Mise à jour le 16 Octobre 2016
CONFÉRENCE
«ENTRE NEWSPACE ET ÉMERGENTS,
LE DOUBLE DÉFI DE L'EUROPE SPATIALE»
Par Jean-Yves LE GALL (Président du CNES)
Organisée par l'IAP
98 bis Bd Arago, Paris 14ème
Le Mardi 4 Octobre 2016 à 19H30
Photos : JPM pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos
Vidéos des conférences proposées par l’IAP sur Canal U
BREF COMPTE RENDU
Au premier plan : de g à dr : JY Le Gall et Francis Bernardeau, Directeur de l’IAP.
Depuis 2013, Jean-Yves Le Gall est Président du Centre National d’Études Spatiales (CNES). A ce titre, il est également coordinateur interministériel pour les programmes de navigation par satellite et Président du Conseil d’administration de l’Agence européenne chargée de Galileo (GSA). Il est aussi Co-Président du Conseil de l’Agence spatiale européenne
(ESA) et Président de la Fédération Internationale d’Astronautique (IAF).
Le CNES est chargé de proposer et de mettre en œuvre la politique spatiale de la France. Il intervient dans tous les secteurs de l’activité spatiale (Ariane, Sciences, Observation, Télécommunications, Défense) grâce à ses quatre centres d’excellence situés à Paris, à Toulouse et en Guyane, à ses 2.450 collaborateurs et à son budget de plus de 2,1 Md€ (2016). Le CNES assure la représentation de la France au Conseil de l’ESA ainsi que dans de nombreuses organisations internationales et il est
partenaire de plusieurs sociétés commerciales.
Né en 1959, ingénieur et scientifique de formation, Jean-Yves Le Gall a consacré toute sa carrière au programme spatial européen. Il a été en poste au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), dans plusieurs ministères français, chez Novespace, au CNES, chez Starsem et chez Arianespace dont il a été Directeur Général puis Président Directeur Général pendant 12 ans.
Jean-Yves Le Gall est membre de l'International Academy of Astronautics (IAA) et Vice-Président du Cercle Espace du Centre d’étude et de prospective stratégique. Il est aussi Président du Conseil de chefs d’entreprise France-Japon de Medef International et membre du Conseil stratégique franco-mexicain.
En 2001 il a reçu le Prix d'Astronautique de l'Association Aéronautique et Astronautique de France (AAAF), en 2005 le magazine Via Satellite l’a nommé Satellite Executive of the Year, en 2007 il a reçu le Lifetime Achievement Award décerné par l’Asia-Pacific Satellite Communications Council (APSCC), en 2011 il a été reçu au Hall of Fame de la Society of Satellite Professionals International (SSPI) et a reçu le Prix Icare de l’Association des Journalistes Professionnels de l’Aéronautique et
de l’Espace (AJPAE) et en 2014 le magazine Aviation Week & Space Technology lui a décerné son Laureate’s Award.
Jean-Yves Le Gall est Officier de la Légion d'Honneur et Officier de l'Ordre National du Mérite. Il est titulaire de l’Ordre de l’Amitié de la Fédération de Russie et de l’Ordre du Soleil Levant, Etoile d’Or et d’Argent, décerné par le gouvernement du Japon.
Il fait le point ce soir sur le présent et le futur du CNES.
L’ENVIRONNEMENT CONCURRENTIEL.
Le Centre national d'études spatiales (CNES) est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) chargé d’élaborer et de proposer au gouvernement français le programme spatial français et de le mettre en œuvre.
Le CNES comte approx. 2500 personnes dans 4 centres
Il est soumis à un double défi de l’Europe spatiale que nous allons passer en revue ce soir.
Le spatial est confronté à une évolution particulièrement rapide de la concurrence des USA et des pays émergents.
Il faut donc évoluer pour ne pas être écrasé, un nouvel ordre spatial de met en place.
Le budget du CNES est de 2,1 Milliards d’Euros en 2015 contre 19 milliards de $ (17,3 milliards d’Euros) pour la NASA
Il y a concurrence des pays émergents riches (Émirats par exemple qui visent …Mars) et pauvres (Inde, Viet Nam…).
LES MISSIONS EN COURS.
Les plus importantes :
Rosetta : la plus longue missions spatiale, un énorme succès
Galileo : l’indépendance européenne pour le positionnement pas satellite (style GPS) ; 14 de lancés déjà, on devrait pouvoir mettre en service l’ensemble à la fin de l’année. (prochain lancement 17 Novembre 2016)
Copernicus : étude de la Terre
Etc..
TROIS ENJEUX STRUCTURANT.
LE NEW SPACE.
Comment le spatial influe sur la vie de tous les jours.
Par exemple : aux Indes, les satellites permettent de prévenir les paysans de la période la plus favorable pour arroser leurs champs.
En France, on étudie aussi du ciel les voies SNCF pour savoir si elles sont bien libres (arbres, changement de niveau…)
LE CLIMAT.
L’évolution du niveau des mers et des températures, ne peut être observée que par satellite, comme Topex-Poseidon
Mesure des gaz à effet de serre….
L’EXPLORATION.
Évidemment on pense immédiatement à la planète Mars.
Mars a été habitable, mais a-t-elle été habitée ?
C’est la grande question pour toutes les agences spatiales mondiales.
Le CNES est d’ailleurs très impliqué dans la mission Exomars (Schiaparelli va se poser le 19 Octobre sur Mars, on vous convie à cet évènement, inscrivez vous !).
Une mission habitée américaine est-elle possible vers 2030 ??
LE CNES À L’HEURE DU NEWSPACE.
Le CNES fait évoluer les différents secteurs spatiaux.
Les lanceurs.
Ariane 5 marche très bien mais est trop chère pour le marché actuel.
On met au point un nouveau lanceur, réutilisable, Ariane 6.
Ariane 6 comportera deux ou 4 boosters à poudre suivant les charges à mettre en orbite. (4 boosters pour 2 satellites en GTO par exemple). Ces boosters seront aussi utilisés par la petite fusée Vega.
L’étage principal (le P120C) autour duquel sont montés les boosters est aussi à poudre.
Le deuxième étage est basé sur le moteur cryogénique ré allumable Vulcain II à H2 et O2 liquides.
La version Ariane 62 (2 boosters) pourra placer 5t en Orbite de transfert géostationnaire (GTO) et un lancement devrait être facturé à 70 millions €.
La version Ariane 64 permettra d’emporter deux satellites en GTO (10,5t) et devrait coûter un peu plus de 110 millions€. Rappelons qu’un lancement SpaceX pour un satellite est évalué à 60 millions €.
Un nouveau pas de tir sera construit à Kourou pour accueillir la nouvelle version d’Ariane. Premier lancement : 2020
Un nouveau type de moteur devrait aussi voir le jour : Prometheus.
Il devrait fonctionner à l’Oxygène liquide et au Méthane.
Les sciences.
Exomars 2020 en coopération avec la NASA.
Mission Juice vers Jupiter et ses satellites.
Euclid dont le but est de caractériser l’énergie noire et de déterminer pourquoi l’expansion de l’univers est accélérée.
Lancement vers 202.
La mission SVOM (Space Variable Objects Monitor), en coopération avec la Chine, doit permettre d’étudier les sursauts gamma.
Lancement prévu : 2021.
L’observation.
Missions principalement orientées vers l’étude du climat, comme :
MicroCarb : doit mesurer les échanges de CO2 présent dans l'atmosphère de la Terre au-dessus de l'ensemble du gobe.
Afin d’établir le bilan carbone des régions considérées. Lancement 2020.
Jason-CS : poursuite de la mission Poseidon mesure la hauteur des océans notamment.
Lancement en 2020 et 2026.
Merlin : en coopération avec l’Allemagne, doit s’intéresser principalement au méthane.
Lancement 2021.
SWOT (Surface Water and Ocean Topography); en coopération avec la NASA, mission altimétrique pour surveiller les fleuves et les lacs. Lancement en 2012.
Les télécommunications.
Le but est de couvrir les zones blanches, zones où Internet n’arrive pas.
Ce sera le rôle de ces nouveaux satellites.
On devrait aussi se lancer plus avant dans la propulsion électrique et les télécom optiques.
Bien entendu aussi, c’est l’achèvement des lancements Galileo. (photo)
La Défense.
Domaine éminemment secret, donc peu de détails.
Et Jean Yves Le Gall de conclure :
Innovation ; Application et Inspiration doivent être les maîtres mots de nos futures actions.
Bon ciel à tous !
Jean Pierre Martin .Commission de Cosmologie de la SAF.
Les autres CR des conférences IAP.
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