mise à jour le 10 Octobre 2006

Pour Justine et Delphine, mes petites filles, nouvelles Vénus qui viennent de naitre ce jour!

 

MISSION VENUS EXPRESS:
Atmosphère et climat,
premières images, premiers résultats.

À la Cité des Sciences de Paris.

 

le Samedi 7 Octobre 2006 à 15H.

Soirée patronnée par :

          

  L’Observatoire de Triel      

 

 

 

Photos : Les photos en haute définition sont disponibles sur simple demande pour ceux qui le souhaitent, de même toutes les photos de cette soirée ne sont pas dans cet article.

 

 

BREF COMPTE RENDU

 

 

 

 

Manifestation présentée par Gilles Dawidowicz (SAF) et Francis Rocard (Responsable des systèmes d'exploration du système solaire au CNES) et qui va être en deux parties.

 

Signalons que les fous d'astronomie étaient nombreux en cet ensoleillé après midi, nous étions au moins 300 passionnés de Vénus.

 

 

 

PLAN DE LA SOIRÉE (accès rapide en cliquant sur les titres des chapitres)

 

LA PLANÈTE VÉNUS AU FIL DES AGES par Philippe Morel (SAF)

 

L'EXPLORATION SPATIALE DE VÉNUS par Francis Rocard (CNES)

 

VENUS EXPRESS PREMIÈRE MISSION EUROPÉENNE AUTOUR DE VÉNUS par Olivier Witasse (ESA)

 

VIRTIS ET SES PREMIERS RÉSULTATS par Pierre Drossart (LESIA)

 

PREMIÈRES OBSERVATIONS DE SPICAV SUR VENUS EXPRESS par Jean-Loup Bertaux (CNRS)

 

 

 

 

 

 

LA PLANÈTE VÉNUS AU FIL DES AGES PAR PHILIPPE MOREL PRÉSIDENT DE LA SAF.

 

Tout d'abord un rappel du lointain passé sur Vénus :

C'est l'étoile matinale dans l'Iliade d'Homère , Sukra chez les Indiens; Anadid chez les Babyloniens, Nahid chez les Persans, Zohar chez les Hébreux, El Zohra chez les Arabes. Puis plus récemment chez les Romains et le Grecs, Vesper, Junon, Isis, etc pour arriver à Vénus.

 

 

Galilée voit Vénus avec sa petite lunette et se rend compte qu'elle possède des phases, c'était vers 1609.

 

Puis c'est Riccioli (vers 1645) qui voit des taches à proximité de Vénus.

 

Cassini aussi étudie Vénus vers 1666 et note qu'elle tourne du Sud vers le Nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bianchini le confirme et publie les premières "cartes" de Vénus en 1726-1728.

 

 

Il fabrique même un globe de Vénus que l'on voit sur la photo ci contre.

 

 

Le célèbre W Herschel s'intéresse aussi à Vénus, et annonce qu'il est impossible de mesurer sa période de rotation par l'observation à cause des illusions d'optique.

 

 

De Vico, lui trouve une période de rotation extrêmement précise de 23 heures 21 minutes et 21,934 sec!!! C'était en 1840.

 

 

Trente ans plus tard, Schiaparelli, celui par qui le malheur des canaux de Mars est arrivé, trouve lui 224 jours, pas trop loin de la vérité.

 

 

Un peu plus tard, le grand Camille Flammarion se trompe complètement et trouve une période de 24H.

 

 

Mais le plus délirant ce fut Percival Lowell, cet admirateur de Flammarion, celui qui croyait aux canaux de Mars, et que voit il sur Vénus en 1896, des canaux aussi comme nous le montre le dessin ci-contre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il fallut attendre le XXème siècle pour avoir des mesures un peu plus sérieuses, ce que fit Charles Boyer à la fin des années 1950, il découvre le mouvement rétrograde de l'atmosphère de Vénus de 4 jours.

C'est un astronome amateur de Brazzaville qui en faisant des photos montre pour la première fois le mouvement des nuages de Vénus.

 

Puis viennent les observations radar, la sol ce Vénus tourne en 243 jours de façon rétrograde.

 

Et enfin les sondes spatiales thème du prochain exposé.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN SUR VENUS EN GÉNÉRAL :

 

Vénus chez Wikipedia en français.

 

Introduction à Vénus chez solarviews en français.

 

Toutes les photos de Vénus chez solarviews.

 

Vénus au planetary journal de la NASA (photos).

 

Liste impressionnante d'images sur Vénus.

 

Visit to Venus par Bob the alien (anglais) simple et facile.

 

Vénus à l'IMCCE (français). simple

 

 

 

Un cadeau : la rotation de Vénus dans ce petit film mpeg de 800kB (copyright Calvin Hmilton).

 

 

 

 

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L'EXPLORATION SPATIALE DE VÉNUS PAR FRANCIS ROCARD DU CNES

(photos des sondes de la NASA / NSSDC et de l'agence spatiale russe)

 

Cette aventure peut être racontée en cinq épisodes.

 

PÉRIODE 1961-65 : Les premières sondes sont presque toutes soviétiques.

 

PÉRIODE 1967-1974 : On commence à mesurer l'atmosphère; des sondes soviétiques touchent le sol.

 

PÉRIODE 1975 : Les premières images du sol.

 

PÉRIODE 1978-1981 : Les Américains rattrapent leur retard avec Pioneer Venus. Venera 13 et 14 imagent le sol en couleur.

 

PÉRIODE 1983-1989 : La cartographie de la planète.

 

 

Examinons maintenant ces diverses périodes en images.

 

 

 

 

 

 

 

 

1961 ,année glorieuse de l'épopée spatiale voit aussi le départ de la sonde Venera 1 lancée par les soviétiques.

Au bout d'une semaine on perd le contact avec la sonde.

Elle sera suivie en 1965 par Venera 2 et3.

 

 

La sonde Vénéra 2 (photo de gauche) a été lancée le 12 novembre 1965 avec à son bord des instruments scientifiques. Le vaisseau spatial est passé à 2400 Km de Vénus. Malheureusement, il a cessé de fonctionner avant et n'a donc pas pu envoyer des données

La sonde Vénéra 3 (photo de droite) a été lancée quelques jours après, elle devait se poser sur Vénus. Elle avait à son bord un système de communication et divers instruments scientifiques. Là aussi, la communication a échoué et aucune donnée n'a pu être envoyé vers la Terre. On voit la sonde de rentrée dans la partie inférieure.

 

 

 

 

À partir de 1965 les sondes spatiales sont maintenant fabriquées par NPO Lavochkin près de Moscou, sur ordre de Korolev. Venera 4 (photo) en 1967 fut la première sonde à pénétrer l'atmosphère de Vénus; les premières mesures de pression sont effectuées.
Venera 5 et 6 en 1969 tentèrent aussi un atterrissage sur Vénus mais furent aussi écrasées par la pression atmosphérique;

Venera 7 en 1970 et Venera 8 en 1972 réussirent le premier atterrissage sur Vénus et purent envoyer des informations pendant plusieurs dizaines de minutes.

Elles sont réfrigérées avant la descente.

Des mesures prouvent que le sol a bien été touché.

Les premières bonnes mesures de pression (90 atm) et de température (450°C) sont faites.

Mariner 10 est la première sonde à avoir utilisé l'assistance gravitationnelle d'une planète pour modifier sa trajectoire, se servant de l'attraction gravitationnelle engendrée par Vénus pour se propulser vers Mercure
Mariner 10 survola Vénus le 5 février 1974 à 5 794 km d'altitude avant de partir pour Mercure

Mariner 10 a pris plus de 4000 photos de Vénus et de son système nuageux.

 

 

 

Venera 9 (photo) et 10 envoyèrent les premières images du sol de Vénus en 1975 après un atterrissage réussi

La sphère que l'on voit sur la photo est le compartiment électronique pressurisé.

La partie supérieure de la sonde comporte l'antenne hélicoïdale.

 

Des parachutes sont ouverts et sont largués vers 50km d'altitude, la sonde est ralentie uniquement par le grand disque que l'on voit sur la photo. En effet la pression est tellement importante que l'atmosphère se comporte presque comme un fluide.

La sonde se pose à la vitesse de 10km/h!

La sonde sur la surface émet pendant au moins 90 minutes après l'orbiter n'est plus en vue, on ne sait pas exactement combien de temps elle a "tenu" sur la surface.

La première photo depuis le sol d'une autre planète. Venera 9 nous montre le relief de Vénus, cette photo a été retraitée par Don Mitchell. L'image supérieure est l'image originale, en dessous se trouve une image calibrée en luminance et tout en bas l'image corrigée des défauts de transmission.

Ces photos montrent clairement de grandes étendues désertiques couvertes de roches (basaltiques) volcaniques sombres aux arêtes vives

Une rare photo des sondes Venera 9 et 10 en test.

 

 

 

 

En 1978 les Américains lancent Pioneer Venus 1 et 2 , Pioneer Venus 1 sera la première sonde à se satelliser autour de Vénus, Pioneer Venus 2 (photo de gauche) a pour mission de frôler Vénus et d'y lancer 4 petits atterrisseurs avant de pénétrer elle même dans l'atmosphère

Succès complet, de plus la sonde Pioneer Venus 1 est restée opérationnelle en orbite autour de Vénus pendant 14 ans, un record!.

La sonde prend des images en UV et des images radar de la presque totalité de la planète.

On se rend compte de la super rotation de l'atmosphère vénusienne.

Grande décennie pour Vénus, Venera 11 et 12 se posent avec succès mais pas d'images. Pourquoi? F Rocard nous l'explique, il y avait un capot de protection (camera cap sur la photo de gauche) devant la caméra mais la pression étant tellement grande que le dispositif d'éjection pyrotechnique  n'a pas fonctionné correctement, le capot s'est recollé sur la caméra. Problème résolu par un petit trou dans le capot pour égaliser les pressions sur les missions suivantes. Le capot c'est le petit objet métallique que l'on voit sur les photos.

À partir des sondes soviétiques suivantes les photos sont en couleur.

 

 

On remarque des terrains différents entre les deux points d'atterrissage.

V13 du gravier et V14 des roches de basalte et aucune poussières.

Voici une vue de Venera 13 dont la distorsion a été corrigée.

Venera 13 et 14 purent aussi analyser le sol. (basalte)

 

 

 

 

 

 

La dernière période 1983 à 1989 voit la cartographie vénusienne se perfectionner. Avec notamment les sondes Venera 15 (photo) et 16.

Venera 15 et 16 elles ne se posèrent pas, elles cartographièrent Vénus au radar (SAR), en particulier l'hémisphère Nord. elles sont composées principalement d'énormes antennes. Elles mesurent aussi la température de la haute atmosphère.

 

Les sondes suivantes sont les Vega qui doivent surtout rencontrer Halley, à cette occasion elles profitent de l'assistance gravitationnelle de Vénus et en profite pour lâcher alors deux modules de descente. Vers 50 km d'altitude, ceux-ci libèrent chacun un ballon destiné à 'flotter' dans l'atmosphère et poursuivent leur route vers le sol (voir le profil de la mission).

Le lander de Vega 1 tombe en panne, mais celui de Vega 2 fonctionne après l'atterrissage. Les deux ballons, (fournis par la France),flottent dans l'atmosphère pendant 46 heures, ils sont suivis par un réseau de stations terrestres. Ils apportent de nombreuses informations sur la dynamique des masses d'air.

Puis c'est la période de domination américaine, la mission Magellan est lancée par la navette spatiale en 1989, et se satellise autour de Vénus le 10 août de l'année suivante. Son objectif est de réaliser une cartographie quasi-complète de la planète avec une résolution de 100m, mais aussi d'étudier son champ de gravité et sa structure géologique

Elle met au jour des volcans et formation "crèpes" et des coulées de lave. Il y a peu de petits cratères sur Vénus, car l'atmosphère étant tellement dense les petites météorites brûlent avant d'arriver au sol. La surface est relativement jeune.

 

Galileo passe aussi par Vénus avant d'aller voir Jupiter et complète les informations sur cette planète.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Les missions Venera par nos amis Russes spécialisés dans ces missions spatiales soviétiques.

 

Catalogue des images des missions soviétiques vers Vénus, exceptionnel, il y a tout, voir aussi cette deuxième plus spécialisée sur les photos du sol et radar, exceptionnel aussi et cette page sur la mission Vega (Venus-Halley).

Tout sur le mapping radar de la planète.

 

The soviet exploration of Venus, une vue d'ensemble.

 

Les missions V15 et 16 et comparaison avec Magellan .

 

La mission Venera 15 par l'ESA.

 

Vega Vénus chez Wikipedia.

 

Les sondes spatiales soviétiques par nos amis de Capcomespace.

 

 

La mission Mariner 10 chez Wikipedia.

 

La mission Pioneer-Venus du UCLA.

 

La mission Magellan chez Wikipedia et un APOD sur cette mission.

 

Les superbes images de Magellan à la NASA.

 

Liste de toutes les missions vers Vénus et aussi cette chronologie de la Nasa.

 

 

 

 

 

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VÉNUS EXPRESS PREMIÈRE MISSION EUROPÉENNE AUTOUR DE VÉNUS PAR OLIVIER WITASSE (ESA)

 

 

Olivier Witasse est adjoint du responsable scientifique de la mission Venus Express, mais il travaille aussi à l'ESA en Hollande sur les projets Huygens et Chandrayaan.

Il est le secrétaire exécutif du réseau Europlanet.

 

Il nous parle ce soir de la genèse de la mission Venus Express.

 

Tout d'abord quelques rappels sur la deuxième planète, située à 0,7 UA. (approximativement 100 millions de km du Soleil).

 

C'est vraiment une sœur de la Terre :

Rayon de Vénus = 6052 km = 0,95 Terre

Masse Vénus = 0,8 Terre

Gravité sur Vénus = 0,9 celle de la Terre.

 

 

 

 

 

Mais les différences arrivent maintenant :

Période de rotation des nuages : 4 jours (super rotation) dans le même sens que la rotation de la planète.

Période de rotation du sol (donc une journée de Vénus) : 243 jours (par rapport aux étoiles, mais 117j par rapport au Soleil).

Elle tourne donc très lentement, ce qui a pour conséquence de ne pas avoir d'effet dynamo du noyau ferreux et donc pas de champ magnétique.

 

Le Mouvement de la planète est RÉTROGRADE. (une explication possible de ce mouvement qui s'effectue à l'inverse de la plupart des planètes du système solaire) : l'effet de l'atmosphère très pesante qui exerce comme un couple de rappel sur la planète).

Année vénusienne : 224 jours terrestres, l'année est plus courte que le jour!!

Inclinaison 177°

 

Température de surface : 460°C

Pression à la surface : 90 atm

Vent très faible : 1m/s.

 

 

L'atmosphère de Vénus:

CO2 : 96,5%

N2 : 3,5%

 

On remarque trois couches de nuages situés entre 40 et 70 km d'altitude.

Au moins la couche supérieure est constituée de gouttelettes d'acide sulfurique!

 

Sous les nuages : H2O et SO2.

 

 

On pense que Vénus aurait posséder de l'eau dans une période passée et qu'elle l'aurait perdue maintenant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus de 400 volcans ont été découverts, le plus haut, le volcan Maat Mons étant de 9km, mais aucun signe d'activité volcanique récent n'a été détecté.

 

Surface très jeune, peut être 500 millions d'années, mille cratères d'impact entre 1 et 300km de diamètre.

 

Le plus gros le cratère Meade de 300km de diamètre.

 

 

Celui que l'on voit à gauche est le cratère Danilova de 50 km de diamètre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais ce qui caractérise Vénus c'est sa température extrême due à l'effet de serre important à sa surface.

 

Les planètes comme la Terre, Vénus et Mars ont approximativement eu la même atmosphère originelle due au volcanisme : CO2, H2O, SO2 principalement.

 

Le CO2 et surtout H2O sont des gaz à effet de serre (effet de serre : greenhouse effect en anglais), c'est à dire, qu'ils sont en partie transparents au rayonnement solaire, et laissent donc ce rayonnement atteindre le solde la planète, par contre, ils bloquent le rayonnement ré-émis par le sol (qui se trouve être dans l'Infra Rouge) augmentant ainsi la quantité de chaleur sur la planète.

 

 

 

 

En fait ce phénomène est un délicat équilibre; l'effet de serre était nécessaire sur Terre, sans cela la température moyenne au lieu d'être +15°C serait de –15°C ce qui aurait donné certainement un autre cours à la vie que nous connaissons. Bien entendu c'est comme tout il ne faut pas en abuser, or sur Vénus il y a eu de l'abus.

 

Comparaison à gauche entre la Terre et Vénus.

80% du rayonnement solaire est réfléchi dans l'espace par la couche de nuage (son albédo est de 0,8), 10% est absorbé par l'atmosphère et 10% atteint le sol.

C'est ce petit 10% qui se transforme au contact du sol en rayonnement IR et qui ne peut plus ressortir à cause de l'épaisse couche d'atmosphère, ce qui donne une différence de près de 500°C entre le sommet des  nuages et le sol. (cercle vicieux!).

 

Contrairement à la Terre qui avec un albédo beaucoup plus faible (0,3) mais qui ne contient pas autant de CO2 dans son atmosphère a une température moyenne plus clémente. (voir le bilan radiatif de la Terre.)

 

Probablement qu'au début de son histoire Vénus recelait une quantité d'eau importante, mais si près du Soleil, l'eau ne pouvait plus rester liquide, toute l'eau s'est évaporée et H2O est un puissant gaz à effet de serre, beaucoup plus que CO2; la température augmentait rapidement jusqu'aux 460°C d'aujourd'hui.

 

 

L'objet de la mission Venus Express est principalement l'étude de l'atmosphère de Vénus et la dynamique des nuages, afin de comprendre les différences avec notre atmosphère et d'essayer de savoir pourquoi elle est si différente de la Terre.

 

Il faudra aussi comprendre la super rotation de l'atmosphère, c'est à dire qu'elle tourne PLUS VITE que la planète elle même (comme sur Titan), comprendre l'interaction avec le vent solaire.

 

 

 

 

La genèse de la mission Venus Express.

 

 

Il restait du matériel à récupérer de la sonde Mars Express (que l'on voit à la gauche de la photo ci-contre) et ceci a donner l'idée à l'ESA en 2001 de lancer un "appel à idées" pour le réutiliser.

 

Une mission vers Vénus s'est tout de suite imposée, et Venus Express a été sélectionnée en Novembre 2002 pour un lancement 3 ans plus tard; un record dans le domaine spatial où les délais sont plutôt de l'ordre de la dizaine d'années.

 

Venus Express est donc née de Mars Express dont il a l'aspect (partie droite de la photo), quelques modifs ont été apportées à cause de la proximité du Soleil, d'où de moins grands panneaux solaires qui comportent aussi des radiateurs pour évacuer la chaleur.

 

 

 

 

 

Les instruments sont presque les mêmes que pour MEX, ils ont aussi été pris sur les restes de Rosetta.

 

 

Lancement par une fusée Fregat de Baïkonour et en route pour Vénus, capture par Vénus après allumage moteur de 50 minutes.

 

Et hop on tourne autour de Vénus en 24 heures (très pratique) sur une orbite très elliptique qui permet de s'approcher pour faire des vues de près (250km) et de s'éloigner à 60.000 km pour les vues d'ensemble.

 

 

 

 

 

 

Venus Express est maintenant prête à travailler et à nous donner ses premiers résultats (voir les conférences suivantes.).

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Le site de la mission Venus Express. (anglais)

 

Sur l'effet de serre en français.

 

L'effet de serre par l'ESA (anglais).

 

Le volcanisme sur Vénus par l'Université d'Oxford. (anglais)

 

Les volcans de Vénus chez solarviews. (anglais)

 

Les cratères d'impact de Vénus chez solarviews. (anglais)

 

Superbe présentation pdf de 42 slides sur les cratères d'impact de Vénus. (anglais)

 

La carte de Vénus avec ses reliefs.

 

La mission Venus Express sur ce site.

 

 

 

 

 

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Le public toujours aussi attentif.

 

 

 

 

VIRTIS ET SES PREMIERS RESULTATS PAR PIERRE DROSSART (LESIA).

 

 

Pierre Drossart est Directeur de recherches au CNRS et il est de l'Observatoire de Paris (du LESIA plus exactement) et est responsable de l'instrument imageur VIRTIS.

 

L'instrument VIRTIS est un instrument double : imageur et spectromètre IR à la fois. On obtient une image et la composition en même temps, chaque longueur d'onde donne une information sur un corps particulier.

 

 

VIRTIS développé par l'Observatoire de Paris et par l'IASF de Rome et par Berlin permet des "coupes tomographiques" de l'atmosphère vénusienne grâce à un choix judicieux de longueur d'ondes.

Voir cette partie déjà expliquée lors de la dernière conférence sur Venus Express.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On obtient ainsi des vues prises le jour et la nuit comme sur la photo suivante prises pendant la phase d'insertion de la sonde, quand elle montait jusqu'à plus de 300.000km d'altitude. Elles se lisent de gauche à droite et de haut en bas.

Les vues jour sont en bleu (filtre UV 380 nm) et les vues nuit en rouge (filtre IR 1,7µ).

On se rend même compte de la rotation des nuages.

 

Cette évolution des nuages est représentée sur la carte suivante des nuages pris à 1,7µ pendant l'orbite d'insertion.

La couleur représente l'intensité lumineuse des nuages, plus c'est lumineux, plus le rayonnement s'échappe.

 

 

 

 

 

 

 

Cet instrument permet aussi de voir quelques structures de surface au travers des nuages, mais la résolution est limitée à 200km au sol.

 

On a pu identifier certains endroits par rapport aux cartes conventionnelles de Vénus, comme sur la photo ci-contre.

 

 

 

Signalons que la température de surface dépend de l'altitude, plus le terrain est haut plus il fait froid (tout est relatif quand même).

 

 

 

 

 

Cet instrument nous permet d'observer le fameux vortex polaire

Sur ce site nous avons déjà évoqué les premières images obtenues dès la première orbite ainsi que le double vortex du Pôle Sud.

Ce vortex peut être analysé en faisant varier la longueur d'onde ce qui nous permet de pénétrer plus ou moins profondément dans les nuages, et on remarque que plus on descend et plus le double vortex devient simple, comme on le voit sur cette vidéo fournit par l'ESA. Les vues sont entre 70 et 55 km d'altitude.

 

Il est a noter que Pioneer Venus en son temps avait détecté lui un vortex au Pôle Nord.

 

On a remarqué aussi la structure spiralée des nuages.

 

 

L'instrument VIRTIS a aussi détecté du CO2 dans les couches de nuages vers les 110km d'altitude en observant des spectres de jour et de nuit.

 

Quel est donc le bilan de VIRTIS après 6 mois d'activité en orbite : on a recueillis plus de 50 GB de données.

Tous les niveaux atmosphériques ont été étudiés : surface, atmosphère basse, nuages, haute atmosphère.

Le dépouillement commence seulement!

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Description de l'instrument VIRTIS par l'observatoire de Paris. (anglais)

 

Explication de VIRTIS à l'ESA (en français).

 

Détails techniques de l'instrument (anglais).

 

Voici un petit film de l'animation de l'atmosphère de Vénus vue par l'instrument VMC (Venus Monitoring Camera).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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PREMIÈRES OBSERVATIONS DE SPICAV SUR VENUS EXPRESS PAR JEAN-LOUP BERTAUX (CNRS)

 

 

Jean-Loup Bertaux du service d'aéronomie de Verrières le Buisson et PI de l'instrument SPICAV (Spectroscopy for Investigation Characteristics of the Atmosphere of Venus) nous signale d'entrée de jeu, que les Instituts spatiaux Belge et Russe ont participé à l'élaboration de cet instrument qui est un spectromètre UV (118 à 320nm) et IR (0,63 à 1,7µ) dérivé du SPICAM de Mars Express.

 

Il est couplé de plus à l'instrument SOIR : Solar Occultation in the Infrared , occultation solaire dans l'IR développé par nos amis Belges, pour observer le Soleil à travers l'atmosphère de Vénus à des longueurs d'ondes infrarouges entre 2,3µm – 4,3µ,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les nuages de Vénus: la couche supérieure contient des gouttelettes d'acide sulfurique (comme sur Terre vers 18km).

H2SO4 provient du volcanisme des planètes, le SO2 émis par les volcans se transforme en acide dans la haute atmosphère.

Les couches inférieures contiennent du CO2 et de la vapeur d'eau, gaz à effet de serre.

 

 

Ce qui pose la question pour Vénus : les volcans (nombreux sur cette planète) sont ils encore actifs de nos jours?

On sait qu'ils étaient actifs il y a 600 millions d'années, et sont probablement la source du Soufre et donc du SO4H2 de l'atmosphère.

 

 

 

 

 

 

 

L'atmosphère est mesurée par occultation comme on le voit sur la figure. (même principe que pour Mars)

On vise une étoile puis on mesure son spectre hors de l'atmosphère et lorsque sa lumière traverse l'atmosphère de la planète, lors du mouvement de la sonde sur son orbite.

Certains corps présents dans l'atmosphère absorbe fortement le rayonnement comme le CO2.

 

L'instrument SOIR fonctionne sur le même principe, mais l'étoile choisie dans ce cas c'est notre Soleil lui même.

La gamme de longueurs d'onde choisie permet l'étude des altitudes de 45 à 70 km. Il permet aussi de mesurer un facteur essentiel , le taux de HDO (eau lourde) dans la haute atmosphère.

 

 

 

 

En effet Vénus c'est aussi histoire d'eau!

Actuellement la vapeur d'eau correspondrait à une couche de 3 cm d'eau sur la surface de la planète. (Terre 2,8km Mars 20m).

Mais autrefois qu'en était il? On s'aperçoit que le rapport eau lourde sur eau normale (HDO/H2O) est 150 fois plus grand que sur Terre.

 

 

La mesure de la quantité de deutérium D, et donc du rapport D/H, fournit une estimation de la quantité d’hydrogène (donc d’eau) perdue par la planète dans le passé, car D, deux fois plus lourd, s’échappe moins facilement que H.

 

Cette quantité de D plus importante que sur Terre, conduit à une quantité d’eau initiale de l'ordre de  150x3 = 4,5m soit moins de 1% de la quantité totale d’eau contenue dans les océans terrestres.

 

SOIR a détecté formellement du Deutérium dans la haute atmosphère comme on le voit sur le spectre ci contre.

Le D est un marqueur de la présence passée d'eau liquide sur Vénus.

 

 

 

L'instrument SPICAV dans sa partie UV a analysé l'atmosphère par occultation stellaire de nuit et a mesuré le CO2, on en a déduit le profil en température de l'atmosphère qui cadre a peu près avec les modèles utilisés.

 

 

Les investigations continuent.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

L'instrument SPICAV SOIR par nos amis Belges du service d'aéronomie, document pdf de 12 pages avec un excellent résumé de l'atmosphère de Vénus (en français).

 

Le projet Venus Express par nos mêmes amis Belges.

 

Caractéristiques techniques de l'instrument par l'ESA (anglais).

 

Where is the water on Venus :article de base sur le sujet, un peu hermétique (anglais).

 

L'importance du ratio D/H (anglais).

 

 

 

 

 

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EN CONCLUSION : POURQUOI CES TROIS PLANÈTES SONT ELLES SI DIFFÉRENTES?

(© Olivier de Goursac)

 

POURQUOI?

 

 

 

 

 

C'est tout pour aujourd'hui!

 

Bon ciel à tous

 

Jean Pierre Martin

http://www.planetastronomy.com/