de nouvelles explorations humaines et scientifiques de la surface lunaire. La station spatiale lunaire sera un maillon clef de ce programme : elle servira de point d’étape pour les astronautes en route vers la Lune et de laboratoire pour mener des recherches scientifiques et soutiendra ainsi le développement d’une exploration durable de la Lune d'ici la fin de la décennie. À partir de 2024, il y aura donc deux options pour les astronautes en provenance de la Terre : la première sera de décoller de la Terre pour aller directement se poser sur la Lune, la deuxième sera de s’amarrer à la station spatiale à bord de la capsule Orion, puis de descendre sur la Lune.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Vols autour de la Lune : Un accord signé entre l'Agence spatiale européenne et la NASA

 

La Nasa et l'ESA ont signé un protocole d'entente. L'Europe participera à l'exploration durable de la Lune.

 

NASA, European Space Agency Formalize Artemis Gateway Partnership

 

Europe will help build NASA's moon-orbiting Gateway space station

 

Positive signs for Europe as ESA goes forward to the Moon par Moon Daily

 

 

 

 

 

SPACEX :.BIENTÔT LE PROCHAIN VOL : CREW-1. (10/11/2020)

 

Si le vol inaugural de la capsule Crew Dragon avec astronautes, était une répétition, le prochain vol, appelé Crew-1, est un vrai vol commercial avec 4 astronautes.

 

Une image contenant posant, extérieur, plane, photo

Description générée automatiquement

On voit ici les 4 astronautes positionnés dans leurs sièges de la capsule Dragon.

 

De gauche à droite : Shannon Walker ; Victor Glover ; Mike Hopkins (Commandant) de la NASA et Soichi Naguchi de l’agence spatiale japonaise (JAXA).

 

Une autre photo des 4 astronautes en « civil ».

 

 

Crédit : SpaceX.

 

 

 

 

Le lancement était prévu deux semaines plus tôt, mais des problèmes techniques avec les turbines des moteurs Merlin l’on retardé, deux moteurs ont été changés.

 

 

 

 

Une image contenant intérieur, bâtiment, clôture, table

Description générée automatiquement

Le lancement est prévu le 14 Novembre 2020 du pad 39A de Cape Canaveral.

Le rendez-vous devrait être en mode automatique.

 

Destination : l’ISS, ils iront rejoindre l’Expédition 64, et seront alors 7 à bord.

Ils devraient rester 6 mois à bord.

 

 

On voit ici une capsule Dragon en cours d’association au lanceur Falcon 9 dans le hangar près du pas de tir.

 

Autre photo de la capsule seule.

 

 

Crédit photo : SpaceX.

 

Pour suivre le lancement et les évènements liés.

 

 

 

 

 

Donc suivez le lancement sur NASA TV le 14 Novembre !

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Crew Dragon at Launch Complex for NASA’s SpaceX Crew-1; Astronauts Arrive Sunday

 

Crew Dragon And Falcon 9 In The Hangar 

 

Rocket Launch: November 14, 2020 7:49 PM ET | Commercial Crew SpaceX Falcon 9 Crew-1

 

Crew-1 astronauts arrive for launch as Tropical Storm Eta looms

 

SpaceX's Crew-1 astronaut launch for NASA: Live updates

 

 

 

 

 

 

 

 

LA LUNE : VOUS PRENDREZ BIEN UN VERRE D’EAU ? (10/11/2020)

 

On sait depuis quelques années qu’il y a de l’eau sur la Lune, principalement au pôle Sud, au fond des cratères qui ne voient jamais la lumière du Soleil, mais ces nouvelles découvertes (au nombre de deux) concernent des endroits de la face visible de notre compagne, ce qui est nouveau !

 

 

En effet, en cette fin octobre 2020, la NASA fait ces deux annonces concernant l’eau sur la Lune, elles sont parues dans la revue Nature Astronomy. L’eau serait plus commune que ce que l’on pensait. Il y aurait aussi de nombreuses « poches » d’eau piégées dans le sol lunaire.

 

On avait déjà identifié des traces d’eau (en fait H) par analyse spectro de la surface lunaire, mais ce qui est nouveau, c’est que maintenant on a été capable, dans cette première étude publiée par C. Honnibal du GSFC, de distinguer entre H2O et le radical OH. C’est bien H2O sous forme moléculaire qui a été détectée.

 

Comment ?

À l’aide de mesures effectuées avec le télescope de 2,5 m embarqué sur le Boeing 747 spécialement aménagé, le SOFIA (Stratospheric Observatory for Infrared Astronomy). Il observe dans l’Infra Rouge à 6 microns, longueur d’onde permettant d’identifier la signature spectrale indubitable de l’eau moléculaire. Évidemment, cette eau n’est pas sous forme liquide, mais solide, sous forme de glace très dure. On en a particulièrement trouvé dans le cratère Clavius comme illustré ci-après.

 

 

Une image contenant nature, cratère, extérieur, côté

Description générée automatiquement

Une image contenant plane, grand, volant, bleu

Description générée automatiquement

Cratère Clavius imagé par la mission LRO.

Crédit NASA

Illustration du Boeing SOFIA en train d’effectuer des mesures dans le cratère Clavius, montrant l’eau piégée dans le sol. Crédit NASA/Daniel Rutter

 

On se pose quand même la question de savoir comment de l’eau a pu se former dans ces endroits-là ?

Les micrométéorites ? Les particules (protons) du vent solaire interagissant avec le régolithe lunaire ?

Comment ces molécules d’eau sont-elles stockées dans le sol ?

Toutes ces questions devront trouver une réponse avant de monter une base luanire.

 

 

Une deuxième publication, par Paul O. Hayne, chercheur à l’Université du Colorado et utilisant les données de la mission LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter) a étudié la répartition des « cold traps » (littéralement pièges froids), endroits qui sont en permanence dans l’ombre et peuvent être de petites tailles. Il a même mis au jour des « micro cold traps » de quelques centimètres, il pourrait en exister des milliers de ces pièges, peut-être même plus que des plus grands.

Hayne et ses collègues ont trouvé plus de 40.000 km2 de ces endroits pouvant abriter de l’eau (glace).

 

L’idéal serait maintenant qu’une mission robotisée puisse découvrir certains de ces pièges à glace, cela aiderait considérablement l’établissement de futures bases lunaires.

 

La conclusion de ces deux études est que l’eau (sous forme de glace) semble distribuée plus largement sur la face visible qu’au pôle Sud de la Lune, elle serait disponible un peu partout.

Il ne faut pas aussi s’imaginer que la quantité totale d’eau lunaire est importante, elle est quand même par rapport à la Terre, ultra minuscule ! 100 fois moins que dans le désert du Sahara comme le précisent les Américains !

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

NASA’s SOFIA Discovers Water on Sunlit Surface of Moon de la NASA

 

Eau sur la Lune : la Nasa annonce deux découvertes importantes

 

Water on the moon is more common than we thought, studies reveal de Space.com

 

Small Water Ice Reservoirs Dot the Lunar Surface

 

Et les deux articles de Nature Astronomy :

 

Molecular water detected on the sunlit Moon by SOFIA

 

Micro cold traps on the Moon article de Nature Astronomy ou Micro Cold Traps on the Moon

 

 

 

 

 

 

LA CHINE :.L’AMBITIEUX PROGRAMME SPATIAL CHINOIS. (10/11/2020)

 

On connait les missions spatiales actuelles de la Chine :

·         Le robot explorateur Chang’e-4 sur la face cachée de la Lune, qui fonctionne toujours après plus d’un an à la surface de notre compagne. Il se réveille bien à chaque nouveau jour lunaire.

·         La sonde Tianwen-1 en direction de Mars où tout va bien à bord.

·         La nouvelle station spatiale Tiangong 3 en construction.

·         Il existe aussi un programme de petite navette spatiale comme la X37

 

Toutes ces missions font partie d’un plan complet de conquête spatiale.

 

En ce qui concerne la Lune, la prochaine étape va être le retour d’échantillons avec :

 

·         Chang’e-5, un ensemble de plus de 8 tonnes comportant : atterrisseur, orbiteur, module ascensionnel, module de service/retour. Lancement en principe en Novembre 2020. Mission très complexe !

·         Chang’e-6 similaire prévu pour 2023

·         Chang’e-7 avec atterrissage au Pôle Sud lunaire

·         D’autres missions sont encore au programme d’après le CNSA.

 

En ce qui concerne Mars, il existe un programme pour ramener des échantillons vers 2028.

De plus la Chine s’intéresse aussi aux astéroïdes et prévoit des missions de retour d’échantillons.

 

 

La station spatiale chinoise devrait commencer à se construire à partir de 2021.

Son aspect : plus petit que MIR, mais de conception semblable. Voir le schéma de principe.

 

 

La petite navette chinoise baptisée du doux nom de Chongfu Shiyong Shiyan Hangtian Qi (CSSHQ), a quant-à-elle effectué son premier vol et retour (secret) sur la terre ferme avec succès.

Je n’ai pas trouvé de photos, mais seulement des illustrations similaires à la navette secrète américaine X37.

 

 

 

 

Pour plus de détails sur le programme chinois, voir absolument la conférence suivante donnée à Toulouse.

Le programme spatial chinois, ambitions, réalisations et perspectives par Michel BLANC, Astronome émérite à l’IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie) et planétologue

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Why China’s Space Program Has ‘Outmatched’ NASA & Decades Of US Space Research & Investment?

 

China unveils ambitious moon mission plans for 2024 and beyond

 

China's Chang'e-4 probe survives 600 Earth days on Moon's far side

 

Chang’e 4 celebrates a year on the farside of the moon

 

China's reusable spacecraft returns to Earth after 2 days  X37

 

China Lands Mysterious Reusable Spacecraft After 2 Days in Space

 

China just launched a 'reusable experimental spacecraft' into orbit

 

 

 

 

La Chine dans l’espace sur votre site préféré.

 

 

 

 

 

 

VOYAGER 2 : ALLO, ALLO, ICI LA TERRE, M’ENTENDEZ-VOUS ? (10/11/2020)

 

Les plus anciens d’entre nous se rappellent certainement nos deux explorateurs célestes des années 1970, les Voyager !

Ils nous ont fait découvrir le monde des planètes géantes, puis ont poursuivi leurs chemins dans l’espace interplanétaire vers les confins du Système Solaire. Leur histoire a déjà été comptée maintes fois sur ce site.

 

Ils sont suivis par un réseau d’antennes terrestres de grande dimension, mis au point par les USA. C’est le DSN (Deep Space Network). Ce sont des stations d’écoutes radio astronomiques réparties sur le globe à peu près tous les 120°; il y a donc 3 stations qui sont :

·         Goldstone en Californie dans le désert de Mojave

·         Madrid en Espagne

·         Canberra en Australie

 

Cette répartition garantit que quel que soit la position du satellite ou de la sonde, une station est toujours en vue de celui-ci.

 

Voyager 1 est plus loin que son collègue (23 milliards de km) et devient beaucoup plus dur à commander, mais Voyager 2 est aussi toujours en vie et éloigné de quelques 18 milliards de km de nous. Son signal est faible et même si on peut l’entendre, on ne pouvait plus depuis Mars 2020 lui envoyer des ordres.

 

Une image contenant objet, extérieur, herbe, plane

Description générée automatiquementC’est seule la station de Canberra (DSN station 43) qui est concernée, avec son antenne de 70 m de diamètre, en effet c’est la seule capable de viser Voyager 2 là où elle se trouve dans l’espace, vers le Sud par rapport à l’écliptique.

 

 

Les deux autres antennes de l’hémisphère N sont dédiées à Voyager 1.

 

 

Photo : la station de Canberra. Crédit NASA.

 

 

 

 

 

 

La NASA a décidé de mettre au goût du jour son électronique, en effet certains ensembles datent de près de…50 ans !

 

Cela étant fait, le premier test pour vois si Voyager nous écoutait a été effectué en Octobre 2020, et elle a répondu « Bonjour, tout va bien ! ». Beau succès pour une sonde qui a près de 50 ans, une des plus vieilles encore en service de la NASA !

L’aller et retour du signal a duré 34 heures.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

 

NASA Contacts Voyager 2 Using Upgraded Deep Space Network Dish

 

NASA : la sonde Voyager 2 reçoit ses premières instructions depuis le mois de mars et renvoie « bonjour »

 

Contact rétabli entre la Terre et la sonde Voyager 2 qui se trouve hors du système solaire

 

Hello again, Voyager 2! NASA beams 1st call to probe in interstellar space since March

 

 

Voyager 2 : Il entre enfin dans l’espace interstellaire.

 

DSN : Les grandes oreilles de la NASA ont 50 ans ! article de 2014.

 

Voyager : La quarantaine et en bonne forme !!!

 

 

 

 

 

 

 

ENCELADE : DES VUES PLUS COMPLÈTES EN IR. (10/11/2020)

 

La mission Cassini autour de Saturne a été un énorme succès, nous en avons déjà parlé maintes fois ci.

 

Une de ses grandes découvertes a été la mise en évidence des failles géantes au pôle Sud de ce petit objet d’à peine 500 km de diamètre. Elles ont une centaine de km de long sur quelques km de largeur et sont au nombre de 4 et appelées Bagdad, Le Caire, Damas et Alexandrie.

Leur origine intrigue les astronomes, mais une des hypothèses les plus solides serait liée au fait que la couche de glace superficielle se craquellerait lors de la solidification d’une partie de l’océan liquide interne (comme une bouteille d’eau en plastique qui gèle).

Mais on ne sait pas pourquoi au pôle Sud, il semblerait quand même que le Professeur D. Hemingway ait une explication.

 

Revenons à Cassini, la sonde a survolé de près (close encounters en anglais) 23 fois Encelade, et son imageur infrarouge VIMS (Visible and Infrared Mapping Spectrometer) a été tourné vers elle, ses informations ont été combinées avec les images dans le visible de la caméra ISS (Imaging Science Subsystem) et cela a donné naissance à ces nouvelles images de ce satellite de Saturne.

 

 

Les nouvelles vues d’Encelade (Composites VIMS et ISS).

Les trois vues du dessus sont des vues équatoriales, dont l’une présente une zone rougeâtre suggérant la présence de glace relativement fraîche, traduisant une activité géologiquement récente. Les deux vues du dessous montrent les pôles.

Crédit: NASA/JPL-Caltech/University of Arizona/LPG/CNRS/University of Nantes/Space Science Institute

 

On voit bien sur ces nouvelles images que les fameuses « rayures de tigre » sont liées à l’activité géologique au pôle Sud ; de la vapeur d’eau et de la glace jaillissent de ces failles et ont été détectées par les instruments de Cassini, confirmant indirectement la présence de l’océan liquide sous la glace. On remarque aussi au niveau de l’équateur, une signature IR signe d’une présence plus ancienne certainement d’un phénomène identique.

Les dépôts de glace fraîche ont une signature IR bien particulière permettant de les détecter.

 

La NASA propose une vidéo basée sur ces images combinées, montrant une rotation complète d’Encelade.

 

Le Dr Gabriel Tobie du LPG de Nantes a participé avec ses collègues à cette étude. Parue dans la revue Icarus :

Photometrically-corrected global infrared mosaics of Enceladus: New implications for its spectral diversity and geological activity de R. Robidel, S. Le Mouélic, G. Tobie, M. Massé, B. Seignovert et C. Sotin et al.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

L'activité d'Encelade dévoilée en infrarouge par l’INSU.

 

L’activité d’Encelade dévoilée en infrarouge par le LPG

 

Cassini Finds Fresh Ice in Northern Hemisphere of Enceladus

 

Why Does Enceladus Have Stripes at its South Pole?

 

Rayures de tigre d’Encelade : pourquoi les fissures sur ce satellite de Saturne intriguent les astronomes

 

 

 

 

 

 

 

GALAXIES : UNE MATURITÉ PLUS PRÉCOCE QUE PRÉVU ? (10/11/2020)

 

Les astronomes du programme Alpine, (acronyme de ALMA Large Program to INvestigate C+ at Early times) ont étudié les galaxies formées au début de l’Univers, quand celui-ci avait moins d’un dixième de son âge actuel.

Et ils se sont rendu compte que ces « jeunes » galaxies sont en fait plus évoluées que prévu.

 

Leurs travaux sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics (voir liste plus bas dans les références).

 

De nombreux membres du CNRS et de l’Université d’Aix Marseille ont participé à cette étude, le CNRS publie d’ailleurs ce communiqué :

 

Les galaxies ont commencé à se former très tôt dans l’histoire de l’Univers. Pour étudier leur enfance, il faut donc remonter à l’aube du temps, autrement dit observer des galaxies très lointaines.

 

Le projet Alpine s’est penché sur la période entre 1 et 1,5 milliard d’années après le Big bang, quand les premières galaxies ont connu une poussée de croissance. Si des galaxies aussi lointaines avaient déjà été observées, c’est la première fois qu’un si grand nombre est étudié de manière systématique.

Des images de 118 galaxies massives, obtenues avec les télescopes spatiaux Hubble (en lumière visible) et Spitzer (dans le proche infrarouge), ainsi que des spectres acquis avec les télescopes terrestres VLT et Keck ont été complétés par 70 heures d’observation avec Alma, dans le domaine des ondes submillimétriques (entre l’infrarouge et les ondes radio).

 

Ce dernier instrument permet en effet de quantifier la poussière, signe de maturité pour les galaxies, et le gaz froid, qui informe sur leur vitesse de croissance et le nombre d'étoiles qu'elles peuvent former, ainsi que le mouvement de ce gaz, autrement dit la dynamique des galaxies.

Et c’est de là que sont venues les surprises. Pour commencer, les galaxies observées se sont révélées très riches en gaz froid, carburant de la formation d’étoiles… mais aussi en poussières, pourtant considérées comme des sous-produits des étoiles en fin de vie. Malgré leur jeune âge, ces galaxies auraient donc déjà formé et vu mourir une première génération d’étoiles !

Les galaxies étudiées présentent aussi des formes étonnamment variées : certaines sont désordonnées, d’autres ont déjà un disque en rotation qui conduira peut-être à une structure en spirale comme dans la Voie lactée, d’autres enfin ont été surprises en train de fusionner. Autre élément surprenant : il semblerait que certaines galaxies éjectent du gaz, formant autour d’elles de mystérieux halos. Ce relevé soulève donc un certain nombre de nouvelles questions sur l’évolution précoce des galaxies.

 

Mosaïque montrant une partie des galaxies observées avec Alma. 

 

Les régions en jaune intense sont celles qui forment le plus d’étoiles (c’est la raie du carbone ionisé, C+, qui permet de tracer la formation d’étoiles enfouies dans la poussière).

 

La deuxième source en haut à gauche est une triple fusion.  

 

 

© Michele Ginolfi / collaboration Alpine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La liste des publications d’après le communiqué CNRS.

 

Ces résultats font l’objet de 8 articles dans Astronomy & Astrophysics le 27 octobre 2020. Ils sont dédiés à la mémoire d’Olivier Le Fèvre, responsable du projet Alpine et chercheur au Laboratoire d’astrophysique de Marseille, décédé en juin 2020.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

 

Galaxies in the Infant Universe Were Surprisingly Mature

 

Des galaxies étonnamment matures dans le jeune Univers

 

Astronomy & Astrophysics Volume 643 (November 2020) (open volume) :

 

The ALPINE–ALMA [CII] Survey: Exploring the Dark Side of Normal Galaxies at the End of Reionisation

 

 

 

 

 

LES MAGAZINES CONSEILLÉS : POUR LA SCIENCE NOVEMBRE. (10/11/2020)

 

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Comme toujours Pour la Science nous fournit des articles intéressants à lire, cette fois ci avec le numéro de Novembre 2020, nous avons particulièrement aimé :

·         Les visiteurs interstellaires par David Jewitt et Amaya Moro-Martin. Les astronomes ont récemment découvert dans le voisinage du Soleil des objets n’appartenant pas au Système solaire. Certes, ils avaient anticipé la présence de tels visiteurs venus de très loin. Mais les caractéristiques de l’un d’eux, nommé ’Oumuamua, intriguent les chercheurs. Alors d’où viennent-ils et quelle est leur nature ? C’est à ces questions que tentent de répondre dans ce numéro les astronomes David Jewitt et Amaya Moro-Martín. Sans doute en provenance d’autres systèmes stellaires, ces objets portent en eux de précieuses informations sur le milieu où ils sont nés et sur la formation des planètes. Reste à collecter toutes ces informations.

·         Une interview de Françoise Combes, médaille d’or 2020 du CNRS.

·         De l’énergie nucléaire à petite échelle ou comment nos sondes spatiales sont alimentées pendant des décennies dans l’espace.

·         Une étude sur le mythique roman « Dune » à ne pas manquer.

·         Et les nombreuses rubriques habituelles

 

 

 

6,90€ bien investis !

 

 

 

 

 

Bonne lecture à tous.

 

C’est tout pour aujourd’hui !!

 

Bon ciel à tous !

 

JEAN-PIERRE MARTIN

 

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