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- Mise à jour le 30 Juin 2008
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- CONFÉRENCE d'Alain
RIAZUELO
- De l'Institut
d'Astrophysique de Paris (IAP),
"VOYAGE AUTOUR (ET À L'INTÉRIEUR)
D'UN TROU NOIR"
- Organisée par la
SAF
- Dans ses locaux, 3
rue Beethoven, Paris
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- Photos : JPM pour l'ambiance. (les photos avec
plus de résolution peuvent m'être
demandées directement)
- Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire.
- Alain Riazuelo a eu la gentillesse de nous
donner sa présentation complète (en pdf), elle est disponible sur
ma liaison ftp elle s'appelle. : Riazuello-TN.pdf
Ceux qui n'ont pas
les mots de passe doivent me
contacter avant.
- Cette présentation est bien entendu aussi sur
le site de la SAF.
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Cette
présentation ne comprend pas les nombreuses animations vidéo que l'on
pourra trouver dans le DVD publié à l'occasion du numéro spécial de Sciences
et avenir d'Avril 2008. il est à commander avec ce bulletin
de commande et coûte 3,90€, un must pour tout saisir de cette superbe
conférence.
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- BREF COMPTE RENDU
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- Comme la présentation est disponible, mon
compte rendu sera très succinct.
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- Alain
Riazuelo possède un DEA
d'astrophysique et de techniques spatiales, ses spécialités : le bruit de
fond cosmologique, l'inflation, la topologie de l'Univers les trous noirs.
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- Il
est actuellement astrophysicien à
l'IAP.
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- Cette
présentation avec animations et simulations correspond à un travail entrepris
ces des
deux dernières années.
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- Pour information, toutes ces simulations ont été
conçues sur un PC de bureau a peu près standard.
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- GÉNÉRALITÉS SUR LES TROUS
NOIRS.
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- Le
trou noir est en fait un concept qui date de l'époque de Laplace et de Mitchell qui furent les premiers à
imaginer à propos de la notion de vitesse
de libération, une vitesse qui soit celle de la lumière et que donc
aucune lumière ne pourrait s'échapper d'un tel objet, d'où le nom trou
noir.
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- Le
facteur important pour les trous noirs ce n'est pas la densité mais plutôt
le rapport Masse sur rayon que l'on appelle compacité.
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- Un
trou noir est
le stade ultime d'évolution du cœur d'une étoile massive.
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- En
effet une étoile
massive après avoir évolué voit son cœur de Fer imploser, il se
produit alors une supernova qui peut donner naissance soit à une étoile
à neutrons (pulsar) soit à un trou noir.
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- Alors,
à quoi pourrait ressembler un trou noir?
- C'est
le fameux Chandrasekhar
qui parmi les premiers en 1983 publie dans un texte assez aride de 646 pages ce que
pourrait être un trou noir, c'était dans l'ouvrage "The mathematical
theory of Black Holes".
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- Toutes
les représentations actuelles comme celles
de la NASA par exemple sont fausses à différents niveaux.
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- Quelques chiffres à propos
des TN :
- Un
trou noir de la masse du Soleil aurait un diamètre de 3km.
- Le
rayon de Schwarzschild est donné par la formule :
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où
Mo est la masse du Soleil.
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- À
remarquer : le rayon du
TN est proportionnel à sa masse.
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- De
même le rayon angulaire sous lequel il serait vu est de :
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cela
veut dire quelque chose en nano arc seconde, soit un objet de 1 micron vu de
Terre à la surface de la Lune!!!
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- Le
trou noir le plus célèbre, Cyg
X-1 qui a une masse de 10 fois celle du Soleil a une taille angulaire de
0,6 nas (nano seconde d'arc!)
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- Par
contre l'immense TN au centre
de notre galaxie, Sgr A*de 3,5 millions de masses solaires est vu sous
30 micro arc sec; pas encore visible par nos instruments (100 µas) mais
cela va venir bientôt on espère, surtout avec la technique de l'interférométrie
radio.
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- COMMENT
REPÉRER UN TROU NOIR : EXEMPLE DE Sgr A*.
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- Un trou noir n'émettant aucun rayonnement
direct, ils sont donc….invisibles, on
ne peut les détecter que indirectement.
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- Comme par exemple cette étude sur 15 ans des
astrophysiciens du fameux Max Planck Institute de Garching près de Munich.
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- Vous trouverez cette animation ICI,
vous pouvez même la télécharger.
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- Que voit on?
- On voit un ballet d'étoiles qui suivent des
orbites Kepleriennes, on en déduit le
point autour duquel elles tournent, il est invisible, sa masse serait de
quelques millions de masses solaires, c'est un trou noir géant, celui qui
est au centre de notre galaxie (comme de la plupart des galaxies).
- Il est nommé Sagittarius A* ou Sgr A* (on
prononce Sagittarius A étoile ou A star).
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- LA SIMULATION.
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- On
supposera le TN sans disque de matière.
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- Maintenant
je vais prendre une
partie du texte écrit par Sylvie Rouat (en italique) pour
le magazine
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- Grâce à des
modèles numériques inédits, voici la description d'un voyage à la
rencontre de l'astre le plus mystérieux du cosmos. Une expérience
virtuelle peuplée d'étranges phénomènes
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- La traversée interstellaire a duré
quelques années. Et soudain, il est là, devant nous : un vaste trou noir
semblable à un vortex, crachant des fontaines de matière azurée. Nous
touchons enfin au but. Notre excursion est terminée.
Ce voyage imaginaire vers un trou noir nous est presque familier. Et
pourtant, il est
contraire aux lois de la physique, comme l'explique Alain Riazuelo,
astrophysicien à l'Institut d'astrophysique de Paris, dans une nouvelle modélisation
des plus décoiffantes.
Reprenons le voyage depuis le pas de tir.
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- Notre objectif est de nous diriger vers
Epsilon Eridani, une étoile un peu plus petite que le Soleil, située à
10,4 années-lumière de nous. Cette étoile est devenue mythique dès 1960,
lorsque Francis Drake pointa le radiotélescope de Green Bank, en Virginie,
à la recherche de signaux émis par une hypothétique civilisation
extraterrestre.
- En vain. Fort de cette référence et des
rumeurs littéraires qui font de cette étoile le lieu de naissance de
Mister Spock, l'homme aux oreilles pointues de Star Treck, Alain
Riazuelo a localisé dans cette direction un trou noir de quelques milliers
de masses solaires.
- Cet objet est extrêmement compact, exerçant
autour de lui une force gravitationnelle sans égale : rien ne peut résister
à son attraction. Même les rayons lumineux sont piégés à jamais.
- Si l'on espère atteindre notre destination
à l'échelle d'une vie humaine, il nous faut un vaisseau rapide, extrêmement
rapide : en accélérant à 99% de la vitesse de la lumière, il nous
faudrait tout de même plus de quatre ans pour dépasser la plus proche étoile
!
- Une telle accélération, hélas ! nous pulvériserait,
tant la force de gravité qui s'exercerait alors sur nos organismes serait
écrasante. Et nul alliage de titane ne pourrait nous en préserver
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- Si ce TN était de masse stellaire, le champ de
gravité, produit aussi par effet de marée, procure une accélération de
10 milliards de g par m, autrement dit nous serions écartelés.
- Par contre pour un trou noir massif,
contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'effet de marée est beaucoup
plus faible.
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- Je reprends le texte de S Rouat :
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- L'aberration
de la lumière, L'impression de reculer
- Néanmoins, imaginons qu'en ce trentième siècle,
nous disposions des technologies pour voyager ainsi sans trépasser. Nous
voici propulsés dans l'espace à une vitesse approchant les 70% de celle de
la lumière. Loin de défiler de part et d'autre, les étoiles semblent
venir de l'arrière : Antarès et Orion, qui sont à l'opposé de notre
direction, apparaissent devant nous. Peu à peu, les rayons lumineux
semblent se concentrer au centre de notre champ de vision en une flaque de
lumière éblouis- santé. Nous sommes maintenant à 99% de la vitesse de la
lumière et nous ne voyons plus rien.
- Cet effet inattendu est dû à un phénomène
«d'aberration de la
lumière», semblable à celui de la pluie sur le pare-brise d'une
voiture. Lorsque celle-ci roule à grande vitesse, la direction apparente de
la pluie bascule vers l'avant et nous avons l'impression que la pluie se précipite
vers nous quasi à l'horizontale.
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- Peu
à peu, toute la voûte céleste qui était dans notre dos semble passer
devant, excepté le point situé
exactement dans notre dos. C'est James Bradley qui a mis en évidence ce phénomène
en 1728. Tandis que l'astronome britannique traversait une rivière sur un
voilier, il s'aperçut que la direction apparente du vent avait changé, un
effet bien connu des navigateurs. Perplexe, Bradley se demanda si cet effet
pouvait s'appliquer à la lumière. Après quelques mois d'observation de l'étoile
Gamma Draconis, il mit en évidence les variations de la position apparente
de l'étoile.
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Le
phénomène d'aberration a une conséquence déconcertante : alors que l'on
accélère à des vitesses proches de celle de la lumière et que la lumière
émise par tous les objets - même ceux situés derrière nous - se
concentre dans la direction vers laquelle nous filons à toute allure, nous
avons pourtant l'impression de reculer !
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- Voici une illustration de ce phénomène avec
une vue du ciel (en supposant des petits carrés pour voir les déformations).
- De Gauche à droite la vitesse de l'observateur
:
- En haut : vitesse nulle; 0,3 c
- En bas : 0,6 et 0,9c.
- À 0,9c comme dit dans le texte on voit les
deux pôles célestes en même temps!
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- L'effet
Doppler :décalage vers le rouge et le bleu : redshift et blueshift.
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- Pendant cette prodigieuse accélération, l'aspect même des étoiles s'est modifié.
Les astres rouges, tels Bételgeuse, sont devenus orange, jaunes puis d'un
blanc éclatant. Les géantes bleues ont vu leur éclat décupler. Derrière
nous en revanche, l'inverse s'est produit. Toutes les étoiles ont peu à
peu rougi, leur luminosité a décru fortement puis elles se sont assombries
jusqu'à ce que le ciel tout entier devienne noir. Ces deux phénomènes
opposés sont dus à l'effet Doppler, qui engendre un décalage vers le
rouge lorsque la lumière s'éloigne et un décalage vers le bleu tandis
qu'on s'approche de sa source. De fait, entre l'émission d'une onde et sa réception,
il peut se produire un décalage de fréquence lorsque la distance entre l'émetteur
et le récepteur varie au cours du temps. Ce décalage des ondes lumineuses
est similaire à celui, plus connu, des ondes acoustiques : le bruit d'une
sirène de voiture de police devient de plus en plus aigu à mesure qu'elle
s'approche de nous, puis devient plus grave en s'éloignant.
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Le trou noir est maintenant en vue, découpant sa silhouette sur un
somptueux tapis d'étoiles. Notre vaisseau est installé sur une orbite
circulaire, à distance respectable du monstre. Pour ne pas subir
l'influence gravitationnelle de celui-ci, il nous faut en effet adapter la
vitesse à l'altitude.
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Plus
nous approchons du trou noir, plus il faut aller vite et dépenser une énergie
de plus en plus phénoménale. Mais il y a une limite à ce jeu d'équilibriste,
appelée «sphère des photons» : sur cette orbite, la vitesse de
satellisation est égale à celle de la lumière, ce qui signifie que seuls
les photons peuvent frôler le trou noir si près avec une chance d'en réchapper.
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- Illustration de ce phénomène : aberration et
effet Doppler avec une vitesse de 0,5c, on voit sur cette image :
- En haut de g à d : vue en regardant vers
l'avant; vue en regardant derrière.
- En bas de g à d : en regardant vers la droite
(vue sombre) puis image originale sans terme Doppler.
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- L'intensité.
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- L'intensité de la lumière des étoiles dépend
fortement du z (facteur de décalage vers le rouge), donc l'intensité des
étoiles va augmenter fortement pendant notre voyage.
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Images fantômes
Autour de l'astre mort, cependant, se produisent d'étranges phénomènes
optiques.
- Les
étoiles se dédoublent de chaque côté, effectuant autour de lui une ronde
lumineuse.
- À distance, les objets apparaissent comme
distordus. La tramée gazeuse de la Voie lactée elle-même s'arrondit et
son double dessine une boucle sous le trou noir. Bientôt, notre galaxie
semble dessiner un anneau gazeux autour du trou noir.
- Tous ces mirages visuels sont dus à la déflexion
des rayons lumineux.
- Prédit par Albert Einstein en 1915 dans le
cadre de sa théorie de la gravitation, cet effet fut confirmé en 1919 lors
d'une éclipse de Soleil, qui permit d'établir que les rayons lumineux qui
rasaient le bord du Soleil étaient défléchis de 1,75 seconde d'angle.
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- Ce phénomène devient bien plus important
encore aux abords d'un trou noir. Un photon qui s'aventurerait à sa
proximité serait comme happé par son extraordinaire force
gravitationnelle. S'il ne dépasse pas la sphère des photons, il pourrait
faire plusieurs orbites avant de repartir avec un angle différent.
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- Pour l'observateur, c'est comme s'il y avait
plusieurs sources de rayons lumineux. Ce détournement de lumière crée une
infinité d'images fantômes à proximité du trou noir. Plus étonnant
encore, les étoiles situées derrière nous peuvent être aperçues aux
abords du trou noir, certains de leurs rayons ayant été déviés par
celui-ci, qui sert alors de rétroviseur cosmique.
Enfin, lorsqu'une étoile passe exactement derrière le trou noir, il agit
à la manière d'une loupe, concentrant et détournant vers nous l'essentiel
de sa lumière, ce qui décuple son éclat.
- C'est le phénomène qui donne naissance aux lentilles gravitationnelles.
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- Pour faire sa simulation Alain Riazuelo est
parti d'une
photo du ciel provenant de l'étude 2Mass en IR, la plupart des étoiles
hors de notre galaxie sont absentes, on remarque surtout les nuages de
Magellan.
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- À cette image il a rajouté un catalogue d'étoiles
connues (Henry Draper ou HD).
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- Exemple de vision qu'on aurait de notre voie
lactée en se dirigeant vers un TN.
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- Toute étoile a une image secondaire par
rapport au Trou Noir.
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- Point
de non-retour
- Parti pour un voyage sans retour, notre
vaisseau file maintenant droit devant, vers ce port obscur qui demeure d'un
noir absolu. Si la femme élastique nous précédait dans cette descente
infernale, ses pieds seraient d'abord attirés imperceptiblement vers
l'astre mort, puis son corps s'allongerait jusqu'à lui donner la forme d'un
long spaghetti. Il y a pourtant une frontière qui sépare la région où
tout est encore possible de celle où notre destin sera définitivement
scellé. Hélas ! ce point de non-retour n'est guère repérable. A l'instar
du nageur qui ne ressent rien au moment où il se fait happer par les
courants qui vont l'emmener vers la chute d'eau, il ne se passe rien au
moment où nous passons l'horizon du trou noir.
Peu à peu, la silhouette sombre du trou noir emplit le champ de vision et
nous avons l'impression que le ciel nous tombe sur la tête.
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- Notre dernière vision avant de heurter le
centre du trou noir, la singularité, c'est celle d'un anneau extrêmement
lumineux qui nous encercle de part et d'autre. Nous ne ressortirons pas du
trou noir et ne pourrons jamais partager cette expérience unique, puisque
aucune information ne pourra s'en échapper.
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- Notre seul espoir désormais relève de la
science-fiction : si les trous de ver existent, nous pourrons peut-être
ressortir dans un autre univers. Mais si la théorie n'interdit pas leur
existence, elle demeure hautement improbable...
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- Bon maintenant vous en savez assez pour
savourez le DVD d'Alain Riazuelo, bon voyage vers le trou noir!!!
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- Merci pour ce voyage inédit qui nous a
passionné.
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- POUR ALLER PLUS LOIN.
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- Conférence
au Palais de la Découverte d'Alain
Riazuelo :
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- Le
mouvement des étoiles autour du TN
galactique par l'ESO.
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- Une
animation sur
les micro lentilles gravitationnelles (gif de 12MB), un TN passe devant
la voie lactée, que voit on?
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- Sur
les trous noirs par N Rumiano.
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- Interview
: Alain Riazuelo, astrophysicien à l'institut d'astrophysique de
Paris.(repris de Sciences et Avenir)
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- «Des objets physiques étonnants»
Plus simples à décrire qu'un atome, les trous noirs sont pourtant le siège
de phénomènes défiant l'imagination.
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- Vos recherches sont
orientées vers l'Univers primordial. Pourquoi vous êtes- vous intéressé
aux trous noirs ?
Les trous noirs, comme l'Univers primordial, sont décrits par la relativité
générale et présentent les champs gravitationnels les plus extrêmes de
la nature. Ce sont des objets simples et déroutants : d'une part leur
physique est intégralement décrite par trois paramètres - moins qu'un
atome ! - d'autre part, ils sont le siège d'effets gravitationnels étonnants,
pour lesquels notre intuition n'est d'aucun recours.
Vous avez donc modélisé ces astres extrêmes ?
Curieusement, les cours de relativité générale présentent les
trous noirs avec des méthodes d'il y a 50 ans. Mieux vaut montrer à quoi
ils ressemblent... mais personne ne s'était encore attelé à cette tâche.
Pour combler ce vide, j'ai d'abord conçu un programme destiné à résoudre
l'équation de la trajectoire des photons aux abords d'un trou noir. C'était,
il y a deux ans, une modélisation sans ambition, qui mettait en scène un
trou noir simple sur une mire à damier. Le résultat était déjà intéressant,
mais j'ai voulu l'améliorer en plaçant le trou noir sur une image du ciel,
réalisée par le groupe de chercheurs américains 2MASS (Two Micron All-Sky
Survey (Relevé de tout le ciel à deux micromètres) : il s'agit d'un grand
relevé de près de 470 millions d'objets. L'effet fut spectaculaire.
Ensuite, pour réaliser un travail propre, il m'a fallu déterminer la
couleur des étoiles à partir des catalogues stellaires, étudier la réponse
de l'œil à un spectre donné : un vrai travail de colorimétrie. Alors que
la résolution de l'équation des trajectoires des photons n'avait pris que
quelques jours, ce travail de fourmi m'a occupé de longs mois. Une fois
l'outil mathématique et informatique créé, j'ai eu envie de voir ce qui
se passe quand on entre dans le trou noir. La dernière étape a consisté
à intégrer tous les phénomènes physiques prédits par la relativité générale
aux abords d'un trou noir.
Pourquoi ce travail n'a pas été réalisé plus tôt
alors que les équations qui le régissent ont près d'un siècle ?
Des visualisations scientifiques existent sous forme de schémas,
mais elles sont arides, destinées aux spécialistes. Surtout, elles ne répondent
pas à des questions simples comme : à quoi ressemble le fond étoile aux
abords de la silhouette du trou noir ? Ce n'est que depuis quinze ans que
nous disposons d'outils informatiques assez puissants pour réaliser des séquences
animées de qualité acceptable. Le seul travail visuel accessible a été réalisé,
il y a quinze ans, par l'astrophysicien français Jean-Alain Marck. Mais
lorsqu'il est mort prématurément, une grande partie de ses travaux -
inachevés et limités par les moyens informatiques de l'époque - a été
perdue. Étudiant, j'avais déjà été impressionné par ces simulations.
Je suis heureux d'avoir pu continuer son oeuvre.
- Sylvie Rouat
Sciences et Avenir
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- Bon ciel à tous
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- Jean Pierre Martin
SAF Commission de Cosmologie
- www.planetastronomy.com
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