Mise à jour 17 Avril 2021.
CONFÉRENCE MENSUELLE (à distance) DE LA SAF
De Sean RAYMOND du Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux
« LES OBJETS
INTERSTELLAIRES »
Organisée par la SAF
Par Téléconférence Zoom, due au confinement virus
Le Mercredi 14 Avril 2021 à 19H00
Photos : JPM pour
l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent
m'être
demandées directement)
Les photos des slides sont de
la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire
La présentation est disponible sur
ma liaison ftp , rentrer le mot de passe, puis CONFÉRENCES SAF ensuite
SAISON 2020/2021 ; elle s’appelle :
SAF_April14_2021_interstellar_objects.pptx
Ceux qui n'ont pas les mots de
passe doivent me
contacter avant.
La vidéo de la réunion est
accessible :
https://www.youtube.com/watch?v=NYsPamBtZzk&ab_channel=Soci%C3%A9t%C3%A9AstronomiquedeFrance
.
Tous les autres enregistrements
sont accessibles sur la
chaine
YouTube SAF.
Les conditions étant
particulières en cette période de circulation du virus COVID-19, je n’ai pas de
photo de groupe bien sûr, mais j’ai pu faire une photo du conférencier.
Sean Raymond, nous vient du
Colorado (la ville de Boulder) et après un post-doc au Colorado, il est venu en
France, et il est depuis 10 ans à Bordeaux.
Son domaine : la formation et
la migration des planètes, il a d’ailleurs travaillé un temps avec l’équipe de
Nice (A. Morbidelli) sur le modèle de Nice. Il parle parfaitement le français.
C’est un passionné d’ouvrages
de science-fiction, d’ailleurs il en parle en introduction à cette conférence en
évoquant le célèbre ouvrage « Rendez-vous
with Rama » du non moins célèbre Arthur C. Clarke (celui de 2001 Odyssée de
l’espace) de 1973, qui évoque justement la rencontre avec un vaisseau
extraterrestre. Je vous recommande cet ouvrage, il n’a pas vieilli.
Son site blog sur l’astro :
https://planetplanet.net/
Ses recherches actuelles :
http://perso.astrophy.u-bordeaux.fr/~sraymond/
BREF COMPTE RENDU
Pour cette conférence j’avais
invité les membres de la commission de planétologie de la SAF, mais tout public
pouvait se connecter via le
canal
YouTube de la SAF. En tout nous étions
250 spectateurs à
suivre cet exposé.
Notre environnement n’est pas
seulement peuplé de planètes, de comètes et d’astéroïdes, il existe des
centaines de planètes « flottantes » ou « errantes », c’est-à-dire ne tournant
pas autour d’une étoile (Rogue planets en anglais) et des…objets
interstellaires, sujets de notre conférence ce soir.
LE
PREMIER OBJET INTERSTELLAIRE : OUMUAMUA.
Ces objets interstellaires ne
sont pas nouveaux, cela fait une cinquantaine d’années que l’on en parle.
Récemment, le premier de ces
objets interstellaires a été détecté le 18 octobre 2017, par le télescope de
surveillance automatique Pan-STARRS 1 à Hawaï.
Son orbite était hyperbolique
très inclinée (120°) et sa vitesse énorme (>25km/s, soit bien supérieure à la
vitesse de libération du Système Solaire qui est de 11km/s). On peut voir
une animation gif de son orbite.
Dans la présentation ppt de
Sean on voit une animation des trajectoires des deux premiers objets.
Cet
objet se serait approché du Soleil à près de 40 millions de km (c’est près !!)
début Septembre 2017 puis a « frôlé » la Terre d’à peine 25 millions de km avant
de repartir vers les espaces infinis.
On pense qu’il a une taille
d’une centaine de mètres. Son origine est inconnue pour le moment.
Certains pensent qu’il provient
de Vega dans la constellation de la Lyre, mais rien n’est sure.
Slide tirée de la présentation
(copie d’écran).
Ce premier objet fut baptisé du
nom Hawaïen pour éclaireur : Oumuamua ! Mais son nom officiel a été amélioré :
1I/2017 U1 (le I pour interstellaire).
Est-on sûr qu’il provient de
l’extérieur du Système Solaire ?
Oui, sa vitesse de 26 km/s en
retranchant l’accélération due au Soleil, prouve manifestement qu’il n’est pas
de « chez nous ».
Que sait-on de plus ?
·
Il n’a apparemment aucune activité
cométaire.
·
Sa taille : il
serait de forme oblongue, comment le sait-on, on a observé sa courbe de lumière,
et on remarque une rotation de période approx 7 heures. Il aurait donc une
forme de cigare
d’une centaine de m dans sa plus grande dimension.
·
Il
ressemblerait à un noyau de comète éteint.
·
Il proviendrait
de la région de Vega dans la Lyre
Il posséderait aussi une
accélération non gravitationnelle (mouvement affecté par d’autres facteurs que
la gravitation) comme on le voit sur le schéma.
Schéma ESA/copie d’écran de la
présentation.
Ces derniers mois un astronome
connu (Avi Loeb d’Harvard) a émis l’idée que ce pouvait être un objet ou un
vaisseau envoyé par une civilisation extraterrestre.
Mais tous les arguments ont été
réfutés par les chercheurs d’un groupe de recherche justement créé à cette
occasion, et notamment par Sean, voir son article dans la référence de Futura
Sciences plus bas.
Ne perdons pas notre temps avec
cela ! Mais les explications se trouvent dans son ppt.
Finalement, on pense que c’est
plutôt une exocomète
éjectée de son système stellaire.
Certains pensent que ce
pourrait être aussi un fragment d’une exoplanète ressemblant à Pluton.
À suivre !
LE
DEUXIÈME OBJET INTERSTELLAIRE : BORISOV.
Un nouvel objet interstellaire
a pénétré notre Système Solaire, il a été mis en évidence par un astronome
amateur Ukrainien G. Borisov le 30 Août 2019 depuis la Crimée et a été baptisé
provisoirement C/2019 Q4 et depuis quelques jours définitivement 2I/ Borisov (le
I pour interstellaire.
C’est manifestement une comète et
provenant de l’extérieur du Système Solaire car sa vitesse prodigieuse est de
plus de 40 km/s.
Elle aurait pris naissance dans
un autre système solaire, certains pensent qu’elle provient d’un système
stellaire (Kruger 60) situé à 13 al de nous. Elle approcherait l’écliptique sous
un angle de 40°.
Elle est approximativement à
400 millions de km du Soleil, et atteindra son périhélie le 8 décembre prochain,
elle sera alors à 300 millions de km. Le noyau est estimé à quelques km.
Combinaison des observations de Hubble (Mars
2020) en fausse couleurs ; montrant le noyau qui semble
se partager en deux parties. Crédit : NASA/ESA/HST/David Jewitt.
Les observatoires Hubble et
Alma ont réussi à déterminer sa composition, il semble qu’elle ait une plus
grande concentration en CO que la plupart des comètes.
Cela indique pour les
scientifiques que cette comète se serait formée près d’une naine rouge, une
étoile beaucoup plus petite et plus froide que notre Soleil, ils envisagent même
que cette comète interstellaire, soit un morceau d’une planète riche en CO.
La grande concentration en
monoxyde de carbone (CO), suggère que l’objet viendrait d’une région très très
froide, comme par exemple la ceinture de Kuiper dans notre Système Solaire. Dans
le cas de Borisov, elle proviendrait d’un environnement froid, comme celui
autour d’une naine rouge.
QUE
FAIRE LA PROCHAINE FOIS ?
Il serait bon de pouvoir le
détecter le plus tôt possible, par exemple à l’aide du futur LSST et de pouvoir
essayer de l’intercepter pour en apprendre plus sur son origine et sa
composition. Mission impossible, diriez-vous ?
Peut-être pas, en effet des
scientifiques pensent pouvoir, malgré l’énorme vitesse, élaborer une mission. La
mission Lyra.
Consulter cet intéressant article
de Futura Sciences sur le sujet.
Comment intercepter le prochain
Oumuamua ? Bonne question !
POUR ALLER PLUS
LOIN :
A brief visit from a red and extremely elongated interstellar asteroid
Non-gravitational acceleration in the trajectory of 1I/2017 U1 (‘Oumuamua)
Champ-contrechamp : Avi Loeb,
ʻOumuamua,
les astrophysiciens et les extraterrestres avec les commentaires de Sean.
There Should be About 7 Interstellar Objects Passing Through the Inner Solar
System Every Year
The Nucleus of Interstellar Comet
2I/Borisov
Analyses de données sur le voyageur interstellaire 2I/Borisov
Et sur votre site préféré :
Astéroïde : Un visiteur extraterrestre (suite) (09/12/2017)
Objets Interstellaires : Du nouveau sur Borisov. (10/04/2021)
Objets Interstellaires :Sur la piste de leur nature ! (23/03/2021)
Bon ciel à tous
Prochaine conférence SAF : le mercredi 12 Mai 2021
19H00 en visio canal
YouTube SAF
Hélène SOL Astronome Obs de Paris Meudon
Aux
confins des trous noirs géants, nouvelles frontières de notre univers.
On peut voir la conférence sur
le canal
YouTube de la SAF.
Ceux qui auront manqué la
conférence, peuvent toujours revoir la conférence en direct sur cet
autre
canal YouTube de la SAF.
Jean Pierre
Martin
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