mise à jour le 4 Septembre 2006

 

                                          

 

L'EUROPE EN ORBITE LUNAIRE
SOIRÉE SPÉCIALE LUNE

SUITE AU CRASH DE SMART SUR LA LUNE

Au Parc aux Étoiles de Triel s/S

 

le Samedi 2 Septembre 2006 de 17H à Minuit.

 

 

 

Photos : JPM. pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

 

En préambule : un grand merci à l'ESA et au CNES qui nous ont donné une imposante documentation pour le public, et notre reconnaissance à B Foing pour sa gentillesse d'avoir répondu à nos questions en direct de Darmstadt.

 

BREF COMPTE RENDU

 

 

Suite à l'immense succès de la mission Smart-1 autour de la Lune, qui vous a été contée en détails sur ce site, Gilles Dawidowicz et moi même avions pensé organiser une petite soirée dédiée entièrement à le Lune.

 

Le Parc aux Étoiles de Triel s/S était le lieu idéal pour une telle manifestation, donc le public fut convié à cette grande soirée ce samedi 2 Septembre 2006, jour où dans quelques heures la sonde européenne Smart devait être précipitée sur la Lune.

Nous avions prévu une séance d'observation nocturne après cette manifestation, mais le temps n'était pas de la partie.

 

Néanmoins, de nombreux amateurs sélènes se sont présentés dans l'amphithéâtre Albert Ducrocq pour assister aux conférences de la soirée.

Plusieurs liaisons téléphoniques avec Bernard Foing de l'ESA le scientifique de la mission étaient aussi prévues pour nous tenir au courant des derniers instants de la sonde lunaire.

 

 

 

 

Notre ami Gilles Dawidowicz et moi même accueillons le public et présentons l'organisation de la soirée.

 

 

 

Voici le plan de cette soirée.

 

 

·        Préparation d'une bonne observation lunaire au télescope par JP Dos Santos.

·        La lune en haute définition par Th Legault

·        Histoire de la conquête spatiale par JP Martin

·        Liaison avec l'ESA.

·        Les météorites lunaires par H Reyss

·        Pause pique nique

·        Liaison avec l'ESA

·        La mission Smart-1 par G Dawidowicz

·        Vers la Lune, puis Mars par A Souchier.

·        Des planètes naines aux cratères lunaires par N Biver.

·        LE CRASH (le lendemain matin)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PRÉPARATION POUR UNE BONNE OBSERVATION LUNAIRE par JP Dos Santos.

 

 

Nous avons eu droit tout d'abord à une démonstration des techniques photographiques lunaires par Jean Philippe Dos Santos du club d'Astronomie Véga de Plaisir (Yvelines).

Il nous a expliqué avec humour aussi les différents matériels nécessaires et les différentes astuces pour photographier la Lune.

 

 

On le voit ici avec une jeune passionnée en train de démontrer que la Lune tourne bien autour de la Terre, même si elle ne nous montre qu'une seule face.

Le cratère Gassendi par Marc Jousset (aussi de Véga)

 

 

 

Jean Philippe est un grand spécialiste de webcam aussi et toujours présent dans les grands événements astro qu'il fait partager au public lors de manifestations organisées par le club.

 

 

 

 

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LA LUNE EN HAUTE RÉSOLUTION par Thierry Legault.

 

Puis c'est aussi un grand spécialiste de l'astrophoto qui prend le relais avec le florilège de ses meilleures photos de la Lune; je veux parler bien sûr de notre ami Thierry Legault.

Ptolémée, Alphonse et Arzachel (mosaïque de 3 images)

305 mm Meade Schmidt-Cassegrain et webcam Philips Vesta Pro

 

 

Il nous explique les différences entre caméras CCD et webcam à l'aide d'exemples parlants.

 

Thierry nous prépare un nouvel ouvrage en cours de publication qui s'intitulera "Astrophotographie" aux éditions Eyrolles et qui devrait sortir dans les jours qui viennent. Ce sera un grand format tout en couleur.

 

J'ai eu le plaisir d'y jeter un coup d'œil, cela à l'air superbe.

 

Je vous en parlerai lors de sa sortie dans la rubrique des livres conseillés.

 

Je vous signale aussi que notre ami Thierry Legault publie un article ce mois ci (Septembre 2006) dans le magazine Ciel et Espace, l'article s'appelle très justement : "Un as de la photo publie ses secrets.".

 

 

 

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LA CONQUÊTE SPATIALE par JP Martin.

 

Ensuite j'ai eu le plaisir de vous présenter les petites histoires de la conquête spatiale, qui au début n'était "que" la conquête de la Lune.

 

 

Je n'ai pas voulu raconter l'histoire du premier pas sur la Lune, tout le monde la connaît, mais plutôt tout ce qui a mené à cette formidable aventure depuis les premiers essais de Von Braun en Allemagne, sa fuite secrète (opération "paperclip") vers les USA avec une centaine de V2, les premiers essais américains, la lente ascension de Korolev, le rival de Von Braun, côté soviétique, comment il a le génie de créer la célèbre fusée R7, qui est la base de la fusée actuelles des fusées Soyuz actuelles. Les petits et grands secrets du premier vol humain et de la première sortie dans l'espace. Sans oublier les inconnus de cette conquête spatiale.

Quelques images exceptionnelles du module lunaire soviétique et comment Leonov n'a pas pu aller sur la Lune.

En introduction (mais je n'ai pas eu le temps de la présenter), un chapitre sur pourquoi et comment de la Lune, notre compagne, comment elle a sauvé la vie sur Terre.

Ceux qui sont intéressés par cette présentation peuvent la retrouver en téléchargement gratuit par liaison ftp sur mon site (attention 82MB avec les vidéos!!!) ou en m'envoyant un CD.

 

Bref ce petit pas pour l'homme a été un grand pas pour la conquête de notre nouvel environnement spatial.

 

 

 

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LIAISON TÉLÉPHONIQUE avec Bernard Foing de l'ESA à Darmstadt.

 

Bernard Foing est le responsable scientifique de la mission Smart; il est de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et ce soir il se trouve au centre de contrôle mission à Darmstadt en Allemagne qui s'appelle l'ESOC : European Space Operation Center.

Il participe avec ses collègues de la mission aux derniers survols de la Lune par la sonde européenne.

 

 

Gilles branche le micro sur le téléphone afin que tout le public entende les propos de B Foing

Notre ami B Foing lors de l'une des dernières manifestations spatiales.

 

 

Il est près de 20H et il nous précise que tout se passe bien, et qu'il y a une probabilité de crash au prochain péri lune vers 21H34, nous attendrons avec impatience ce moment.

On peut voir aussi sur l'écran de côté de la salle, la vue de la Lune prise par le télescope de l'ESA en Espagne.

Rien à signaler bien sûr.

 

En fait comme nous le fait remarquer Guy Artzner présent dans la salle, cela a attiré l’attention sur le fait que le relief lunaire est moins bien connu que le relief de la Terre ou que celui de Mars.

En ce qui concerne le relief lunaire à proximité du bord lunaire, vu de la Terre, on fait remarquer que des astronomes amateurs bien synchronisés peuvent permettre d’en savoir plus.

Cela à de l’importance pour pouvoir profiter des éclipses de Soleil, partielle ou bien totale, pour bien mesurer le diamètre solaire.

Des références  se trouve à l’adresse :

ftp://ftp.ias.u-psud.fr/gartzner/ftp_projet/GEA/Occultations_lunaire+3septembre2006.htm

Merci Guy!

 

 

 

 

 

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LES MÉTÉORITES LUNAIRES par Hélène Reyss de la SAF.

 

Signalons que Hélène Reyss est aussi trésorière de la Société astronomique de France (SAF).

 

Les météorites lunaires sont des météorites trouvées sur Terre mais dont la provenance est de notre satellite.

 

Il en existe quelques dizaines sur Terre et Hélène en est une grande spécialiste

 

Étant donné qu'on n'a pas pu suivre leurs cheminements depuis la Lune, leur origine est confirmée par la comparaison avec l'analyse des roches lunaires (près de 400kg) ramenées par les 6 missions Apollo.

 

 

Hélène nous montre pendant son exposé des lames minces de météorites lunaires, ces lames sont découpées de façon très particulière et font toutes 30 microns d'épaisseur.

 

En lumière polarisée elles révèlent leurs compositions.

 

Rappelons que les météorites sont la mémoire du système solaire donc fondamentales à étudier pour connaître le système solaire à ses débuts.

 

 

 

 

 

Un site pour tout savoir sur les météorites lunaires.

 

 

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TOUT CECI A AIGUISÉ NOTRE APPÉTIT.

 

 

 

Les amis de l'Observatoire de Triel ont eu la gentillesse de préparer un repas froid pour le public, sous la forme d'un buffet dans un des grands barnums du Parc de Triel.

 

Un grand merci à eux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LIAISON TÉLÉPHONIQUE AVEC L'ESA.

 

Bernard Foing nous annonce qu'après l'heure fatidique de 21H34, la sonde est toujours en orbite lunaire elle navigue maintenant avec un péri lune de 1500m!!

Le choc est donc attendu en principe pour 07H42 le lendemain matin, il ne sera pas visible de France.

 

On va se brancher sur le télescope de Hawai maintenant.

 

Nous avons aussi le plaisir de discuter avec Jean Luc Josset, le responsable de la caméra AMIE qui a la gentillesse de répondre à nos questions.

Il appartient à la Société Space X de Neufchâtel en Suisse et nous explique les phases du développement de cette superbe caméra miniaturisée de 450g.

Elle aura pris plus de 20.000 photos de la Lune en haute résolution (25 photos par orbite en moyenne).

 

Toutes les photos ne sont pas encore disponibles pour le public mais cela viendra.

 

 

 

 

LA MISSION SMART-1 par G Dawidowicz et JPM.

 

Voici le cœur de la soirée, une présentation détaillée de la mission européenne SMART.

 

 

 

­Pourquoi retourner sur la Lune?

­Pour confirmer son origine

­Pour préparer l'établissement d'une base lunaire

­Pour tester des technologies nouvelles

­

La première sonde lunaire de l’ESA, SMART-1 a été lancée de Kourou avec succès, le 28 Septembre 2003, c'était presque un passager clandestin la moins lourde des charges (370kg) parmi les 3 satellites lancés ce jour là

 

­Smart en anglais : malin, astucieux, intelligent

 

­La mission SMART = Small Missions for Advanced Research in Technology

 

 

 

 

 

­Une nouveauté : la propulsion est révolutionnaire, elle est ionique.

­Le moteur ionique (SNECMA) a été mis en route avec succès début Octobre 2003 et a fonctionné  parfaitement depuis

­SMART est un démonstrateur technologique, bref une petite mission pas cher mais qui doit rapporter gros.

­Elle doit tester ce nouveau genre de propulsion qu'est la propulsion ionique; et qui sera utilisé pour la mission Bepi Colombo vers Mercure. L'énergie est fournie uniquement pas les panneaux solaires à l'AsGa (1350W).

­En plus elle emporte des instruments scientifiques tels caméras et spectromètre X

 

­SMART couvre en fait plus de 100 millions de km pour atteindre la Lune distante de seulement 380.000km, (100 millions de km avec seulement 60l de Xénon, quel automobiliste ne rêve pas d'une telle consommation?)

­Ce voyage dure 13 mois.

­Elle effectue une trajectoire en spirale qui décrit des boucles de plus en plus larges autour de la Terre

­Cette longue orbite en spirale autour de la Terre, qui mène la sonde de plus en plus près de la Lune, est nécessaire pour tester le fonctionnement du moteur ionique sur une distance comparable à celle des voyages interplanétaires

­L’attraction gravitationnelle de la Lune a été exploitée à l’occasion de trois manœuvres dites de « résonance lunaire ». Cette dernière poussée va également permettre à la sonde d’entrer dans la sphère d’attraction naturelle de la Lune et de se mettre en orbite autour de celle-ci à partir du 13 novembre 2004, alors qu’elle sera à 60 000 km de la Lune.

 

­Une trajectoire compliquée : Orbite de transfert géostationnaire en propulsion chimique puis uniquement plasmique : Spirale continue (332 orbites terrestres pendant lesquelles on a allumé/éteint le moteur ionique) jusqu'à être capturée par l'attraction lunaire (dépasse L1) SMART-1 est « capturée » par la Lune le 15 Nov 2004 et commence, en Mars 2005, à décrire une orbite lunaire elliptique quasi polaire.

­Ensuite, SMART-1 se sert de son propulseur pour réduire l’altitude et l’excentricité de son orbite.

­Pendant toute cette phase, le moteur ionique est étudié sous toutes les coutures afin de voir les effets éventuels sur la sonde elle même et l’espace environnant.

­Les premières photos arrivent en Décembre 2004

­La science lunaire peut commencer en Mars 2005

 

Les instruments à bord de Smart-1.

 

­Cette mission a pour but de tester des nouvelles technologies et de nouveaux "mini" instruments (19kg en tout sur les 370kg de la sonde!) comme :

­Une caméra miniature AMIE

­Un spectromètre X : D-CIXS

­Un moniteur solaire : XSM

­Un spectromètre IR le SIR

­Un nouveau système de communication spatiale : KaTE

­Expérience de communication par LASER

­Un système de navigation interplanétaire autonome OBAN

­Etc..

 

Puis les premières images arrivent et les premières découvertes : Calcium, Mg etc..

 

L'explication du crash contrôlé.

 

 

Cette présentation sera mise en ligne sur la liaison ftp dans quelques jours à la disposition du public, j'attends pour y inclure les premières photos du crash.

 

 

 

 

 

 

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VERS LA LUNE PUIS MARS par Alain Souchier Vice Président de l'Association Planète Mars.

 

En plus de ses fonctions à l'Association Planète Mars, Alain travaille sur les moteurs fusées à la Snecma, la société qui a mis au point le moteur ionique de Smart.

 

Alain nous présente d'abord le nouveau programme américain d'exploration spatial avant d'entrer dans les détails des futurs lanceurs permettant d'atteindre la Lune.

 

Il nous montre les quelques différences avec le projet Apollo : séparation des lanceurs charge utile (Ares 5) et humains (Ares 1) ; le vaisseau Orion pourra comporter jusqu'à six hommes (quatre pour la Lune, et ils iront tous sur le sol lunaire); la capsule se posera au retour sur terre sur airbags; etc..

 

Sinon c'est Apollo mis au goût du jour.

 

Il précise qu'il faut utiliser la Lune comme terrain d'essai pour Mars.

 

Alain est un partisan convaincu de la présence de l'Homme sur Mars et nous présente une possibilité de vols humains vers Mars dans les années qui viennent.

 

 

 

 

Le problème avec le voyage vers Mars c'est sa durée, au moins 6 mois, les fenêtres de tir ne permettent pas aussi un retour à n'importe quel moment, une fois sur place il faut attendre près d'un an et demi et 6 mois pour le retour.

 

Sans cela techniquement tout semble à notre portée :

Hydrogène et Oxygène liquide devraient pouvoir fournir la propulsion vers Mars d'une mission qui serait en moyenne seulement trois fois plus massive qu'une mission lunaire.

L'atmosphère martienne serait aussi utilisée pour le freinage

Les ergols nécessaires pour le retour sur Terre, peuvent être fabriqués sur place à partir de 6t d'H amenés sur place et grâce au CO2 de l'atmosphère, on pourrait fabriquer plus de 100t de CH4 et H en six mois.

 

Le profil d'une telle mission pourrait ressembler à ceci. (schéma © Mars Society).

 

 

L'idée est d'envoyer un module de retour deux ans avant et de vérifier qu'il fonctionne bien sur place (fabrication des ergols).

Deux ans après on renvoie par mesure de sécurité un deuxième module de retour.

Quelques semaines plus tard lancement du vaisseau habité (4 astronautes) qui comporte deux niveaux.

Après les 6 mois conventionnels de voyage aérocapture par l'atmosphère martienne et atterrissage qui doit au maximum être à moins de 1000km des modules de retour. (rover motorisé à bord).

Si l'atterrissage a lieu à plus de 1000km du point prévu, on fait poser le deuxième module près du lieu d'atterrissage des astronautes.

Si toujours problème on a le temps d'envoyer un troisième vaisseau de retour (ils ont des vivres pour trois ans.

Après un an et demi sur Mars, voyage de retour (6 mois) vers la Terre.

 

 

Des missions terrestres de simulation sont menées par la Mars Society et Alain nous a présenté le déroulement d'une telle mission en détails.

 

 

 

 

 

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DES PLANÈTES NAINES AUX CRATÈRES LUNAIRES par Nicolas Biver de l'Observatoire de Paris.

 

 

Nicolas nous conte l'histoire des petits corps du système solaire.

Dont bien entendu ceux de la ceinture de Kuiper.

 

 

Les petits corps du système solaire se trouvent soit dans la ceinture principale d'astéroïdes entre Mars et Jupiter, soit dans la ceinture de Kuiper au delà de Neptune.

Intéressons nous à la ceinture de Kuiper, les objets trans-neptuniens (TNO) sont de l'ordre de 1000 répertoriés.

 

Il y a beaucoup d'objets en résonance avec Neptune (par exemple Pluton) et d'autres avec Pluton (les plutinos).

Il y a même une nouvelle catégorie d'objets les objets épars au delà de Neptune, appelés SDO (Scattered Disks Objects)

 

 

Puis Nicolas nous parlé du grand mouvement des planètes géantes qui s'est produit peu de temps après la formation du système solaire suivi par un bombardement tardif (le fameux LHB), vers les 800 millions d'années.

 

Comment s'est on d'abord aperçu de ce bombardement tardif : la Lune nous a beaucoup aidé; en effet on a des échantillons lunaires ramenés par les missions Apollo (400kg en tout) et on a pu les dater.

Ils sont tous aux alentours de 3,9 milliards d'années (ou Ga = Giga années), cela semble indiquer qu'il s'est passé un événement cataclysmique à cette époque là qui a effacé toutes traces des anciennes roches (la Lune date comme la Terre de 4,5 Ga).

Qu'est ce qui a pu causer une telle débauche de bombardement météoritique au moins dans cette partie du système solaire interne?

 

C'est de cela qu'est née l'idée de ce bombardement tardif. Les planètes avaient avant celui-ci un autre ordre, leurs orbites étaient plus resserrées, par exemple Neptune était deux fois plus près du Soleil que maintenant.

 

Au cours du temps les orbites ont évolué jusqu'à ce que se produise un phénomène de résonance : Jupiter et Saturne entraient en résonance 1:2, Jupiter faisait deux fois le tour du soleil quand Saturne n'en faisait qu'un.

Cela a déstabilisé le système solaire et a causé d'importants bombardements d'astéroïdes dans le système interne.

 

Voici un petit film vidéo de simulation (pas si petit que cela, attention il fait 34MB) en avi élaboré par nos amis Morbidelli et Michel de l'OCA qui représente entre 0 et 1 Milliard d'années ce qui s'est passé.

En vert: disque de planétésimaux entourant les planètes

En rouge: orbite de Jupiter

Le Soleil est au centre de l'image.

Les coordonnées indiquent les distances en Unités Astronomiques (1 UA = distance Terre-Soleil)

Les orbites des 4 planètes correspondent aux 4 cercles. La planète la plus lointaine au Soleil est donc à moins de 20 UA au début de la simulation et rejoindra sa position actuelle à plus de 30 UA vers T= 880 millions d'années, lors du chamboulement soudain provoqué par le passage de Jupiter et Saturne dans la résonance 1:2

 

Cela explique les grands bassins sombres de la surface lunaire.

 

À l'occasion de ce bombardement, la ceinture de Kuiper qui était à l'origine située vers 20 à 35  UA a perdu 99% soit la majorité de sa masse d'origine d'astéroïdes qui était de l'ordre de 35 masses terrestres; elle est située maintenant vers 32 à 45 UA avec seulement 0,1 masses terrestres. C'est quand même beaucoup plus que la masse des astéroïdes de la ceinture principale évaluée elle à 0,5 10-3 mt.

 

 

Nicolas termine en nous parlant des satellites irréguliers du système solaire ce qui nous permet de diverger un peu vers la décision des sages de l'IAU sur la définition d'une planète.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN SUR CE SUJET :

Je signale un article très intéressant par nos amis Américains du Planetary Institute PSRD sur la migration des planètes géantes et du LHB, article en anglais bien sur mais très bien illustré. On y retrouve l'animation de A Morbidelli.

 

 

 

 

 

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Cet intervention clos vers minuit la soirée spéciales, nous attendons avec impatience le lendemain matin.

 

 

LE CRASH DE SMART SUR LA LUNE (le lendemain).

 

Comme parfaitement prévu par l'ESA, Smart s'est écrasé à 7200km/h sur la Lune à 07H42 (05H42 UT) ce 3 septembre 2006 dans la région du lac de l'excellence.

Le crash a été imagé notamment par le CFHT de Hawaï.

 

 

 

Animation gif de l'impact vu au CFHT http://www.cfht.hawaii.edu/News/Smart1/anim2.gif

 

 

L'ESA publie un rapport spécial à ce sujet.

 

 

Voici une des dernières images prises par la caméra AMIE lors de la dernière orbite.

 

 

 

 

Plusieurs vidéo des derniers images prises lors des dernières orbites sont disponibles.

 

 

Un rapport technique complet suivra dans quelques temps je suppose, on en reparlera.

 

Merci Smart-1 , c'est le début de nouvelles aventures avec de nouvelles générations de sondes interplanétaires.

 

Voici le communiqué publié par l'ESA ce matin :

 

SMART-1 achève sa mission en percutant la Lune

 

Tôt ce matin, un petit éclair a illuminé la surface de la Lune lorsque la sonde SMART-1 de l’Agence spatiale européenne a heurté le sol lunaire, dans une zone baptisée le « Lac de l’Excellence ». Cet impact a été prévu pour mettre un terme à une brillante mission qui a permis non seulement de tester une technologie spatiale innovante, mais aussi d’explorer la Lune de façon approfondie pendant environ un an et demi.

 

Les scientifiques, ingénieurs et spécialistes des opérations spatiales ayant participé au projet SMART-1 ont assisté à ses derniers moments dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 septembre, depuis le Centre de contrôle de l’ESA (ESOC), situé à Darmstadt (Allemagne). L’ESOC a reçu confirmation de l’impact à 07h42min22s heure de Paris (05h42min22s TU), lorsque la station sol de New Norcia en Australie a brutalement perdu le contact radio avec le satellite. SMART-1 s’est éteint dans le Lac de l’Excellence, au point situé à 34,4° de latitude Sud et 46,2° de longitude Ouest.

 

L’impact a eu lieu dans une zone sombre, proche de la limite entre la face cachée et la face visible, à un angle rasant d’environ un degré et à une vitesse de 2 kilomètres par seconde. L’heure et le lieu de l’impact étaient calculés de façon à ce qu'il puisse être observé à l’aide de télescopes depuis la Terre, ce qui avait nécessité une série de manœuvres et de corrections d'orbite au cours de l'été 2006, la dernière ayant eu lieu le 1er septembre.

 

Les observateurs professionnels et amateurs du monde entier (d'Afrique du Sud, des Iles Canaries, d'Amérique du Sud, des Etats-Unis, d’Hawaï et de bien d’autres pays) ont suivi les derniers instants de SMART-1, avant et pendant l’impact, espérant percevoir le faible éclair qu’il produirait et obtenir des informations sur la dynamique de l’impact et le cratère qui en résulterait. La qualité des données et des images collectées par les observatoires au sol (consacrant la fin de la mission SMART-1 et apportant d’éventuelles contributions supplémentaires à la science lunaire) sera évaluée dans les jours qui viennent.

 

Au cours des 16 derniers mois et jusqu’à ses dernières orbites, SMART-1 a étudié la Lune et recueilli des données sur la morphologie et la composition minéralogique de sa surface, dans la lumière visible, l’infrarouge et le rayonnement X.

 

« Les innombrables données léguées par SMART-1 seront analysées dans les mois et les années à venir et offriront une contribution précieuse à la science lunaire, à une période où l'exploration de la Lune suscite de nouveau l'intérêt du monde entier » déclare Bernard Foing, Responsable scientifique du projet SMART-1 de l’ESA. « Les mesures réalisées par Smart-1 s’opposent aux théories sur la violence des mécanismes responsables de l’origine et de l’évolution de la Lune », ajoute-t-il. La Lune se serait formée il y a 4 500 millions d’années suite à l’impact d’un astéroïde de la taille de Mars avec la Terre. « SMART-1 a cartographié les cratères de petits et de grands impacts, étudié les processus volcaniques et tectoniques qui ont façonné la Lune, levé le voile sur ses pôles mystérieux et étudié des sites en vue d’une exploration future », conclut-il.

 

« La décision prise par l’ESA de prolonger d’un an la mission scientifique de SMART-1, qui ne devait à l’origine durer que six mois autour de la Lune, a permis aux responsables des instruments d’utiliser sur une longue période nombre de modes d'observation innovants » ajoute Gerhard Schwehm, Responsable de la mission SMART-1 de l’ESA. Il s’agissait non seulement d’observations du simple nadir (en regardant vers le bas sur une ligne verticale pour les relevés lunaires), mais aussi d’observations ciblées, de pointage figé et d’observations en mode râteau ou « push-broom » (technique utilisée par SMART-1 pour obtenir des images en couleurs). « Les responsables de la préparation de la mission ont dû travailler dur, mais les archives de données lunaires que nous pouvons désormais constituer sont vraiment impressionnantes ».

 

 « SMART-1 constitue également un succès majeur sur le plan technologique », explique Giuseppe Racca, Chef de projet de SMART-1 à l’ESA. Le principal objectif de la mission était de faire un premier essai d’utilisation spatiale d’un moteur ionique (propulsion hélioélectrique) pour les voyages interplanétaires et la capture par le champ gravitationnel d’un autre objet céleste, en s’aidant de manœuvres d’assistance gravitationnelle. 

 

SMART-1 a également testé de nouveaux systèmes de communication destinés aux futures missions dans l’espace lointain, de nouvelles techniques permettant une navigation totalement autonome ainsi que des instruments scientifiques miniaturisés utilisés pour la première fois autour de la Lune. « Quelle satisfaction de voir que la mission a rempli tous les objectifs technologiques pour lesquels elle avait été conçue et qu’elle a en même temps permis d’importantes avancées en science lunaire », conclut G. Racca.

 

« La conduite opérationnelle de la mission SMART-1 a été particulièrement complexe, mais très gratifiante », déclare Octavio Camino-Ramos, Responsable de la conduite des opérations du satellite SMART-1 à l’ESA. « La longue orbite en spirale de la sonde autour de la Terre, destinée à tester la propulsion hélioélectrique (à faible poussée), son exposition durable aux radiations, les fortes perturbations des champs de gravité du système Terre-Lune et le positionnement sur une orbite lunaire optimisée pour les observations scientifiques nous ont permis d’acquérir de précieuses connaissances sur les techniques de navigation avec une propulsion à faible poussée ainsi que sur des concepts opérationnels novateurs, tels que le système de diffusion des données de télémesure et d’alerte par internet ou l’automatisation accrue des opérations au sol – autant d’apports majeurs pour l’avenir. »

 

« SMART-1 constitue une belle réussite et un très bon retour sur investissement pour le Programme scientifique de l’ESA, aussi bien sur les plans technologique que scientifique », affirme le Pr. David Southwood, Directeur du Programme scientifique de l’ESA. « Tout le monde semble aujourd’hui vouloir se rendre sur Lune. Les futures missions scientifiques profiteront largement de l’expérience technologique et opérationnelle acquise grâce à cette petite sonde et l’ensemble des données scientifiques collectées par SMART-1 nous aide déjà à mettre à jour nos connaissances sur la Lune. »

 

 

 

 

 

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C'est tout pour aujourd'hui!

 

Bon ciel à tous

 

Jean Pierre Martin

http://www.planetastronomy.com/