mise à jour le 18
Juin 2006
SÉMINAIRE
"STARDUST , LE RETOUR"
Par JANET BORG
IAS (Institut d'Astrophysique Spatiale), Université de Paris VII,.
À l'Observatoire
de Paris, 77 Av Denfert Rochereau, Paris 14ème
le Jeudi 16 Juin 2006 à 14H00
Photos : JPM.pour
l'ambiance Les photos en haute définition sont disponibles sur simple demande
pour ceux qui le souhaitent
Les photos des
slides sont de la présentation de l'auteur.
Voir les crédits des autres photos
(Merci à Janet
Borg qui m'a communiqué sa présentation)
BREF COMPTE RENDU
Janet Borg
travaille à l'IAS au département de Physique du système solaire et des systèmes
planétaires et plus particulièrement sur la matière primitive, elle est de plus
maître de conférences à Paris VII.
Elle est
responsable de l'analyse des grains de poussières ramenés par la sonde
Stardust.
Sa présentation
est composée de trois parties qui très logiquement sont :
·
Pourquoi
Stardust?
·
Comment s'est
fait la mesure
·
Les
résultats.
POURQUOI STARDUST?
La mission
Stardust que nous avons maintes fois développée
sur ce site, avait pour mission principale de recueillir des échantillons
de poussières cométaires (de la comète Wild 2) et de les ramener sur Terre.
Pourquoi donc tant
d'intérêt pour de tels morceaux de poussières cométaires?
Un des intérêts
est que l'origine dans ces conditions en est CERTAINE, contrairement à d'autres
échantillons récupérés par d'autres moyens.
La récupération de
tels échantillons originaux va mener à une analyse de ceux ci avec des moyens
modernes d'investigation.
L'autre intérêt
est bien entendu d'essayer d'avoir une image globale de la composition et de la
formation des comètes.
Les comètes étant
étudiées soit par des observatoires spatiaux comme Hubble, Spitzer ou le
satellite ISO, soit par des survols cométaires par des sondes spatiales, le
plus ancien étant
Giotto avec Halley en 1986, suivi de Deep Impact et bientôt de Rosetta.
Les poussières
cométaires peuvent aussi être recueillies à partir de la Terre grâce à des
missions comme :
COMET : est
une expérience de collecte de grains cométaires en orbite terrestre de l'IAS.
Les boîtiers collecteurs sont installés sur une poutre à l'extérieur du
véhicule, et ouverts pendant les périodes où la Terre traverse des essaims
météoritiques (poussières cométaires pour l'essentiel). À la fin d'une période
d'observation, les boîtiers sont récupérés et redescendus sur Terre, où l'on
procède à l'analyse des impacts et des résidus de grains. A été effectuée sur
Saliut et MIR.
Mesure par des avions (genre U2) volant
dans la stratosphère et avec des réceptacles à particules qui sont ramenés sur
terre, ce sont les fameux IDP : (en anglais : Interplanetary Dust Particles).
MAIS D'OÙ VIENNENT
LES COMÈTES? UN RAPPEL
Il y a deux
origines aux comètes de notre système solaire :
LE NUAGE
DE OORT : POUR LES COMÈTES À
LONGUE PÉRIODE.
Les propriétés et
la composition des comètes tendent à indiquer qu’elles se sont formées au
niveau des planètes géantes tel que Uranus et Neptune.
Des perturbations
gravitationnelles par ces planètes géantes en ont projeté certaines (celles qui
étaient près de ces planètes) très loin au fin fond du système solaire dans un
réservoir à comètes appelé le nuage de Oort, baptisé en l’honneur de
l’astronome Hollandais Jan Oort qui eut cette idée en 1950. Ce nuage situé aux
alentours de 50.000UA (mille fois plus loin que Pluton!!!) concentre les
comètes à période très longue
On estime la
masse des comètes de ce nuage entre 5 et 50 masse terrestres. (masse totale des
planètes : 450) et leur nombre à 1000 milliards.
Mais à ces distances
là, l’influence des étoiles proches n’est pas négligeable et rompt le fragile
équilibre.
Le prochain
passage d’une étoile proche est prévu pour dans 1,4 millions d’années, c’est
Gliese 710 qui passera très près du nuage de Oort ; il y aura une pluie
cométaire à cette époque!
De même les
forces de marée galactiques peuvent le déformer.
Les comètes
peuvent avoir une trajectoire déviée (voir précédemment), ou être de nouveau
projetées vers le centre du système solaire et deviennent à période plus courte,
ou encore quitter définitivement notre système solaire
LA
CEINTURE DE KUIPER : POUR LES
COMÈTES À COURTE PÉRIODE.
Si les comètes à
longue période trouvent leur origine dans le nuage de Oort, on pense (G Kuiper)
que les comètes à courte période (<200 ans) se trouvent dans un réservoirs
au delà de l’orbite de Neptune appelé la ceinture de Kuiper (Kuiper belt)
Ce sont en fait
les comètes originelles, celles qui étaient là à la création du SS, alors que
celles plus près du Soleil ont été chassé vers le nuage de Oort, donc semble
contradictoire mais les comètes de Oort ont été formées PLUS PRÈS du Soleil que
celles de Kuiper!
Un millier
d’objet entre 30 et 50 UA dont les plus gros sont Pluton, Charon, Quaoar etc..
On pense que
cette zone était beaucoup plus près du centre du système solaire dans le passé
Certains de ces
objets ont été repoussés vers le fin fond du SS (Oort) ou sont devenus des
objets (les hot) à grande excentricité et obliquité.
Les autres, ceux
qui sont restés ont été repoussés lors du mouvement de U et N vers la zone
actuelle.
Bref, les comètes
sont les vestiges de la formation du système solaire.
Les
comètes sont des agrégats de poussière interstellaire non incorporées aux
planètes lors de leur formation
Les comètes sont
un mélange de glace et de poussières.
POURQUOI ÉTUDIER
LES GRAINS COMÉTAIRES?
Pour avoir une
meilleure connaissance du milieu au moment de la création du système solaire,
et comparer avec les informations connues sur les milieu interstellaire.
Jusqu'au retour
des échantillons de Stardust, nous n'avions que les échantillons IDP des avions
stratosphériques et ceux des réceptacles des stations spatiales à leur retour
sur Terre (COMET, OBT …). Disons quelques mots de ces deux types de collecte.
Collecte
stratosphérique : IDP:
(Photo J
Bradley)
Ce sont
principalement des grains 5 - 50 µ provenant de 2 sources principales:
la ceinture
d’astéroïdes et les comètes de courte période.
On a à notre
disposition approximativement 10.000 grains qui sont de trois types :
·
chondritiques
·
silicates
·
sulfures
Les objets les
plus primitifs sont des silicates
(pyroxène, olivine …).
Collecte
en orbite basse terrestre (ORB) :
Pendant ces vols
longue durée, on a recueilli à bord de ces réceptacles des quantités
importantes de poussières interplanétaires, comme pendant les expériences LDEF
(Long
Duration Exposure Facility) et ODCE (Orbital
Debris Collection Experiment) à bord de MIR.
Ces collectes
intègrent toutes les contributions extraterrestres (+ les débris orbitaux )
Les expériences
COMET (Collecte en Orbite de Matière Extra Terrestre) ont aussi participé à la
collecte de grains de poussières. (on lira avec intérêt l'article de J Borg à
ce sujet notamment dans la revue l'Astronomie datée Juin 2006 de la SAF) :
c'est la collecte de grains cométaires, pendant la rencontre de la Terre et
d’un essaim cométaire
"La
coopération scientifique franco-russe sur MIR a également permis de réaliser
des expériences de collecte de matière extraterrestre directement dans l'espace
et donc exempte de toute contamination terrestre éventuelle, pour l'analyser
ensuite en laboratoire. Au voisinage du soleil, le noyau solide de la comète se
sublime et libère une partie de ses couches superficielles. Les grains les plus
gros se rassemblent sur une orbite proche de la comète mère et constituent
progressivement un essaim. Tous les ans, la Terre croise de tels essaims,
responsables de pluies d'étoiles filantes. Les expériences COMET (Collecte en
Orbite de Matières Extraterrestre), réalisées sur plusieurs vols, ont permis de
collecter des micrométéorites dont le corps parent a ainsi pu être identifié.
La première expérience fut réalisée sur Salyut-7, en 1985, durant la traversée
des Draconides qui sont associées à la comète Giacobini-Zinner. La seconde fut
réalisée sur MIR, en octobre 1995, durant le passage de la Terre dans les
Orionides associées à la comète de Halley. Enfin, la troisième collection eut
lieu en novembre 1998, au sein des Léonides, associées à la comète
Temple-Tittle. Il semble que lors de cette dernière expérience, nous ayons pu
collecter un grain de taille significative, vraisemblablement d'origine
cométaire. L'extraction et l'analyse de ces échantillons sont actuellement en
cours." (d'après texte du Sénat sur la politique spatiale française).
EN RÉSUMÉ :
POURQUOI :
·
En rapportant
des grains cométaires d’origine certaine, on apportera une pièce au puzzle de
la formation de notre système solaire et on pourra valider (ou pas) les modèles
de formation des comètes.
·
On a la
possibilité de procéder à des analyses chimiques, structurales, isotopiques
avec des instruments haute résolution, accessibles seulement en laboratoire
·
On pourra
mettre en parallèle avec les autres missions vers les comètes ou les astéroïdes
(Deep Impact, Rosetta,...) et les observations.
STARDUST : COMMENT?
La mission
Stardust a maintes fois été résumée dans ces colonnes, nous ne signalerons que
l'essentiel.
Notamment, une chose sur laquelle je
n'avais pas assez insisté : la raquette de réception
avait deux faces : une face pour les poussières interstellaires et une
face pour les poussières de comètes.
Et elles ont servi
toutes les deux, en effet lors du voyage vers la comète Wild 2, Stardust a
rencontré deux fois un jet de particules interstellaires et a présenté sa
raquette à celles ci.
Au moment de la
rencontre avec la comète (vitesse relative 6km/s) la raquette de réception a
recueilli les grains cométaires.
Quelle quantité de
grains cométaires et interstellaires alors?
On a recueilli quelques milliers de grains cométaires de taille
raisonnable (>1µ) et un million de taille <1µ et une centaine de grains
interstellaires de taille <1µ.
Pourquoi cette
comète Wild 2 (non elle n'est pas "sauvage" son nom vient de Mr Paul
Wild, un Hollandais, on prononce "viltt"), parce que c'est une comète
"récente", fraîche de la famille de Kuiper, elle a effectué seulement
5 passages au périhélie (au plus près du Soleil) depuis 1974, date à laquelle
elle passe très près de Jupiter, son orbite change et devient intéressante,
elle se rapproche de nous.
On pense qu'elle a
un matériau primitif (car elle vient du fin fond du système solaire avant son
changement d'orbite). On ne voit aussi pas de cratères d'impact à sa surface.
5km de diamètre.
LES INSTRUMENTS À
BORD DE STARDUST.
Principalement :
·
CIDA (Cometary and Interstellar Dust Analyzer) c'est un spectrographe de masse qui
mesure la masse des particules détectées.
·
DFM (Dust Flux Monitor) c'est un capteur piezo électrique qui
compte les particules.
·
Caméra de
navigation (Navigation
camera) sert à la conduite de la sonde et à l'approche de la comète.
·
Le collecteur
en aerogel (Aerogel
Dust Collector) chargé de recueillir les particules dans cette substance
ultra légère qu'est l'aerogel,
un composé à base de verre mais qui contient aussi 99,8% d'air!!!
LES DATES
IMPORTANTES.
Départ de Cap
Canaveral : Février 1999
Survol de la
comète : Janvier 2004
Retour sur Terre :
15 Janvier 2006
Grand succès de la
récupération
LES ANALYSES.
Il y a en fait deux types de collecteurs :
Les collecteurs en
aerogel et
L'armature de ces
collecteurs en Alu
L’aérogel,
matériau transparent, de très faible densité, dans lequel le grain incident est
ralenti puis arrêté après un trajet plus ou moins long; il a été mis au point
par Peter Tsou
du JPL.
Comme déjà dit, il
y a deux côtés à la raquette de réception qui sont collés dos à dos, un côté
pour les grains interstellaires de 1cm d'aerogel et celui pour grains
cométaires de 3cm d'épaisseur.
Il y a 132
cellules de 4*2 cm2, soit environ 1000
cm2 d’aérogel.
Les armatures en
Alu sont aussi des collecteurs, les particules y créent des cratères d'impact
qui donnent des informations même si la particule s'évapore complètement.
L'AEROGEL ET
L'EXTRACTION DES PARTICULES.
On voit ici une
cellule d'aerogel en train d'être extraite du collecteur. (photo NASA)
Ensuite il faut
isoler les particules prises dans cet aerogel, à cet effet on les laisse
généralement dans leur gangue de silice et on découpe autour à l'aide
d'instruments très perfectionnés un ensemble que l'on appelle
"keystone" (je pense que c'est parce qu'ils ressemblent à ces pierres
de voûte (keystone en anglais) des anciennes cathédrales, comme sur la photo
suivante.
On voit ici un
grain cométaire (au fond de la trace à gauche) qui a pénétré dans cet aerogel
par la droite, et y a créé une onde de choc causant cette forme.
Tout le long de la
trace, il y a d'autres grains cométaires.
(Photo NASA :
Westphal,Snead, Nakamura/Messenger)
La vitesse
d'impact étant constante (6km/s) la longueur de la trace est proportionnelle à
la taille du grain.
Voici encore une
superbe photo (NASA) d'un impact dans l'aerogel.
|
|
Janet Borg a eu
la gentillesse de faire circuler un peu d'aerogel afin que tout le monde
puisse toucher |
Voici ce petit
échantillon d'aerogel, quand on le touche c'est comme du verre très très fin. |
Une deuxième
méthode d'étude des grains est de les extraire de l'aerogel et de les déposer
sur différents supports (Or par exemple).
LES ARMATURES EN
ALUMINIUM.
Se sont avérées
très efficaces, des mini cratères sont formés à l'impact des particules qui
disparaissent en général.
La taille du
cratère est directement liée à la taille du grain.
(Photo d'un
cratère de 700nm de diamètre : 0,7µ; c'est une simulation).
(Photo Janet Borg)
La plupart des
échantillons n'ont pas encore été distribué, cela devrait commencer à partir de
Septembre 2006.
En France,
Consortium d’analyses regroupant 7 laboratoires:
CRPG (Nancy)
CSNSM (Orsay)
ENS, Sciences de
la Terre (Lyon)
IAS (Orsay)
Laboratoire de
Planétologie (Grenoble)
LSPES (Lille I)
MNHN (Paris)
sous la direction
de François Robert (MNHN) et Louis d’Hendecourt (IAS)
Mise au point sur
le même échantillon d’une chaîne d’analyses, de la moins destructive à la plus
destructive
LES PREMIERS RÉSULTATS.
LES QUESTIONS QUE
L'ON DOIT SE POSER :
·
A-t-on déjà
rencontré ce type de matériau?
·
Leur nature
est elle plutôt proche des IDP ou des micrométéorite
·
Est ce du
matériau solaire ou pré-solaire?
·
Quelle est la
nature des produits organiques si ils en contiennent et origine de la matière
carbonée.
·
Lien entre
matière cométaire et matière interstellaire?
Autre question :
Quelle est la nature des silicates?
Dans le Milieu
interstellaire, leur structure est amorphe
Alors qu'autour de
certaines étoiles elle est partiellement cristallin
Pour certaines
comètes : évidence de cristallisation
Les IDPs les plus
« primitifs » ont des pyroxènes dominants
Rappel : amorphe ou cristallin? C'est la première question que se posent les chimistes lorsqu'ils
étudient un matériau solide. Ce dernier est cristallin quand il y a un
arrangement ordonné des atomes. Il est amorphe quand les atomes qui le
composent sont désordonnés. En chimie minérale, la vitesse est souvent synonyme
de désordre. Au laboratoire comme dans la nature. Ainsi un magma qui s'échappe
du cratère d'un volcan se refroidit très rapidement à la surface de la terre ;
les atomes qui le composent se figent d'une manière désordonnée et constituent
un solide amorphe. En revanche, un magma, qui remonte lentement vers la surface
de la terre se refroidit pendant plusieurs centaines de milliers d'années ; les
atomes qu'il contient se mettent alors en ordre dans différentes phases solides
cristallines appelées minéraux. L’assemblage de ces minéraux constitue les
roches. Par exemple le quartz, le mica et le feldspaths. (définition tirée de
Espace des Sciences).
Une autre question
fondamentale : les rapports isotopiques, certains sont très importants comme :
D/H : il est >
10-3 nuages moléculaire et de 1,5 10-4 pour l'eau sur
Terre
~ 3 10-4
Halley ; 3 10 -4 Hale-Bopp
et de ~ 10-4 à ~ qques 10-3 pour certains IDPs
qu'en sera t il
pour les échantillons de Stardust?
Autres rapports
isotopiques :
12C/13C ; O16,O17,O18
; N14/N15
Dernière question
: la nature des matières organiques?
LES PREMIÈRES
INFORMATIONS.
Les
mesures sur les armatures d'Alu.
Analyses de
composition globale de la matière cométaire par Spectroscopie optique (IR,
Raman) avec MEB (Microscopie
Électronique à Balayage) avec spectrométrie
en énergie (EDS = Energy Dispersive Spectrometry).
Analyse des
cratères et composition chimique du résidu, répartition géographique.
Bilan de l'analyse
de l'Alu :
-Peu de gros
grains
-
-La distribution
en taille diffère des mesures in-situ
-
-De même pour
l’estimation du flux total
-
-Plusieurs
distributions en amas (agrégats de grains < mm)
-
- Compositions
variées toutes potentiellement extraterrestres
Sur les 26 résidus
d'analysés, il y a une majorité de grains silicates et sulfure de Fer.
bref les
collecteurs en Alu sont très prometteurs.
Les
mesures sur l'aerogel :
Il faut analyser
les grains prisonniers de l'aerogel (les keystones) par microscopie X (à l'ESRF de Grenoble) et les sortir puis
les mettre sur un substrat adéquat.
Voici un bon
exemple d'une trace de grains cométaires ayant pénétré l'aerogel.
On analyse aussi
les grains nus par effet
Raman qui a montré la grande primitivité du Carbone présent par rapport aux
IDP stratosphériques.
L'ENS de Lyon a
participé à cette
campagne concernant les grains interstellaires.
PREMIÈRES
CONCLUSIONS.
-I -
Prouesses et développements techniques
Cela concerne le
découpage des keystones, extraction de grains de quelques mm et l'analyse de
résidus de grains microscopiques
À étudier : mieux
comprendre interaction grains - aerogel
- II -
Distribution en taille des grains
On a noté une
surabondance de grains < 1 mm et on a remarqué la présence d'amas dans
l’aerogel et l’aluminium, pourquoi?
On a aussi noté
que toutes les traces dans l’aerogel
contiennent des grains
-III -
composition des grains et de la comète
Chaque trace est
différente des autres, mais aussi à l’intérieur d’une trace : le grain terminal
n’est pas représentatif du grain incident.
Comparaison avec
données chondritiques problématique.
Il faudrait
pouvoir analyser d’avantage de matière pour remonter à une composition globale
de la comète
-IV -
minéralogie des grains
C'est la donnée
fondamentale pour comprendre l’évolution de la matière cométaire
On a remarqué
jusqu'à présent :
Abondance de
silicates (Fe+Mg) cristallins et amorphes et de sulfures Fe/Ni, pauvres en Ni
Existence de
minéraux réfractaires type CAI (Carbone Alu Inclusion).
On n'a pas pu
identifier des argiles ou des carbonates, par contre on a du pyroxène et de
l'olivine.
Il faudrait
pouvoir comparer avec les données sur les IDPs d’origine cométaire et confirmer
l'absence de minéraux hydratés et la présence de minéraux réfractaires.
- V -
matière organique
Elle est
effectivement présente dans les grains qui sont de distribution hétérogène.
La matière est
riche en O, N et liaison C=O
Dans le futur il
faut s’assurer de l’absence de contaminations
- VI -
rapports isotopiques
On n'a pas encore
noté d’anomalies isotopiques
Le D/H est très
proche du (D/H) terrestre (l'eau des océans viendrait donc bien en partie des
comètes).
Plus
d'échantillons nécessaires.
DE NOUVELLES
QUESTIONS SONT POSÉES.
De ce premier
bilan émanent de nouvelles interrogations comme par exemple :
D’où proviennent
ces minéraux de type « chauds » dans ces objets froids ? du système
solaire interne ou d'autres étoiles? Est ce solaire ou pré solaire ? lien entre
matière cométaire et poussière interstellaire?
De manière plus
générale, quelle est l’origine de ces grains ?
A-t-on déjà
rencontré ce type de matériau?
Quelle est
l’origine de la matière carbonée?
Etc…
C'est sur ces
questions que Janet Borg conclue cette passionnante conférence.
Merci pour ce
voyage fantastique.
Rendez vous dans
quelques mois pour les premières publications officielles.
POUR
ALLER PLUS LOIN.
Sur Stardust :
Toute l'histoire
par la NASA.
Quelques photos faites par John Bradley de l'aerogel.
Le projet Stardust@home
: http://www.planetary.org/programs/projects/stardustathome/letter1.html
Tout sur la comète Wild 2
chez solarviews.
La fiche technique de
l'aerogel : 2 pages pdf.
Toutes
les infos Stardust sur ce site.
Sur les keystones
:
Comment on les
retire de l'aerogel.
Analyse
des premiers keystones par l'ESRF.
Une superbe photo
d'un keystone.
L'extraction des
keystones par le LPI; 2 pages format pdf à voir aussi cette autre
publication à ce sujet (pdf).
Un superbe poster
sur les keystones et la technique qui va avec.
Sur la poussière
interstellaire et cométaire :
Chez Wikipedia.
De la
matière organique dans les IDP.
Un APOD sur les IDP.
Les particules
cométaires sur le site de Stardust.
Les
laboratoires français qui vont analyser les poussières de Stardust, et aussi celui là.
C'est tout pour
aujourd'hui!
Bon ciel à tous
Jean-Pierre
Martin http://www.planetastronomy.com/