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Mise à jour 21 Juin 2024.

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CONFÉRENCE MENSUELLE

De Jacques LASKAR

Directeur de recherche CNRS à l'Observatoire de Paris - PSL

(IMCCE Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides)

 « VERS UN SCÉNARIO COHÉRENT POUR L'ÉVOLUTION
DU SYSTÈME TERRE-LUNE »

Organisée par la SAF

En présence du public et en vidéo (direct) sur canal YouTube SAF

Le Mercredi 12 Juin 2024 à 19H00

 

Photos : MC et TM, pour l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire

La présentation est disponible sur ma liaison ftp ,

 

Rentrer le mot de passe, puis aller à CONFÉRENCES SAF ensuite SAISON 2023/2024 ;

Elle s’appelle : xxx.pdf Pas disponible pour le moment.

Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent aussi me contacter avant..

La vidéo de la réunion est accessible à cet URL : https://youtu.be/i1dJo1oKjJA?list=PL78ug7UrzPF1w8Tv32bQsZtE1Q5Tz7nBP  

Tous les autres enregistrements des conférences mensuelles sont accessibles sur la playlist des conférences mensuelles d’Astronomie de notre chaine YouTube SAF.

 

 

 

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Nous avons eu une très longue interruption de YouTube qui a empêché les spectateurs à distance de suivre la conférence, nous en sommes désolés.

 

Ils peuvent suivre la conférence sur l’enregistrement.

 

 

Nous étions plus d’une centaine dans la salle et 70 à distance au début avant l’interruption.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Jacques Laskar (au milieu) introduit par notre Président Sylvain Bouley.

 

Thierry Midavaine se trouve à droite sur la photo.

 

Jacques Laskar se consacre à l'étude des mouvements à long terme dans les systèmes planétaires, et plus généralement à l'étude effective des systèmes dynamiques presque conservatifs

Jacques Laskar, le roi du chaos si j’ose dire, a montré que le mouvement orbital des planètes du Système Solaire est chaotique, ce qui rend pratiquement impossible toute prédiction précise au-delà de quelques dizaines de millions d'années.

 

Ultérieurement, il a mis en évidence que sur des échelles de temps de l'ordre de l'âge du Système solaire, la diffusion chaotique des orbites peut même sans doute permettre une collision entre Mercure et Vénus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Travaux récents sur le système Terre-Lune, au cours de la thèse de Mohammad Farhat sous sa direction.

Basé sur une décennie de travaux avec aussi deux de ses anciens collaborateurs.

La lune a une rotation synchrone avec son orbite (présente toujours la même face), ce phénomène est dû aux marées

 

 

 

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L'attraction de la Lune crée un bourrelet de marée sur la Terre, mais comme celle-ci n'est pas parfaitement élastique et tourne rapidement sur elle-même, un décalage persiste entre le bourrelet et la direction de la Lune

 

Ce bourrelet induit une force de rappel sur la rotation de la Terre qui ralentit au cours des siècles.

 

Illustration : J. Laskar et https://commons.wikimedia.org/

 

 

 

 

 

La vague de marée est plus ou moins dans la direction de la Lune.

La Lune attire plus l’eau du côté Lune alors que du côté opposé, la Terre est plus attirée par la Lune que l’eau. D’où DEUX bourrelets de marée.

 

Ces bourrelets de marée sont un peu décalés, car la Terre tourne vite sur elle-même, elle entraîne le bourrelet, d’où le décalage.

 

Cela produit un couple de rappel qui va ralentir la rotation de la Terre et éloigner la Lune.

Ce phénomène a existé dans le passé aussi jusqu’à ce que la Lune soit synchrone.

 

Le premier à avoir compris cela, c’est Georges Darwin (le fils de Charles) vers 1880. C’est lui qui comprit que cet effet de « frein » était produit par ce bourrelet décalé et dissipait ainsi un peu de l’énergie du système Terre-Lune.

Cette dissipation avait pour effet de diminuer la vitesse de rotation de la Terre et, le système T-L devant conserver la quantité de mouvement (un grand principe de physique), la distance à la Lune devait augmenter en conséquence.

On put vérifier en étudiant les éclipses anciennes que la durée du jour avait effectivement variée dans le temps.

 

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Description générée automatiquementOn étudie la trace de l’éclipse en – 136, dont on était capable de déterminer la position (courbe orange) alors qu’elle a été observée à Babylone (écrits anciens). Cela donne une mesure très précise du changement de rotation de la Terre et à quelle vitesse la Lune ralentissait, tout ceci basé sur le modèle de Darwin.

 

Si on prolonge le raisonnement dans le passé encore plus lointain, on obtient…une collision de la Luen avec la Terre il y a 1,4 milliards d’années.

On en déduit l’âge de la Lune, 1,4 Ga. Ce qui est faux bien sûr, suite aux échantillons lunaires Apollo dont la datation a été déterminée exactement.

Cette analyse donne l’âge de la Lune : 4,425 Ga !

Pourquoi ? G Darwin utilisait un coefficient constant pour la dissipation, or apparemment il aurait varié au cours du temps.

 

 

 

 

Donc problème. De plus les missions Apollo ont déposé des réflecteurs Laser, permettant de déterminer exactement la distance T-L.

On trouve un éloignement de 3,8 cm par an en moyenne sur 50 ans !

On refait le calcul à l’envers et cette fois-ci on trouve bien 4,4 Ga pour l’âge de la Lune.

 

Donc toujours problème, d’où vient la différence ?

 

Pour lever les inconnues, ce serait bien de connaitre par exemple la durée du jour il y un milliard d’années !

On peut essayer de trouver des indicateurs biologiques mais pas extrêmement fiables.

Néanmoins on a essayé de les utiliser avec un résultat moyen.

On ne sait toujours pas pourquoi ce facteur 3 entre le modèle Darwin et la réalité.

 

 

Grande amélioration vers 1980 (grâce aux études de DL Webb), on a considéré l’influence des océans, car on savait que l’essentiel de la dissipation était dans les océans (à 90%) et non pas dans la Terre solide.

 

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On bâtit alors un modèle très simple avec une Terre hémisphérique (super continent) et un océan hémisphérique.

 

On en déduit que la dissipation change beaucoup en fonction de la vitesse de rotation de la Terre.

 

En a et b modèle Terre seule

En c modèle océan seul, et finalement en d modèle océan/Terre, on tombe sur les 4 milliards d’années.

 

 

 

 

Depuis on n’a pas fait nettement mieux.

 

C’est là que J Laskar a commencé avec M Fahrat a étudié de nouveaux modèles, notamment un modèle semi analytique avec un nombre minimal de paramètres (2, c’est-à-dire l’âge de la Lune et la dissipation actuelle). On a aussi rajouté l’effet de la tectonique des plaques.

On reste sur le système océan/Terre mais en tenant compte de la croissance continentale au cours du temps.

 

On démarre avec un océan global puis un océan hémisphérique. On a deux paramètres : H la profondeur de l’océan et sigma R qui traduit la dissipation au fond des océans. Quand on fait tourner la Terre à des vitesses différentes, on peut avoir des résonnances.

 

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On fait évoluer le modèle et on cherche pour les deux paramètres si on se rapproche de l’âge de la Lune et de la dissipation actuelle.

 

Dans le tableau, le bleu correspond à la mesure la plus proche des valeurs actuelles.

 

Et ça correspond à peu près au volume de l’océan actuel et au coefficient de dissipation. Donc plutôt bon résultat.

 

 

 

 

 

 

 

Que dit la géologie ?

Dépôts liés aux marées et données liées à la précession de l’axe de la Terre (cycle de Milankovitch) qui provoque un changement d’insolation à la surface terrestre. Précession sur 20.000 ans.

On constate des variations dans le passé dans les carottes de glace ou dans les océans par exemple.

Cela permet à la fin de déterminer la durée du jour à différentes époques passées.

 

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Cela permit de tracer l’évolution de la dissipation en fonction du temps.

 

Cette courbe présente des pics (la Lune s’éloigne plus vite) et des plats dus aux résonnances océaniques. Ainsi, la rotation terrestre a varié significativement au cours du temps.

 

Pour plus de détails consulter la vidéo.

 

Donc le modèle marche bien.

 

Durée du jour : il y a un milliard d’années, la journée durait 19h, il y a 3 Ga elle durait 15h etc..

 

 

 

 

 

 

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Futur du système Terre-Lune : la Lune s’éloigne et va moins tirer sur le bourrelet, la vitesse de précession va ralentir, des résonances se produisent (à cause de Jupiter et Saturne) et l’axe de la Terre fait n’importe quoi, elle devient chaotique.

 

 

Merci Jacques pour cette passionnante conférence.

 

 

Et à bientôt j’espère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Voici le premier modèle physique cohérent sur l’histoire de l’attraction lunaire !

 

The resonant tidal evolution of the Earth-Moon distance

 

La lune et l'origine de l'homme article de Pour la Science.

 

Changement climatique et théorie de Milankovitch : une prédiction confirmée

 

ASTROCHRONOLOGY cycle de Milankovitch par J Laskar

 

Did atmospheric thermal tides cause a daylength locking in the Precambrian? A review on recent results

 

Exemple de la détermination du ralentissement de la rotation terrestre

 

 

 

 

En vidéo :

 

Retrouver les orbites des planètes et de la Lune dans les archives sédimentaires.

 

Rythmes et chaos dans le système solaire

 

 

Bon ciel à tous

 

 

Prochaine conférence SAF. : le mercredi 11 Septembre 2024 (CNAM) 19 H    

avec Alain RIAZUELO Astrophysicien IAP

sur « DERNIÈRES NOUVELLES SUR LES TROUS NOIRS »
Réservation comme d’habitude à partir du 15 Août 9h00 ou à la SAF directement.  

Bonnes Vacances  :      

Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :

 https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured

 

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Bon ciel à tous !

 

 

Jean Pierre Martin 

www.planetastronomy.com

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