Merci à Alain Carion de nous avoir permis de
faire des photos.
BREF COMPTE RENDU
La
coordinatrice du groupe, Evelyne Blomme a eu l'excellente idée de nous
convier à une visite de cette exposition préparée par notre ami Alain
CARION minéralogiste très célèbre (qui possède une des
plus belle galeries de minéraux et de météorites de la place de Paris
: 92 Rue St Louis en l'île 75004
Paris: voir photo de gauche) qui a eu la gentillesse de prêter ses
meilleures pièces pour un public d'avertis.
Cette exposition devait se terminer fin 2007
mais devant son succès elle
est prolongée jusqu'au 30 Mars 2008. courrez la voir!
(Les plus anciens auront peine à reconnaître
la faculté des sciences avec tous les travaux de désamiantage en cours!)
Attention changement de lieu : c'est maintenant
Place Jussieu horaires : ouverture de 13 à 18 heures, fermée les lundi et
mardi en août et le mardi les autres mois Tel : 01 44 27 52 88
).
À voir absolument en même temps que cette
collection de fulgurites et de verres, les autres pièces uniques de la collection de minéraux de ce musée, un des
plus riches de France. On en aperçoit une petite partie sur cette photo
(volée!).
Textes tirés du site de l'exposition :
INTRODUCTION
:
Depuis l’Antiquité, l’homme sait fabriquer
du verre à partir de silice (du sable) et de fondants (comme les cendres de
plante ou bien le natron). Cette étrange matière, dure comme la pierre,
cassante comme la glace et parfois transparente comme l’eau se trouve
aussi à l’état naturel.
Les
verres naturels sont d’autant plus précieux qu’ils sont rares.
Ils se forment à partir de matière minérale
fondue qui a refroidi suffisamment vite pour qu’il n’y ait pas de
formation de cristaux.
LES
VERRES VOLCANIQUES : PIERRES DE FEU
Les verres naturels les moins rares sont issus
du volcanisme. Ils se sont formés à partir d’une lave refroidie en
surface au contact de l’air, de la roche ou de l’eau. On distingue
plusieurs types de verres volcaniques.
Les verres de basalte,
liés au volcanisme de type hawaïen contiennent peu de silice. La lave
basaltique est très fluide et doit donc être refroidie très rapidement.
Lorsque les éruptions sont terrestres et loin d’une étendue d’eau, on
peut trouver des blocs de laves dont la surface est vitrifiée par un
refroidissement rapide au contact de l’air. L’épaisseur est cependant
très faible de l’ordre du micron (un millième de millimètre !).
On trouve ces verres sous forme de fibres ou
gouttelettes lorsque la lave est projetée dans l’air et filée à grande
vitesse (ce sont les cheveux de Pélé du nom de la déesse hawaïenne du
feu et des volcans).
Lorsque des bulles se forment dans la lave et
éclatent, il ne reste qu’un fin réseau de verre entre les pores.
On a alors une réticulite, sorte de mousse de
verre très légère, très rarement trouvée à cause de son extrême
fragilité.
On récolte aussi des verres basaltiques sur le
fond des océans près des rides océaniques où se forment les laves en
coussins ou « pillow lavas ».
Les obsidiennes
sont liées au volcanisme terrestre de zones de collision.
Elles proviennent de laves riches en silice et
très visqueuses. Elles sont plus fréquentes car elles ne nécessitent pas
un refroidissement très rapide.
Elles sont en général noires et parfois
vertes (présence de fer).
Les variétés plus rares sont de couleur
marron rouille (inclusions d’hématite) ou piquetées de petits cristaux
blancs de cristobalite (une des formes de la silice).
Les obsidiennes
« arc-en-ciel » résultent de la présence de microcristaux fibreux orientés.
Divers types d'Obsidiennes
LES
TECTITES ET LES IMPACTITES : PIERRES DE CHOC
Le nom « tectites »,
du genre féminin, vient du grec têktos qui signifie « fondu ». Ces
roches apparues dans la littérature il y a deux siècles environ, ont
longtemps été un mystère car on ignorait leur origine. On les a d’abord
rangées dans les collections avec les météorites sous le vocable de « météorites
vitreuses ». Depuis peu, leur origine extraterrestre est discréditée.
Grâce aux études sur la chute des météorites
sur Terre (« l’impactisme terrestre ») et sur la formation des cratères
(les «astroblèmes»),
on admet maintenant que l’origine des tectites est liée à la création
des cratères d’un diamètre supérieur à 10 km.
Lors de l’impact, une certaine quantité de
matériaux fondus peut être projetée, parfois à plusieurs centaines de
kilomètres.
Divers tectites et impactites et explication
de la formation.
Les tectites sont donc des fragments de matériaux terrestres projetés loin du point
d’impact d’une grosse météorite.
Elles sont constituées de silice (85%) et
d’alumine (15%). Durant leur vol dans l’atmosphère, elles adoptent généralement
des formes régulières : disques, poires, larmes, évoquant les gouttes
d’un liquide visqueux brusquement figé.
Les impactites
sont des verres naturels formés au moment de l’impact.
A l’inverse des tectites elles n’ont pas été projetées dans l’atmosphère.
On retrouve dans leur composition chimique des
traces de la météorite incidente.
Le verre libyque,
popularisé par Théodore
Monod, en est un bel exemple.
Les hommes préhistoriques s’en sont servi
pour fabriquer des armes et des outils.
Les égyptiens au temps des pharaons l’ont
sculpté pour l’inclure dans des bijoux : le
pectoral de Toutankhamon possède en son centre un scarabée
en verre libyque.
Outils en verre libyque (impactite)
Aujourd’hui, les plus beaux verres libyques
sont considérés comme des pierres gemmes et sont taillés.
LES
FULGURITES : PIERRES DE FOUDRE
Les fulgurites
(du latin Fulgur, éclair) sont produites
par la foudre.
Elles ont été trouvées au pied des dunes de
la Grande Mer de Sable dans le sud-ouest de L'Égypte.
Leurs formes tubulaires sont typiques d'un éclair
frappant le sable. On estime que chaque éclair libère une énergie moyenne
d’un milliard de Joules (de quoi porter à ébullition 24 tonnes d’eau).
La température de l'air atteint momentanément
10000°C et parfois même 30000°C.
Le maximum du courant mesuré va de 10000 à
100000 Ampère mais ne dure que quelques microsecondes.
Cette
énergie va faire fondre
ou vaporiser le sable avec la formation d'un verre, nommé
Lechatelierite par A. Lacroix qui étudia ce phénomène dès 1915 (Le
Chatelier était un ingénieur français des mines).
Certaines fulgurites tubulaires connues dépassent
huit mètres, mais leur récupération est impossible : elles sont trop
fragiles et sont le plus souvent trouvées en fragments de 10 à 15 cm, avec
des diamètres variant de 5 à 20mm.
La foudre peut aussi vitrifier d’autres
roches dénudées comme le granit.
Ces roches vitrifiées sont bien connues des
alpinistes mais restent très rares car elles sont vite altérées par les
agents atmosphériques.
Symbole de cette exposition réussie :
un outil préhistorique en verre libyque.
Une partie du groupe Daubrée qui a
participé à cette visite.
Merci à Alain
CARION qui a fourni les merveilleuses pierres et qui nous a autorisé
à faire des photos et à les mettre sur Internet à la disposition du
public.
N'hésitez à visiter cette exposition et toute
la collection du musée
des minéraux de Jussieu.
Extrait de sa présentation :
La collection de minéraux de l’université
Pierre et Marie Curie est l’une
des plus anciennes de France. Elle est née peu après la création
de la chaire de Minéralogie à la Sorbonne le 14 avril 1819 : consacrée
à l’enseignement et à la recherche, elle est constituée de nombreux
dons et d’achats et s’accroît au cours du XIXe siècle.
En 1954, elle s’enrichit de la collection
de Louis Vésignié, qui avait réuni l’un des ensembles de minéraux les
plus importants du monde, et il est décidé de l’ouvrir au public ;
aux missions pédagogique et scientifique de la collection, s’ajoute alors
une autre, muséologique : les meilleurs spécimens deviennent objets
de patrimoine.
En 1970, la collection quitte la Sorbonne
pour la faculté des Sciences de Jussieu : elle est installée dans un
salle d’exposition de 200 m2 et se complète peu à peu grâce à de
nouvelles acquisitions que les chercheurs de l’institut de Minéralogie et
de Physique des milieux condensés sont allés négocier ou découvrir aux
quatre coins du monde.
Près
de 1 500 minéraux (sur environ 16 500 spécimens en réserve) sont
ainsi exposés. Sélectionnés parmi les plus esthétiques ou les plus
importants dans les sciences, les applications industrielles ou les arts,
ils représentent environ 500 des 4 200 espèces connues. Beaucoup d’entre
eux sont issus de découvertes récentes.
La présentation dans des vitrines aux
formes épurées et hermétiques ne répond pas qu’à des motivations esthétiques,
elle permet aussi de protéger les minéraux dont certains très fragiles
craignent l’air, l’humidité, la lumière et parfois même les bactéries :
dans ces vitrines presque hermétiques, les minéraux sont ainsi placés à
l’abri de la poussière et bénéficient d’une bonne protection contre
les variations de température et d’hygrométrie. Un niveau d’éclairage
modéré, adapté (filtres anti-ultraviolet) et extérieur aux vitrines
favorise par ailleurs leur conservation.
Les 24 vitrines
panoramiques reçoivent les minéraux selon une classification
chimique habituelle qui repose sur les 10 grandes familles : les
éléments, les halogénures, les oxydes, les sulfures, les carbonates, les
composés organiques, les borates, les sulfates, les phosphates et les
silicates.
Ces familles de subdivisent elles-mêmes en
sous-familles. Des vitrines murales contiennent les spécimens de grande
taille. Hormis quelques tranches sciées et polies, toutes les formes étonnantes
que l’on observe, géométriques ou non, sont naturelles. Elles dépendent
de l’organisation des atomes et des conditions physico-chimiques qui ont régné
durant leur croissance.
Chaque minéral exposé a une histoire
souvent longue et complexe : pour plus de renseignements, les visiteurs
peuvent consulter un cédérom
qui décrit 450 spécimens et répond aux questions les plus souvent
posées.
Une exposition Prière de toucher !
attend les visiteurs à l’accueil : cette petite visite tactile les
invite à découvrir les minéraux d’une manière différente.
Enfin, un
audioguide propose aux visiteurs une approche variée du monde minéral
en commentant dans chaque vitrine les pièces les plus spectaculaires.